(PAROLES DE CORSE) Nous avons une évidente propension à dramatiser les problèmes pour ensuite les remiser dans les oubliettes.
Un peu comme ces soufflés qui retombent dès qu’ils refroidissent. Au tapage effréné succède fréquemment l’épais silence. Ainsi est transformé en non évènement ce qui apparaissait pour certains comme un enjeu vital. Entre l’essentiel et l’accessoire, la distance est chez nous d’une telle proximité qu’elle révèle une parenté entre le tragique et la comédie. Les exemples abondent, alliant votes baptisés d’historiques qui confinent ensuite à l’anecdote. Sujets doctement qualifiés de cruciaux et pourtant mis en jachère. Telles les deux faces de Janus, L’emphase et le jugement péremptoire d’hier deviennent banales péripéties aujourd’hui. Mutisme demain.
Combien de fois avons-nous entendu de doctes avis, ou supposés tels, annoncer que la Corse était à un crucial tournant ? Que faute de solution rapide le précipice guettait ? Le bon peuple prit souvent pour vérité révélée ces assertions alarmées, pour se rendre compte que la débâcle annoncée jouait à l’Arlésienne. Désormais il ne croit plus ces augures, divers et variés, prédisant à grand renfort de publicité que le chaos est inévitable.