Lors de la visite de Manuel Valls et certains de ses ministres à la Collectivité Territoriale Corse (CTC) le 4 juillet 2016, le président Gilles Simeoni a fait une intervention comme il en a l’habitude : brillante. Ce qui se passe aujourd’hui en Corse est très important pour les autonomistes que nous sommes. Aussi, il paraît normal que Le Peuple breton en fasse écho.
Manuel Valls ne s’attendait sûrement pas à tant d’honnêteté de la part de Gilles Simeoni. C’est pourtant un discours extrêmement politique et courageux que le président de la CTC lui a tenu, sans mâcher ses mots, mais avec beaucoup de politesse (ce qui ne l’en rend que plus fort). Pour commencer, Gilles Simeoni a souhaité rendre hommage à Michel Rocard qui « au-delà de ses immenses qualités personnelles (…) fut un humaniste convaincu, un réformateur puissant, un homme d’État qui conjugua dans chacun de ces choix l’exigence éthique et le courage politique. » « Défendre les intérêts de l’État, a-t-il poursuivi, servir la République, c’était aussi pour lui savoir en reconnaître les erreurs et les fautes, afin de guérir les blessures de l’histoire, et d’inventer, avec ceux que ces erreurs et ces fautes avaient pu meurtrir, les chemins de l’espoir et de la paix ». Rappelant qu’il était « un des artisans des accords de Nouméa, qui reconnaissaient, en même temps que la dimension coloniale de la présence française, le droit à l’autodétermination de la Kanaky et de son peuple », Gilles Simeoni évoqua évidemment ses prises de position en faveur de la Corse devant un Manuel Valls qui encaissait les critiques sous-entendues. « En resituant clairement les relations entre l’île et l’État dans leur perspective historique, Michel Rocard donna au dialogue, à l’apaisement et à la reconstruction d’une relation de confiance entre la Corse et l’État, des perspectives que les discours autoritaires, la répression, la négation de la dimension fondamentalement politique de la question corse, n’avaient jamais su ouvrir. » a déclaré Gilles Simeoni, manière d’amorcer son propos sur ce qui allait suivre à savoir les relations en cours entre l’État et la CTC.