A la veille de l’anniversaire de la mort de ce jeune militant du FLNC, Unità Naziunale publie cet article qui a été écrit fin 1997 par Anthony Simonpoli, créateur du site Libertà cette même année. Cet article, en autre, lui a valu de voir débarquer la SDAT un an plus tard, une semaine avant la commémoration de l’Anniversaire de la mort de Ghjuvan’Batti. Il s’agissait d’une commission rogatoire 1338, fourre-tout, mélant une enquete sur l’Assissanat d’un préfet, piste intellectuelle-informatique, et une autre afin de connaitre ses relations présumées avec la famille Acquaviva, dont un membre de la famille, était en garde à vue le même jour.
De nombreux site internet ont repris cette page hommage, le plus souvent en citant la source… Ce qui aujourd’hui n’est pas toujours le cas, certains s’appropriant le texte et les images. Bel exemple de francisata.
« Le 15 novembre 1987, Jean-Baptiste Acquaviva était assassiné aux abords d’un des bunkers du colonialisme implanté à U QUERCIOLU à quelques kilomètres au sud de Bastia ».
Dès le début du livre L’ETERNU SGUARDU, livre hommage écrit par sa famille et ses amis, J’ai eu envie de rendre hommage à GHJUVA’BATTI en donnant mon sentiment.
Dans le livre hommage à ce militant de 25 ans, on découvre que Ghjuv’Battì était un jeune corse sincère, amoureux de sa terre et de son pays. Il avait fait le choix de prendre le maquis pour défendre un idéal que beaucoup trouveront utopique ou insensé dans une « démocratie » comme la France se vante de l’être. Sur le mot démocratie, il y aurait beaucoup à dire, les arrestations de ces derniers mois, les conditions de détentions des prisonniers politiques corses et la façon dont sont orchestrés les arrestations montrent les limites de l’Etat de droit et de la justice en Corse. Mais plus que tout, la Corse est victime d’un colonialisme acharné depuis plus de deux siècles et d’un anti-corse primaire depuis la mort du préfet Erignac.
Ghjuva’Battì a choisi de prendre le maquis comme tout résistant se doit de le faire, il a payé de sa vie son engagement « politique ». Assassiné lâchement par un représentant du colonialisme, sa mort a été légitimé par un Etat qui n’a comme but que de liquider le mouvement nationale corse dans son ensemble.
Loin des querelles fraternelles d’aujourd’hui, le mouvement de Libération National de l’époque était virtuellement unis autours d’un même combat.
Aujourd’hui avec le recul et avec le combat de la famille et des amis de GHJUVA’BATTI pour dénoncer la parodie de justice et le scandale de l’Affaire ACQUAVIVA, on a enfin la vérité sur sa mort « accidentelle ».
Sa mort n’est pas aussi claire que celle écrit dans les journaux de l’époque (« L’arme du terroriste se retourne contre lui »), en effet de nombreux détails montrent que la version de Roussel et de l’Etat français ne tient pas.
La version de Roussel : « (…) alerté par les aboiements d’un de ses chiens de garde, le colon sort sur les pas de la porte de son bureau. Il se trouve en présence d’un individu qui le menace de son fusil. Une lutte s’engage. Un coup de feu part en direction du plafond. Puis Roussel, malgré un violent coup de poing asséné par son agresseur, réussit à se saisir du fusil qu’il tient à deux mains. Un second coup de feu, mortel celui-là, part de l’arme de la victime ».
Cette version romanesque devient, sans aucune forme de procès, la version officielle : le méchant terroriste abattu par la gentille victime.
Seulement voilà, on ne peut pas assassiner impunément, même avec l’appui de la machine étatique. Certains petits détails volontairement oubliés montrent que tout n’est pas aussi simple que veut bien le laisser croire le colon Roussel.
Comment un homme de soixante ans à moitié assommé par un coup de poing, a pu désarmer un jeune militant chevronné comme GHJUV’BATTI?
Pourquoi l’autopsie de GHJUV’BATTI (pratiqué le 17 novembre 1987) attribue la mort à une balle tirée à bout portant ?
Pourquoi la balle n’est pas ressortie du crâne ? (bizarre l’arme de Ghjuva’ battì est de calibre 222, de quoi tuer un éléphant!)
Une question vient à l’esprit de suite : avec quel arme a été tuer le militant ? Petit problème mathématique : Si GHJUV’BATTI possédait un fusil de calibre 222 Valmet, et que le colon Roussel l’a abattu avec , pourquoi la blessure mortelle n’est-elle pas en correspondance avec le calibre utilisé?
Pourquoi les trois armes de Roussel n’ont ni été examinées, ni été saisies ?
Pourquoi le capitaine JOBIC et ses gendarmes n’inspectent-ils pas le lieu du drame dans le but de trouver des charges explosives ? (alors qu’en règles générales, les commandos du front ne viennent pas vendre des calendriers).
Pourquoi et comment le colon Roussel arrivent à quitter l’île de Corse ?
Pourquoi, alors que la ferme est sous scellés, le mobilier disparaît pour être sois- disant vendu à des brocanteurs ?
Pourquoi les pièces à conviction ont été « vendues » et avec quels autorisations ?
Pourquoi la ferme est acheté à la demande expresse de M. ALAIN JUPPE, alors ministre de l’agriculture, pour servir de pied à terre aux compagnies de C.R.S? (Symbolique quand tu nous tiens)
Pourquoi, alors que la ferme fourmille de gendarmes, de CRS et autres forces de répression, oui, pourquoi la porte d’entrée (sans aucune valeur marchande !) portant un impact de balle est volée le 10 octobre 1989?
Pourquoi cette pièce à conviction a disparu?
Pourquoi le plan des lieux établi par les gendarmes est falsifié ?
Pourquoi le gravier qui borde la villa a été remplacé à un endroit bien précis?
Pourquoi l’autopsie pratiqué par le docteur Bastien note la « présence au niveau de la partie occipitale de gravillons due probablement à la chute » (des graviers dans le salon? dans le couloir? dans le pot de fleur?)
Pourquoi parmi les quatre fragments de la balle extraite du corps de Ghjuv’Battì placés sous scellés, pourquoi le plus volumineux, le plus parlant à disparu? pourquoi a-t-il disparu ?
Les réponses sont en parties dans L’ETERNU SGUARDU, et dans les mains (sales) du colon ROUSSEL et de ses complices…
Malgré les différences actuelles au sein du mouvement nationaliste, GHJUVA’BATTI reste et restera Le symbole pure de la Lutte de Libération Nationale.
N’en déplaise à tous ceux :
– Ceux qui sont choqués par la dé-baptisation de la rue MARBOEUF à Aiacciu (Marboeuf étant un haut « pacificateur » de l’Etat français !)
– Ceux qui pour une raison ou pour une autre haïssent notre pays, notre langue, notre culture et tout ceux qui veulent détruire la cause corse.
Nous avons le droit de vivre sur notre terre, le Peuple Corse existe et il n’est pas une composante de qui que ce soit, nous avons une langue, une culture et une histoire qui nous est propre. Le Peuple Corse existe, notre langue est vivante et notre terre nous appartient. A TERRA CORSA A I CORSI, U POPULU VINCERA.
GHJUVA’BATTISTU ACQUAVIVA era un militantu di u Fronte di Liberazione Naziunale Corsu, ha fattu u sceltu d’esse un maghjaghjolu per diffende à so terra. Hè mortu una sera di nuvembre, assassinatu da ave troppu amatu a so terra. In memoria di GHJUVA’BATTI, di STEFANU CARDI, di PETRUCCIU, DI VINCENZU, di petru, carlu, ghjuva nicolau, ghjuvan petru, franck, charly, ghjuva michele, ghjuvan claudiu, jeando, joseph, natale, antoine, e di tanti altri. ! MORTI PER A NAZIONE, MORTI PER UN IDEALE.
© AnTo FpcL 1997
Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info : A SFIDA, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
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