1million de tonnes de déchets à stocker sur 21 ans d’exploitation.
L’association LE GARDE ne peut que regretter l’injonction du Tribunal Administratif émise à l’encontre du Préfet de Région désormais obligé de délivrer l’autorisation d’ouverture de cette décharge sous 6 mois pour erreur manifeste d’appréciation s’agissant du risque aviaire.
Même si cette décision semble plus technique que juridique et c’est regrettable, l’aéroport d’Ajaccio reste sans conteste un des aéroports les plus dangereux avec un risque aviaire 5 fois plus important.
Située à 8 km, dans un couloir de migration des oiseaux répertorié dans le PADDUC qui semble avoir été oublié, cette décharge sera forcément perçue comme une aubaine de nourrissage par les migrateurs. Les filets anti aviaire installés sur les casiers en exploitation parviendront-ils à contenir cet appel vital ? Faudra t-il amplifier les tirs sur l’aéroport pour effaroucher les oiseaux ? Ou faudra t-il tout simplement renoncer à prendre l’avion puisque les recommandations de l’aviation civile qui fixe à 13 km son rayon de sécurité ne seront pas respectées ?
Le GARDE reste convaincu que le choix de ce terrain, effectué il y a dix ans environ pour des raisons de proximité d’un grand bassin de vie, est une grave erreur qui risque en outre de signer la mise à mort économique, touristique et résidentielle de ce vaste territoire.
En 10 ans, les développements économiques, touristiques et démographique de la Rive Sud ont été incontestables et on réitère sans vergogne les erreurs du passé en oubliant l’intérêt du plus grand nombre : les locaux impactés…
Quel sera l’impact sur les efforts déployés par les agriculteurs, les vignerons, les éleveurs pour garantir une production de qualité sur ce secteur ?
En 2011, on dénombrait déjà 400 habitations impactées par la vue sur ce site, dont une centaine assez proches…
Sans tri sélectif rigoureux en amont, il est évident que même les plages de la Rive Sud subiront au gré des vents les nuisances olfactives inhérentes aux décharges.
Qu’en sera-t-il du comportement des géomembranes soumises aux impacts des tirs de mines de la carrière voisine ? Qu’en sera-t-il de la route ? Combien les riverains devront-ils inhaler de biogaz ?
Si les compagnies aériennes, les pilotes et les passagers peuvent déserter l’aéroport d’Ajaccio pour leur sécurité,
Les Ajacciens ne peuvent pas renoncer à l’eau potable !
Aujourd’hui encore, LE GARDE soutient que le site retenu est exactement situé sur la source du Ritonda et celle de son 1er affluent, pour rejoindre, toujours dans l’emprise du site, le Frati et le Zizoli qui se jettent dans le Morgone pour aboutir dans le Prunelli à seulement 8 km en amont des captages d’eau potable qui desservent Ajaccio.
Même si l’eau reste invisible en surface sur de longues périodes, elle coule en tréfonds.
Pour le GARDE dépourvu de tout don particulier mais seulement renseigné par des professionnels, c’est inacceptable.
Et nous sollicitons publiquement les Services d’Etat afin de faire vérifier notre assertion concernant la présence de cette source par un professionnel indépendant.
L’eau reste un élément vital indispensable pour les ajacciens à plus ou moins longue échéance.
Cette exigence est intangible pour le GARDE et pour les ajacciens !
Est-il besoin de rappeler le coût de l’osmose inverse indispensable pour traiter les lixiviats de la décharge de St Antoine fermée de longue date et supporté aujourd’hui par la CAPA ?
Comment passer sous silence les rejets divers constatés par les Services d’Etat de la plateforme de compostage de Baléone ? Les difficultés rencontrées pour la vidange du lac de Tolla ? Tout comme les rejets de la station d’épuration de la Crucciata dans le golfe faute de financements ???….
L’eau est un élément vital aujourd’hui pour demain, il est particulièrement regrettable qu’il n’est pas été l’élément central de cette procédure…
Cette décharge va finir de ceinturer d’ordures en tous genres un des plus beaux golfes du monde.
La Corse a-t-elle les moyens de faire fi de cette richesse ? La Corse a-t-elle les moyens de subir une dévaluation significative des investissements commerciaux et immobiliers réalisés sur le secteur juste pour pallier l’inaction récurrente des Représentants en charge de la gestion de nos déchets depuis de nombreuses années ?
Pour toutes ces raisons non exhaustives, le GARDE prie instamment Mr le Préfet de Région, non seulement de faire appel de la décision rendue par le TA, mais de doubler son appel d’une requête en suspension de ce jugement, seule garantie pour une population qui subit depuis bien trop longtemps errances et tergiversations dévastatrices.
Merci !
Le Garde
29 Août 2016