Albert Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »
Les voyages rituels et inefficaces à Paris des représentants politiques de la Corse ont un dénominateur commun : le refus total et brutal de l’Etat, sans nuance, de prendre en compte les revendications portées par l’Assemblée de Corse ( Co officialité de la langue, Résidence, Révision de la Constitution, maîtrise de la fiscalité…) ; il faudrait être de mauvaise foi pour dire qu’ils manœuvrent ; ils agissent dans la plus totale transparence, provocatrice ; en effet, depuis deux ans, c’est un refus public, ferme, d’un véritable dialogue, doublé de la volonté de nous attraire dans une énième Statut, sans aucune réforme sérieuse ; mais qui est pour la France une chance supplémentaire de mettre notre peuple, turbulent et indocile à la raison française, bien sûr… définitivement !!!. Leur dernier hochet est la Collectivité unique, parée de toutes les vertus mais qui ne résiste pas trente secondes à une analyse sérieuse. En somme, ils nous demandent de sceller, avec eux, la pierre tombale de notre communauté !! Depuis des décennies, Ils misent sur le temps : arrivée de 4.000 personnes, par an –dixit l’INSEE- que notre économie, déficiente est incapable d’intégrer ; complicité de fait avec la spéculation et dans la spoliation de nos terres, en dépit du travail remarquable du Tribunal Administratif de Bastia qui leur oppose le droit, en invalidant de nombreux PLU non conformes à la loi. L’Etat impavide n’infléchit pas son attitude, tolère, mieux encourage le non-droit dans le dossier de l’urbanisation. Heureusement que les écologistes qui vont en justice, veillent avec efficacité, à l’application de la « Loi-littorale » tandis que l’Etat est totalement passif ; il ne formule pratiquement aucun recours dans ce domaine !!!!
La lutte que mène l’Etat depuis des décennies, contre les Arrêtés Miot et leur nécessaire modernisation – nous sommes, avec d’autres et notamment Me Alain Spadoni et Louis Orsini, membres du représentatif Collectif Miot » parmi les défenseurs acharnés de cette protection- s’inscrit dans cette volonté de nous contraindre à vendre notre patrimoine bâti…. pour payer des impôts !!! En attendant l’avènement du strict recours au droit commun, en 2018, les Finances publiques sont récupéré en 2005, 9 millions d’euros de droits ; en 2016, 40 millions ; il est prévu en 2018, 80 millions d’euros !!!!! Pas folle la guêpe !
Nous avons, par les luttes, arraché la création du Girtec en 2007 (mise en sécurité du patrimoine) ; sa compétence, son sérieux ont effectué la régularisation en quelques années de 35.000 parcelles mais il en reste deux cent mille en souffrance !!! Pour avoir un cadastre fiable et non plus anarchique, le financement de la poursuite de l’opération étant actuellement aléatoire et soumise au bon vouloir de l’Etat.
Depuis 1960, la Corse a pris conscience de son Statut colonial, imposé par l’Etat et tous les gouvernements depuis 1770, avec la complicité active du système claniste, fossoyeur de la démocratie et installé dans l’allégeance plus totale à Paris ; depuis cette date, nous avons, avec d’autres, chacun avec ses moyens, engagé la lutte contre l’injustice et pour sauver le peuple corse. Nous avons obtenu des résultats partiels mais le péril demeure.
Aujourd’hui les choses sont claires ; l’Etat poursuit sa politique d’éradication du peuple corse ; nous sommes en légitime défense et de surcroit, nous sommes adossés au droit international : tous les peuples ont un droit imprescriptibles à la liberté et nous allons aller le dire, en Europe et ailleurs. IL est hors de question de céder devant l’arbitraire, la force ; la riposte, doit être large, concertée, surtout non-violente, – la panoplie des moyens est immense- mobilisant toutes les ressources collectives de l’île et de la diaspora, et sollicitant le soutien de toutes les forces progressistes dans le monde.
IL faut dire clairement à Hollande et à son gouvernement un non sans équivoque, ferme ; il faut mettre un terme aux ambiguïtés, aux hésitations. Notre peuple doit être reconnu, pleinement dans ses droits : droit à l’existence, à maitriser son destin, à organiser son développement, dans le cadre de la RF et de l’Union Européenne ; un Statut d’Autonomie Interne est adapté au maintien de nos intérêts vitaux. Il faut dire et démontrer que Monsieur Baylet et consorts ne seront pas les bienvenus en Corse en Juin 2016. Et que leur bimbeloterie, leurs marchandages, leurs manœuvres, ne nous intéressent pas ; nous avons une soif séculaire de justice et de dignité. Notre exigence est d’essence démocratique et repose uniquement sur le droit.
« Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir » :
Pour ma part, il y a très longtemps que j’ai mis cet enseignement en pratique ; d’autres, très nombreux, en ont fait de même. J’invite nos compatriotes et en particulier la jeunesse à choisir ce chemin. Les Corses, d’ici et de la diaspora, ont le devoir impérieux. De concevoir une insurrection démocratique, civique, pacifique ; leur avenir collectif est en jeu.
Nous serons au rendez-vous de l’Histoire ; la liberté nous attend.
Ajaccio le 20 Mai 2016
Le blog du Docteur Edmond Simeoni