Dans la suite des rencontres syndicales internationales I07, organisées par la CNT à Paris en mai 2007, de notre soutien au STC marins et à son secrétaire général Alain Mosconi qui ont lutté contre la privatisation de leur compagnie, et la création, en mai 2011, d’un outil contre la répression avec le LAB, le STC, l’USTKE, l’UGTG, le SLB, Solidaires et les Conti, notre confédération tient à exprimer sa solidarité face à l’attaque que subissent le LAB et le STC.
En quelques semaines, les candidatures aux élections TPE du Sindicatu di i Travagliadori Corsi (Syndicat des Travailleurs Corses) et du Langile Abertzaleen Batzordeak (Commissions des Ouvriers Basques) ont été annulées par la justice française. À chaque fois, l’origine de ces décisions judiciaires sont des recours présentés par d’autres syndicats : la CGT, la CFDT, la CFTC et FO pour le STC et la seule CGT pour le LAB.
Ces Confédérations utilisent des moyens inadmissibles pour faire taire des voix différentes dans le paysage syndical afin de défendre leurs propres intérêts particuliers au mépris de l’intérêt des travailleurs. De plus les arguments qu’elles mettent en avant, et qui sont retenus par la justice, ne sont pas acceptables. En effet, il est reproché au STC et au LAB, entre autres, d’être des syndicats « politiques » car se fixant comme but, notamment, la reconnaissance du droit à l’autodétermination des peuples, la libération des prisonnières et prisonniers politiques corses et basques ou encore l’utilisation de leur langues.
Pour la CNT, si le syndicalisme doit être un outil de défense des intérêts des travailleuses et travailleurs, il doit également être l’outil d’une transformation révolutionnaire de la société. Renoncer à cela, c’est s’inscrire dans la cogestion du capitalisme avec le patronat.
De plus, les prétendues « valeurs républicaines » défendues par les organisations syndicales ayant présenté les recours, et sur lesquelles s’appuie la justice, ne sont que des prétextes pour imposer l’impérialisme français, notamment au niveau linguistique.
Attaquer des syndicats de lutte et de transformation sociale comme le LAB ou le STC avec ce type d’arguments est intolérable. C’est faire le jeu de l’État et du patronat au moment où ceux-ci mènent une offensive sans précédent contre nos droits, avec entre autre la loi Travail.
La CNT, confédération autogestionnaire, anticapitaliste et anticolonialiste, exprime sa solidarité avec le LAB et le STC et exige qu’ils puissent mener librement leurs activités syndicales.
Un coup porté contre l’un d’entre nous est un coup porté contre tous !