(PAROLES DE CORSE) Fin d’année en lambeaux. Une population saisie par le doute et la crainte. Avenir ourlé de nuages noirs. Société qui se délite.
Et en cette nouvelle année, le mince espoir que demain sera meilleur qu’hier. Le handicap est lourd. Où va la Corse ? Elle ploie sous les coups redoublés d’une crise sans précédent. Le marasme économique, entrainant la déroute de l’emploi, n’est que le cruel révélateur d’une société sans cap ni lisibilité. Le chômage, les problèmes de logement, la crise socioprofessionnelle, le mal agricole sont les conséquences directes d’une ile qui n’a pas su se forger un destin. Malgré ses riches potentialités. Dresser des constats ou tirer des plans sur la comète sont tout à la fois synonymes de vacuité et d’illusions. La réalité, chassée par la porte, revient inévitablement par la fenêtre et finit par s’imposer.
Durant trop longtemps nombreux furent ceux qui refusèrent une démarche de vérité. Nombrilisme, fatalisme et certitudes erronées contribuèrent à freiner les éventuelles mutations dont notre communauté avait pourtant un vital besoin. Là ou s’imposait un diagnostic lucide propice aux solutions réalistes, ce ne furent qu’écrans de fumée et cécité politiques. Il eut fallu s’approprier les pleinement les possibilités offertes par les statuts décentralisateurs pour assumer une responsabilité collective et indiquer un chemin. En lieu et place, l’habitude fut prise de se rassembler devant un invisible mur des lamentations et trouver des boucs émissaires. L’insularité devait nous protéger de tous les maux.