(PAROLES DE CORSE) Les libertés publiques sont adossées à la souveraineté nationale, elles font partie de l’essence du système, et le maintien de l’ordre n’est que second. Le pouvoir judiciaire est le garant de ces libertés.
Avec l’instauration de l’état d’urgence, ce fragile équilibre est rompu et remplacé par la prédominance de l’idéologie sécuritaire: on passe de la répression de l’atteinte à la sûreté, à la prévention de l‘éventualité de nonconformité à la sécurité. Hors du contrôle du juge, les autorités de police deviennent les véritables maîtres du jeu social, détenant un nouveau pouvoir discrétionnaire.
L’ordre public devient prioritaire; la sécurité est traitée comme la première des libertés. Le pouvoir exécutif est devenu à la fois celui qui agit et celui qui contrôle. On présume la culpabilité non à partir d’actes précis mais de simples comportements susceptibles de porter atteinte à la sécurité du territoire