Ce 9 juin à Aleria/Casabianda, La RT 10 est restée bloquée durant près de trois heures ce matin devant le centre pénitentiaire de Casabianda. A 13 h les membres du collectif pour le retour en Corse d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ont levé le blocage, alors qu’une délégation devait être reçue en préfecture de Bastia à partir de 14 heures.
Plus de 200 personnes étaient présentes jeudi matin à Aléria lors du rassemblement de soutien aux prisonniers Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Ils demandent le rapprochement en Corse de ces deux hommes condamnés pour l’assassinat du Préfet Erignac. Le collectif de soutien à Alain Ferrandi et Pierre Alessandri s’est réuni devant le centre pénitencier de Casabianda à Aléria pour demander le rapprochement en Corse des deux membres du commando Erignac, incarcérés en région parisienne. Le lieu du rassemblement a été choisi car des places seraient disponibles à la prison de Casabianda pour accueillir les deux hommes.
La RT10 a été bloquée durant près de trois heures par les personnes présentes à la manifestation. Le collectif de soutien a demandé une entrevue avec le Préfet. Il s’agit de la deuxième forte mobilisation en faveur du rapprochement des prisonniers corses après celle qui a eu lieu en décembre dernier à Corte. Incarcérés depuis 1999 en région parisienne pour l’assassinat du Préfet Claude Erignac en juillet 1998 à Ajaccio, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ont été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 18 ans. Les deux hommes étant des détenus particulièrement signalés (DPS), leur rapprochement n’est pas possible selon le Ministère de la justice. Un motif que conteste Françoise Davideau, avocate d’Alain Ferrandi. « Le statut de DSP est lié au comportement en prison. Or, depuis qu’ils sont incarcérés, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri n’ont commis aucune infraction donc ce statut n’a pas lieu d’être. Et après, on nous explique que le rapprochement en Corse n’est pas possible puisque les centres pénitenciers insulaires ne sont pas équipés pour les prisonniers DSP. C’est le serpent qui se mord la queue » explique Françoise Davideau.
Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et leurs proches ont demandé à plusieurs reprises la levée de cette inscription. Contacté par téléphone, le président d’honneur de la Ligue des droites de l’homme Michel Tubiana indique que « plusieurs demandes ont été faites pour le rapprochement des prisonniers corses et également basques. Mais c’est une constante du gouvernement de ne pas l’accepter. Nous demandons simplement une application du code pénal ». Une loi sur le rapprochement familial des détenus condamnés, portée par le député-maire de la 1ère circonscription de Haute-Corse Sauveur Gandolfi Scheit, a été adoptée en première lecture à l’unanimité à l’Assemblée nationale le 24 janvier 2012. « Mais cela fait trois ans qu’elle est bloquée au Sénat et que j’essaye de la faire passer pour qu’elle soit enfin appliquée » explique Sauveur Gandolfi Scheit. Depuis plusieurs années, de nombreuses démarches ont été effectuées auprès du tribunal administratif, du ministère de la justice, du médiateur ou du juge d’application des peines pour tenter d’obtenir des réponses sur le rapprochement des prisonniers en Corse. « Mais on ne nous répond que par le silence » déplore Françoise Davideau.
Pour l’avocate d’Alain Ferrandi, il s’agit d’une « situation de non droit. On demande juste à ce que le loi soit appliquée comme elle devrait l’être. Les textes sont bafoués et cela entraîne une situation de blocage. On souhaite réaffirmer le droit au droit ». Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ne seront « conditionnables qu’à la fin de leur peine de sûreté en 2017. Mais la liberté conditionnelle n’aura du sens que s’ils sont rapprochés dans une prison en Corse » ajoute Françoise Davideau. Sollicité par mail et par téléphone, le ministère de la justice n’a pas répondu à nos questions. (source)
Voici le texte du tract :
Malgré le formidable élan de solidarité qui s’est manifesté en Décembre dernier en faveur d’Alain et Pierre leur situation personnelle n’a pas du tout évolué.
L’administration pénitentiaire n’a toujours pas, à ce jour, répondu à leur demande de transfert dans un centre de détention en Corse.
Face à la surdité institutionnelle de l’Etat (qui confine au mépris). Face au comportement de fermeture qui compromet toutes perspectives de discussions entre notre Collectivité Territoriale et le gouvernement français. Nous nous devons collectivement de réagir à ce blocage politique en réaffirmant avec force notre volonté de justice et d’équité à l’endroit de deux personnes qui ont su, au cours de ces 17 dernières années, faire preuve de responsabilité, d’humilité et de sens du devoir.
A un an de la fin de leur peine de sureté ils demandent que leurs droits fondamentaux tels qu’énoncés par la CEDH soient respectés.
Pour ce faire, nous organisons le JEUDI 9 JUIN à 10h, Rond-point d’ALERIA, un grand rassemblement de soutien et de solidarité avec toutes les personnes qui se sentent concernées par cette situation inacceptable, injuste et discrétionnaire.
A cette occasion nous présenterons les initiatives que nous envisageons de prendre dans l’intérêt des intéressés et de leurs familles et dans le respect des souffrances endurées par les victimes.
Cordialement à vous,
CASANOVA Thierry, VERSINI José, CECCALDI Jean-Jacques, FERRARI Laurent, GIAMARCHI Tony, FABBRI Philippe, ANGELETTI Charles, ALESSANDRI Stéphanie, OTTAVIANI Martin, CASANOVA Antone.