J’ai suivi de bout en bout sur le WEB la séance de l’assemblée de Corse consacrée au débat d’orientation budgétaire. J’attendais que Gilles Siméoni fournisse le détail des dérives budgétaires qu’il avait dénoncé devant la commission des finances et le conseil économique et social, et sur ce point je n’ai pas été déçu.
J’attendais aussi, comme tout le monde probablement, la défense de l’ancien président du conseil exécutif, et j’ai bien sûr été déçu: invoquant une indisposition contraignante il était absent, comme était absent le président du groupe Per a Corsica qui, lui , n’avait pas cru devoir justifier son absence.
Nous n’aurons donc pas, pour l’instant du moins, les indispensables explications que les corses sont en droit d’exiger devant la situation critique des finances de la CTC.
Faute d’explications, et dans l’attente d’informations convaincantes de la part des anciens dirigeants, je retiens de cette séance deux faits qui me paraissent, par delà les chiffres et les commentaires désabusés des membres de l’ancienne majorité , les plus déterminants pour la suite.
Le principe de sincérité budgétaire apparaît clairement avoir été violé, la Loi dispose en effet que : “les dépenses et les recettes doivent être évaluées de façon sincère, sans omission, majoration ni minoration. Il convient en effet que les dépenses et les recettes inscrites au budget soient estimées de la façon la plus exacte possible. Elles ne doivent être volontairement ni surévaluées, ni sous-évaluées”.
La direction des Finances de la CTC a été , sur décision du président de l’exécutif, volontairement empêchée de disposer des informations financières indispensables à l’exercice de sa mission, au profit du Directeur Général des services placé directement sous l’autorité du président de l’exécutif.
Il s’agit là, si les audits indépendants en cours venaient à le confirmer, de deux manquements graves au devoir de transparence auquel doivent être soumises les opérations financières des collectivités, comme de l’Etat, qui témoignent dans l’ensemble d’une volonté de dissimuler aux élus, à commencer à ceux de la majorité , un certain nombre d’opérations sujettes à caution.
Le trouble qui avait visiblement saisi les membres de l’ancienne majorité présents lors de cette session, à commencer par Dominique Bucchini, préfigure sans doute un certain nombre de remises en cause au sein de la gauche institutionnelle à l’assemblée de Corse.
C’est une situation qui ne peut que conforter ceux qui ont pris la responsabilité de rompre définitivement avec ceux qui par leurs pratiques et leur mépris de la démocratie, auront durablement compromis l’accès de la gauche aux responsabilités dans notre Île.
Nous aurons sûrement l’occasion de l’évoquer ici.