Nous nous savions attendus au tournant. Nous y sommes. La dernière session de l’Assemblée de Corse et ses à-côtés médiatiques en sont l’illustration. Première antienne : ils gouvernent comme les autres. Deuxième axe : ils vont dans le mur faute d’expérience. Troisième variante : ils ne sont que « des accros de la com’ ». Tout est prétexte à critiques, et le ton ne fera que monter ces prochains mois.
Tous ces contempteurs n’ont pas mis six mois pour se faire une opinion ! En vérité leurs préjugés étaient déjà bien en place dès le 17 décembre 2015, et ils s’impatientaient de pouvoir lancer leurs premières offensives.
Pour le dossier des déchets, ils ont oublié les longues années passées à ne rien faire, à laisser la politique du tri livrée au lascià corre du Syvadec et des principales collectivités qu’ils contrôlent, au point de faire de la Corse un cancre européen en la matière.
Pour la gouvernance, ils ignorent superbement les acrobaties comptables qu’ils ont déployées alors qu’ils étaient aux affaires, leurs emprunts toxiques et les gouffres budgétaires qu’ils ont créés. Sans compter les à-côtés judiciaires qui sont en train de s’accumuler.
Et pour la « com’ », ce sont eux qui courent les plateaux télé de Via Stella l’un après l’autre, Pierre Jean Luciani il y a une semaine, Stéphanie Grimaldi immédiatement après, au nom d’une droite qui compte sur la présidentielle française pour exister, et sur une victoire de la droite à Paris pour espérer revenir aux affaires en Corse. C’est la sempiternelle équation claniste qui les anime : être choisi par le pouvoir en place à Paris pour être ensuite le bachaga qui dominera la scène politique corse.
Leur première priorité est donc de faire allégeance à Paris. Tout d’abord il leur faut minimiser leur échec de décembre : les nationalistes aux affaires en Corse, c’est du provisoire ! Tout juste un coup de chance permis par les divisions à droite et à gauche, et non le résultat d’une aspiration croissante de la population à un autre avenir pour la Corse. Exactement le discours que Paris veut entendre ! Et qu’il ne manquera pas de faire sien pour freiner, et même bloquer les évolutions statutaires de la Corse.
Deuxième priorité, discréditer les orientations nouvelles mises en œuvre par l’Exécutif nationaliste, surtout si elles font tiquer en Préfecture, comme l’ouverture à l’espace méditerranéen en s’affranchissant de la tutelle parisienne. Et aussi compter sur l’accumulation des difficultés passées dans les dossiers emblématiques des déchets ou des transports pour conduire à des situations de crise que l’on s’emploiera à mettre sur le dos du nouvel Exécutif.
Troisième priorité enfin, guetter le moindre couac dans les rangs de la majorité nationaliste, pour faire douter de notre capacité à aller de l’avant, et à créer les conditions d’une gouvernance durable à la tête des institutions de la Corse.
Car nos adversaires, déjà bien déroutés par notre succès de décembre 2015, font tous le même cauchemar : que nous soyons encore plus forts à la fin de ce mandat ! Ils savent alors que la cause sera entendue et que la marche en avant du Peuple Corse ne pourra plus être entravée.
Mais leur cauchemar est notre rêve ! Surtout que nous avons tout en main pour l’accomplir, l’appui de la jeunesse, la force militante et de nombreux élus désormais qui pourront d’ici peu faire valoir leur bilan, à commencer celui de l’Exécutif.
Nous n’avons pas de temps à perdre en hésitations ou calculs partisans. Depuis que nous avons accédé aux responsabilités, il n’y a plus qu’un parti qui vaille, celui de la Corse qui doit réussir.
L’été qui vient doit être celui d’une force nationaliste démocratique qui s’unit et qui monte en puissance !
François Alfonsi