C’est avec une grande émotion et un infini espoir pour le peuple Corse et pour tous les peuples en souffrance que je tenais à partager avec le Peuple Breton ce moment historique, fondateur, ce « tsunami électoral » du 13 décembre dernier, survenu en Corse.
En présentant aux suffrages notre liste d’union nationaliste Pè a Corsica, nous percevions dejà, très honnêtement, l’attente et l’espoir immenses qu’elle suscitait. Nous savions en effet, o combien, l’union avec nos frères partenaires de Corsica Libera était attendue et souhaitée, combien elle générait d’espoirs pour les Corses, nationalistes ou pas, pour la jeunesse, pour tous ceux qui se sont battus durant des décennies pour que nos aspirations d’émancipation et de rupture franche avec les archaïsmes politiques qui se sont succédés jusqu’alors, soient enfin soutenues.
Ce que nous n’avions pas mesuré en revanche, c’est l’ampleur que cette mobilisation a pris. Nous avons reçu les suffrages de plus de 52 000 corses, ce qui nous a porté en tête très largement du scrutin du 13 décembre dernier. Lors du premier tour déjà, lorsque nous allions à la rencontre de centaines de personnes dans nos réunions, nos meetings, dans les villages, nous avions pu saisir l’enthousiasme énorme et l’adhésion massive à nos idées. Tout comme Corsica Libera de son côté. Lorsque nous avons acté l’union de nos deux mouvements, nous avons alors connu des scènes incroyables de joies de nos militants, de jeunes gens engagés à nos côtés, des plus anciens qui rêvaient de cette « réconciliation naturelle » qui était alors synonyme pour eux de délivrance, de victoire. Une victoire, non pas uniquement électorale (même si elle l’a été !) mais une victoire dans l’union de nos mouvements, de nos idées, de notre maturité collective à affirmer que si nous, nationalistes, ne mettions pas tous les moyens en œuvre pour la Corse, toute notre force, personne ne le ferait.
Aujourd’hui, cette victoire nous la devons à tous ceux qui nous ont précédés, à tous ceux qui se sont battus pour les mêmes idéaux, jusqu’à en perdre la vie, à tous ceux qui restent emprisonnés loin des leurs. Nous la devons à tous les Corses, nationalistes ou pas. Nous la devons particulièrement à notre jeunesse, porteuse d’espoirs, de mobilisation et de confiance. C’est pour eux et grâce à eux que nous sommes aujourd’hui à la tête de l’Assemblée de Corse.
C’est dire si les responsabilités qui nous incombent sont immenses.
Je pense, à n’en pas douter, que nous avons été élus sur notre discours clair, notre détermination, notre capacité d’engagement comme de sacrifices, notre volonté d’aller de l’avant et de porter nos revendications au plus haut.
La mandature pour laquelle nous avons été élus sera courte, puisque, comme vous le savez, dès 2017, le peuple corse sera appelé à revoter pour désigner ses responsables politiques au sein de la Collectivité Unique.
Ce temps court nous sommes bien décidés à le mettre à profit pour appliquer les grands principes que nous avons énoncés durant notre campagne électorale.
Il nous faudra accompagner la mise en place de nouvelles institutions, imaginer une nouvelle gouvernance en rompant définitivement avec les archaïsmes politiques passés, amorcer notre Riacquistu ecunomicu è suciali. Bien évidemment, l’émancipation politique ne peut être déconnectée de notre émancipation économique et sociale.
Nous devrons engager les premières directives qui permettront de créer les conditions de développement et d’affirmations de notre économie.
Nous devrons œuvrer très rapidement à l’assainissement des finances de la CTC, nous devrons répondre aux enjeux liés aux grands dossiers en discussion : la gestion des déchets, les transports,…
Nous devrons reprendre le dialogue avec Paris pour réaffirmer sans complexe nos revendications, pour porter à nouveau les délibérations de l’Assemblée de Corse et veiller à leur mise en œuvre.
Les dossiers sont nombreux. La tâche est ardue et le temps est court. Mais notre détermination est sans limite. La force qui nous a porté durant cette campagne merveilleuse ne nous lâchera plus. Lors de la séance d’investiture de notre Assemblée Territoriale, nous avons, avec le Président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, le Président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy-Talamoni et l’ensemble des conseillers exécutifs porté serment sur la Giustificazione della Rivuluzione di Corsica.