#Corse @F_Alfonsi « Les écueils qu’il faudra surmonter »

Au moment du vote de son premier budget, la majorité territoriale doit faire face à une adversité qui affirme ses contours. Après les premiers « cent jours » d’une mandature commencée dans l’euphorie d’une victoire éclatante, vont commencer les difficultés politiques.

L’Etat a fermé les portes. Il n’avait d’ailleurs ni l’envie, ni les moyens de les ouvrir. Du temps de la gauche à la tête de la CTC, le binôme François Hollande/Manuel Valls avait tout juste admis la création d’une collectivité unique sous l’insistance de Marylise Lebranchu. La victoire électorale des nationalistes a conduit à l’éviction de la ministre à l’origine de l’article 13 de la loi NOTRe, et les « ordonnances » seront un service minimum dont la réunion du premier groupe de travail sur le logement et le foncier a donné le ton.
Le message du nouveau gouvernement aux nationalistes c’est « cause toujours, tu m’intéresses » ce qui, dans la nov’langue, se dit désormais : « il n’y a aucun tabou », formule magique pour faire semblant d’être « ouvert au dialogue » tout en refusant d’avancer la moindre proposition concrète.
Le gouvernement aurait-il pu ouvrir de nouvelles perspectives s’il en avait eu la volonté ? La faiblesse du pouvoir actuel en France est sans précédent depuis la création de l’Assemblée de Corse en 1982. Le renoncement à la réforme constitutionnelle, alors qu’elle avait été annoncée solennellement par François Hollande en pleine crise des attentats islamistes, est un signe patent de l’impotence du pouvoir. Quelles qu’en soit les raisons, elle exprime une incapacité à agir. Ni volonté, ni capacité : la cause est entendue, il n’y a rien à attendre de l’Etat.
L’opposition a montré le bout de son nez lors de l’avant-dernière session de l’Assemblée de Corse quand ont été mises en débat les propositions de l’Exécutif en matière de transport maritime. Les conciliabules ostensibles droite-gauche-Front National tenus dans l’hémicycle ont mis les caméras de Via Stella en émoi, et laissé présager de possibles alliances contre-nature. Depuis, la mise à jour de la débâcle des finances de la CTC a obligé les groupes de gauche comme de droite à plus de retenue. Mais l’équation majoritaire est là : si l’opposition se coalise, notre majorité relative se trouve bloquée.
Le dossier des déchets n’a pas avancé suffisamment vite. L’acteur principal, le Syvadec, est sous l’emprise d’une opposition affichée, celle de François Tatti. Le levier d’action principal, l’Office de l’Environnement, doit résoudre de graves problèmes internes mis en lumière par un audit réalisé l’an dernier et rendu public ces derniers jours. Et la réforme des intercommunalités met nombre de celles existantes au point mort, dans l’attente de leur rattachement aux futures « grandes entités » qui seront en place en janvier 2017. Rien de tout cela n’est propice pour passer à l’action concrète dans le sillage de l’exemple de Capànnori que soutient l’Exécutif.
Le dossier des transports est complexe et l’aboutissement des projets de l’Exécutif suppose une approbation majoritaire de l’Assemblée de Corse. Or c’est justement sur cette question que le début d’un « pacte d’opposition » s’est affiché à l’Assemblée de Corse. Sans compter les secousses qui pourraient survenir sur le terrain social, et la mauvaise volonté patente de l’Etat, comme du Tribunal de Commerce, sur ce dossier sensible.
FrancoisAlfonsiLa nouvelle carte des pouvoirs locaux ne sera guère à notre avantage car l’emprise des forces politiques « à l’ancienne » est grande en ce domaine. C’est sur ce levier que l’opposition jouera pour tenter de retrouver le pouvoir en décembre 2017. Déjà les deux Conseils Généraux et les Associations des Maires se mobilisent pour « jouer la montre » et ralentir toutes les réformes.
Voilà sans doute les principaux écueils qu’il faudra surmonter dans les mois à venir. Pour y réussir, nous avons un atout : la volonté du peuple corse, qui nous a porté au pouvoir, et qui continue de nous soutenir. Mais ce crédit, il faut le travailler, notamment en structurant la démarche Femu a Corsica, pour en faire une force politique puissante soutenant efficacement la majorité obtenue en décembre dernier.
La mandature est courte, le temps est compté : il faut agir vite !
François ALFONSI

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