Et voilà : l’année 2016 est déjà entamée ! « Une année placée sous le signe de la construction », selon les vœux de notre premier magistrat parus dans la presse locale. Il confiait également être prêt à construire une… « droite corsiste » !
S’il est positif – et nécessaire – de répondre aux attentes de plus en plus évidentes de la population, il est en revanche regrettable de devoir se forcer par opportunisme, et non par conviction, à prendre des mesures simples réclamées par l’opposition. On citera en exemple le site internet de la ville où les seuls mots en langue corse sont « Cità di Portivechju ». Pour initier ladite « corsisation », sans doute serait-il temps d’employer notre idiome sur la vitrine, même virtuelle, de notre ville. Dans le même esprit, ne faudrait-il pas également encourager nos producteurs en utilisant des produits locaux dans les cantines de nos établissements scolaires ? Les menus du mois de janvier ne comprennent en tout et pour tout que trois plats utilisant un ingrédient local : des oignons, du fromage et du bœuf ! En dehors de l’intérêt économique indéniable pour la région, l’argument écologique nous parait incontournable : les transports quasiment nuls et les emballages nécessairement moins conséquents seraient une belle réponse à une actualité insulaire fortement marquée par la crise des déchets.
Nous parlions plus haut de « construction » : deux ans après la mise en place de la nouvelle équipe municipale, les commissions peinent à se mettre en route bien que nous les réclamions à chaque conseil : centre-ville, hameaux, PLU, culture, patrimoine, jeunesse… Où est la transparence ? Nous regrettons le manque (l’absence ?) de concertation et le fait d’imposer des projets déjà bien ficelés par des cabinets externes. Nous nous efforçons d’être une opposition constructive dans l’intérêt de tous les Porto-Vecchiais, mais quels retours pouvons-nous leur faire quand notre avis n’est sollicité qu’après coup ? Quand nous n’avons pas même la responsabilité d’une commission pour agir dans le sens de l’intérêt général ? Les projets sont cloisonnés, sectorisés : un projet de centre-ville piéton par ci….une médiathèque par là…un projet de PLU… une rénovation partielle du centre culturel… une nouvelle Salle des Actes… un peu de transport… un peu de parking… un peu de réseaux…un peu de social… un peu de propreté… très peu de culture… et la cohésion d’un projet de ville dans ce saupoudrage ? Pourquoi ne pas parler, avant tout, d’un projet global cohérent ? Pourquoi ne pas évoquer les objectifs avant la mise en œuvre ?
Ces propositions, pourtant simples et évidentes, seront-elles entendues par une majorité qui ne cesse de clamer son unité et sa réussite, à grands renforts d’éléments de communication ? En voici un exemple : à l’issue du dernier conseil municipal de l’année 2015, les élus ont été filmés, criant joyeusement leurs vœux pour les fêtes de fin d’année. Les élus… Quels élus ? Ceux de la majorité, bien sûr. Car la prise de vue a été évidemment effectuée après le départ des conseillers de l’opposition, pourtant présents lors du même conseil. Enfantillages, dira-t-on… Pas si sûr. Car ce n’est pas en tentant de maintenir les élus de l’opposition en dehors des décisions et des activités municipales que la fameuse « construction » arguée par le Maire pourra être effective. Ainsi, lorsque, dans le même temps, le maire prétend, au niveau régional, saisir la main tendue à l’opposition par les nouveaux élus de l’assemblée de Corse pour être une vraie force de proposition, on pourrait s’attendre à le voir appliquer cette même recette au sein du conseil municipal.
Nous nous réjouissons néanmoins du choix du terme résumant la vision de Georges Mela pour la nouvelle année : Construire ! Nous ne pouvons qu’y adhérer…
Chi ancu noi vulemu fà pà a noscia cità.
FEMU PORTIVECHJU !
Groupe Campà Altrimenti au Conseil municipal de Portivechju