Le Jour de la mémoire, organisé par le gouvernement de la Communauté autonome basque (Cab) honorera pour sa seconde édition et pour la première fois “toutes les victimes” du conflit basque. Mais la cérémonie se limitera cette année à la lecture d’un texte par le lehendakari Patxi López car il n’y a pas eu de consensus entre les différentes forces politiques de la Cab.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du Conseil de gouvernement, le conseiller à l’Intérieur, Rodolfo Ares, a affirmé que le gouvernement avait adopté cette décision pour la cérémonie qui se tiendra jeudi après avoir échoué à trouver un accord qui satisfasse tous les partis.
En effet, le Parti populaire (PP, droite) refuse que la commémoration inclue des victimes qui ne soient pas celles d’ETA. Son porte-parole, le parlementaire Leopoldo Barreda, a expliqué que son parti ne voulait pas que l’on “dilue” la mémoire des victimes d’ETA à cause d’“intérêts partisans ou par volonté” de mettre sur le même plan les victimes d’ETA et les autres. Pour les mêmes raisons, Union progrès et démocratie (UPyD) a refusé de s’associer à a la journée de commémoration.
D’un autre côté, la coalition Bildu (gauche indépendantiste), le Parti nationaliste basque (PNV, centre-droit) et la coalition de gauche Ezker batua demandaient que soient mentionnées les victimes des forces de sécurité.
Pour sa deuxième édition, le Jour de la mémoire sera donc réduit à la portion congrue mais la formule employée laisse entrevoir d’autres avancées sur l’un des thèmes les plus délicats à gérer après l’annonce de la fin des actions armées d’ETA.
Rufi Etxeberria, porte-parole de la gauche indépendantiste, a indiqué hier, répondant à des journalistes, que la gauche abertzale travaillait sur ce thème et qu’elle “était décidée à le faire de manière conjointe”.
Faire une évaluation collective
Il a ajouté que “la gauche abertzale avait transmis [au gouvernement] qu’elle comprenait que le thème des victimes nécessitait une lecture calme ; nous avons besoin de faire une évaluation collective sur la souffrance et la douleur dont a souffert ce pays”.
Pour lui, il est “fondamental” de reconnaître “toutes et chacune des victimes engendrées par le conflit politique et à partir de là, faire justice avec la réparation à toutes et chacune des victimes”.
L’année dernière, lors de la première édition, les abertzale d’Aralar, d’Alternatiba et de la gauche abertzale avaient refusé de participer à la cérémonie car il n’y avait pas de mention aux victimes de la police.
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