Paul André Contadini , après plus de 39 mois de détention préventive, le 15 mars écoulé devant le Pôle 8 Chambre 1 de la Cour d’Appel de PARIS, suite à l’Arrêt de la Cour de cassation du 18 novembre 2015 ayant cassé l’Arrêt de la 2ème Chambre du même Pôle en date du 23 janvier 2015.
Pour rappel, en première instance, le Tribunal Correctionnel de PARIS l’avait condamné, le 13 mai 2014, à la peine de 4 années d’emprisonnement ferme pour des faits de nature terroriste en récidive.
Un appel du Parquet de la République avait été interjeté contre cette décision et un Arrêt en date du 23 janvier 2015 de la Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de PARIS avait totalement réformé la décision de première instance en le relaxant pour les faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et l’avait condamné « uniquement » du chef de détention et transport d’explosif ainsi que de contrebande de marchandise prohibée.
Pour ces derniers faits, la peine prononcée avait été portée à 5 ans d’emprisonnement ferme.
C’est cette dernière décision qui a fait l’objet d’une cassation.
A l’audience du 15 mars écoulé, le représentant du Parquet général, le même que lors de la précédente audience devant ladite Cour d’Appel, à l’origine de la saisine de la juridiction suprême, s’est évertué à chercher par tout moyen, à faire retenir le caractère terroriste des faits poursuivis, en reprenant quasiment toute la genèse de l’histoire politique de notre île et en cherchant à faire de la sémantique primaire sur les notions de nationaliste, indépendantiste, régionaliste… ceci, en ne manquant pas de relever, suite à une interpellation de Paul-André CONTADINI sur l’arrivée récente des nationalistes au pouvoir régional, qu’il s’agissait la de politique, notion qui n’aurai pas sa place dans une enceinte judiciaire…
Paul-André CONTADINI, pendant toute la durée des débats, et ses Conseils, lors de leurs plaidoiries, se sont attelés à dénoncer la vision générale et plus particulièrement, à travers le présent dossier, du monde politique insulaire, présentée par l’accusation.
De la même manière ils se sont évertués à dénoncer l’approche très « nombriliste » des faits poursuivis et à démontrer que les juges d’appel, en leur décision du 23 janvier 2015, avaient fait une juste appréciation des éléments factuels et de droit.
L’infraction relative à l’association de malfaiteurs a donc été extrêmement contestée et s’est trouvée au cœur du débat judiciaire. Pourtant ceci n’a pas empêché le procureur de la république de réclamer une très lourde peine de 8 années de réclusion.
Aussi nous considérons le verdict rendue hier lundi 12 avril et qui condamne Paul Andrée Contadini à 7 ans de prison ,dont les deux tiers sont assortis d’une période de sûreté , comme la manifestation d’une vindicte judiciaire qui n’a pas sa place dans une justice démocratique et que cette scandaleuse décision est imprimée d’une réelle volonté d’harcèlement à son égard , voulant notamment lui faire payer son légitime et victorieux combat jalonné de plusieurs grèves de la faim , pour enfin faire respecter son droit au rapprochement familial.
Nous apportons notre total soutien à Paul André et à sa famille, nous dénonçons également l’offensive répressive tout azimut qui se développe à l’encontre des militants et sympathisant nationalistes depuis quelques semaines et qui c’est traduit par des gardes a vues intempestives de mères de familles débouchant sur des contrôles judiciaires disproportionnés et insoutenables ainsi que des mises en examen pour refus d’ADN, que la justice possède déjà.
Enfin nous exigeons du ministère de la justice qu’il se conforme au droit en matière de rapprochement pour l’ensemble des prisonniers politiques , plutôt que de créer ainsi volontairement des situations de tensions préjudiciable au climat d’apaisement voulu et soutenu par le peuple corse.
Le président de l’Associu Sulidarità
13 avril 2016
Jean marie poli