L’association humanitaire Aiutu Paisanu regrette de ne pas avoir été conviée, à la CTC, par les présidents de l’Exécutif et de l’Assemblée pour évoquer la situation des prisonniers politiques, en vue de la rencontre des élus Corses avec le 1er Ministre, Manuel Valls, lundi 18 janvier à Paris.
Elle le regrette d’autant plus que notre association a participé, d’une part à toutes les réunions de travail sous une majorité non nationaliste à l’Assemblée de Corse, et d’autre part a été une interlocutrice à part entière lors de rencontres officielles avec des représentants de l’Etat Français.
Elle a également été surprise de voir, lors d’un reportage télévisé relatant la rencontre entre les représentants de la CTC et Sulidarità, un classeur de cette dernière association amie où figurent des photos de prisonniers soutenus directement par Aiutu Paisanu.
Certes la solidarité ne se divise pas et nous nous en félicitons mais l’honnêteté intellectuelle et politique commande de rappeler le travail, difficile et remarquable, de chacun en matière de défense des prisonniers politiques. D’autant plus que nous n’avons pas été informés d’une quelconque initiative, aussi louable soit elle, concernant des prisonniers pris en compte par notre structure.
Nous rappelons aux nouveaux dirigeants de la CTC qu’il n’y a pas d’associations officielles et non officielles de défense des prisonniers politiques. Nous espérons que cette mise à l’écart « humanitaire » d’Aiutu Paisanu ne se situe pas, pour certains, dans la continuité de celle, « politique » du Rinnovu dont nous sommes proches.
Pour notre part nous continuerons à œuvrer inlassablement, avec tous, contre :
– le statut de DPS qui justifie le non rapprochement à Borgu de plusieurs militants, déjà condamnés à des peines lourdes et cela malgré leur comportement exemplaire en prison;
– Un statut actuel de détention qui nous confond aujourd’hui avec le terrorisme de l’islamisme radical;
– des conditions de détention dégradantes qui entravent même la possibilité d’étudier;
– des assignations à résidence sans fondement juridique, coûteuses.
Nous militerons en revanche toujours, dans l’union, sur le terrain de l’anti répressif, pour le rapprochement des prisonniers et la mise en perspective d’une solution politique au problème corse qui permettra la libération de tous nos frères de lutte.