#Corse @SAULIUlivieru « GHJOVANI PURTIVICHJACI TRA RIALTÀ E SPIRANZA »

L’actualité des blog politiques : U Riacquistu di Portivechju

 Les territoriales de 2015, le succès – national – du mouvement patriotique, ont permis sur Portivechju, l’expression d’une jeunesse avec son vif regard d’avenir. Une jeunesse qui s’est retrouvée et a été portée par ce mouvement fort de l’union, pourtant si souvent mis à mal. Une aspiration à un « travailler ensemble » dont tous espèrent la pérennité tant la situation l’exige et les enjeux sont énormes. A commencer, en cette première décennie du XXIème siècle, par l’emploi, l’accès au logement ou l’accès à la propriété. Indissociables du droit à la langue et à la culture. Intrinsèquement lié au droit des corses à vivre dignement sur leur terre.

MOMENT D’HISTOIRE

Comment ne pas évoquer, avant d’initier mon analyse, ces dates du 13 décembre et 17 décembre, où de nouveau le mouvement patriotique a su renouer avec l’histoire ? Comment ne pas se remémorer ces moments de liesse et la joie de ces milliers de personnes ? Comment ne pas rappeler-malgré tous ces errements, ces larmes, ces deuils- ces étreintes fraternelles des plus anciens militants aux jeunes d’aujourd’hui ? Comment ne pas évoquer la fierté ressentie lors des discours prononcés par Jean Guy Talamoni et Gilles Simeoni, où non – renonciation et courage se mêlent à des notions telles que valeurs, tolérance, droit et équité? Comment ne pas embrasser la confiance que cet évènement en engendrera d’autres encore plus beaux ?

Dans ces moments là, je pense surtout à tous ces sacrifices consentis. A tous ces martyrs qui sont le sang de notre lutte. A toutes ces familles à jamais éprouvées. Je pense à tous ces prisonniers et tous ces recherchés. Je pense à tous ceux qui ont tout donné et tout perdu. Je pense à tout ceux qui déçus se sont éloignés, quelquefois les meilleurs d’entre nous…Je pense à tous ceux qui n’ont connu pour leur engagement que souffrance, isolement et ingratitude…

Il m’est alors donné de rêver. Pour qu’aujourd’hui cette magnifique page d’histoire écrite d’une encre nouvelle, annonce un nouveau chapitre d’un livre résolument tourné vers l’avenir. Pour toutes ces personnes auxquelles je faisais allusion ci – dessus. Pour toutes ces générations qui sont notre présent et nos lendemains avec l’immense tâche de réussir le légitime dessein de vivre et travailler sur notre terre.

ESPERANCE…

L’article paru dans  » Corse Matin » du mercredi 16 decembre 2015 a donc consacré une pleine et entière page à « la jeunesse militante aux avant – postes à Porto Vecchio ». Idem pour le site « Alcudina » qui a également rédigé un article (1) « De la victoire aux espoirs de jeunes militants ». L’ensemble fait un portrait de cette jeunesse qui, dans l’élan de cette victoire, renoue avec ce qu’elle considère comme sa famille. A l’instar de Petru Anto Vesperini, membre de « U Riacquistu di Portivecchju » qui l’explique ainsi dans « Corse Matin » : Quand les jeunes de Corsica Libera ont rejoint la permanence de Femu a Corsica, il s’est vraiment passé quelque chose de fort. On a été accueillis avec des sourires, des embrassades. Voir cette famille enfin reunie dans la sincérité a été un grand moment, certainement le plus fort de cette campagne. J’en ai encore des frissons ». Cette communion de la victoire est aussi l’expression d’un souci naturel d’union. Toujours dans « Corse Matin », Jean Gaël Lahlou estime – non sans discernement – que la première victoire remportée est « celle de l’union. Nous l’avons toujours revendiquée, elle est aujourd’hui indélébile, tatouée. » Une rage d’union qui prend aussi appui sur un constat d’un itineraire partagé. Comme le souligne encore Petru Anto Vesperini ( Corse Matin) :  » On a partagé les bancs de l’école et de la fac ensemble, nous sommes de la même génération, nous partageons les mêmes idées et les mêmes valeurs, c’était très frustrant pour nous, jeunes militants nationalistes, de devoir mener des campagnes les uns contre les autres ou du moins les uns sans les autres ».
Je ne peux faire que naturellement mienne cette projection d’union tant elle renvoie à une nécessité politique que j’ai pratiquement toujours prôné et défendu, tant au niveau national, dans le cadre de mes précédentes responsabilités structurelles, qu’au niveau régional et particulièrement pour les élections municipales. J’ai tout autant avancé et défendu le canevas d’une unité stratégique du Mouvement Patriotique. D’autres schémas et réalités – parfois contre productifs – ont pris le dessus… Laissant aussi ainsi s’immiscer désorientation et manipulation …

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…REALITES

Pour exemple, Il n’est faire insulte à quiconque que de rappeler que ce choix de la priorité patriotique, proposé aux dernières élections municipales de la cité du sel par « U Riacquistu di Portivecchju » s’est heurté, avec les résultats que l’on sait, à une toute autre option beaucoup plus trifouillée que réfléchie. Choix qui se reproduira d’ailleurs pour les dernières cantonales.

Il n’est pas question ici de prétendre donner une quelconque leçon à quiconque, mais ignorer les écueils précédents et leur conséquence, manquerait à toute prospection résolue des convergences et de l’union patriotiques. Au demeurant cette prospection n’en sera que plus victorieuse si elle s’engage sur une vision globale et pérenne, avec une stratégie axée sur le socle patriotique.

Il ne faut pas perdre de vue que l’Etat français n’a pas encore renoncé – il en est encore loin – à ses prérogatives sur la Corse. De facto ses manoeuvres pour déstabiliser toute stratégie patriotique d’envergure continueront.Ainsi il n’est pas interdit de supposer que les récents événements survenus à Aiacciu ont aussi fait l’objet de tentatives visant à ternir et dévier le récent succès électoral…

A Portivecchju, comme ailleurs en Corse, l’union peut engendrer une nouvelle dynamique. A l’image de ce qu’explique Vincent Gambini lorsqu’il affirme ( Corse Matin) :  » Cette union regroupe de nombreux profils différents sur la base d’un accord qui respecte les deux courants aujourd’hui réunis. Notre démarche a séduit au – delà de notre famille politique, des gens qui n’étaient pas forcément nationalistes, mais qui ont su reconnaître la cohérence de notre démarche « . Une nouvelle dynamique qui s’appuie sur une complémentarité structurelle et programmatique et dont l’objectif premier, outre l’adhésion du plus grand nombre, est de constituer un projet alternatif, basé sur un développement économique écologique et durable, et la justice sociale avec une répartition équitable des richesses. Un projet ou la citoyenneté du quotidien devient la pierre angulaire d’un réel vouloir de démocratie. Un projet où notre culture cimente les orientations du devenir communal. Un projet qui tourne résolument le dos à la dépendance et au clientélisme, avec la condition sine qua non qu’on ne laisse poindre tout comportement visant à reproduire le système que l’on prétend combattre.

Il n’y a donc pas de place pour l’approximatif. Certes je peux comprendre Vincent Gambini lorsqu’il dit  » ne pas porter la responsabilité » des affrontements « fratricides » qui ont gravement affecté le Mouvement National. Il devrait pourtant savoir que le poids s’en ressent toujours malgré les travaux de réconciliation du Comité du Fium’Orbu. Il devrait savoir aussi que les mécanismes mortifères qui endeuillent notre société demeurent en vigueur. Avec cette interrogation que je fais mienne : la quasi absence d’analyse lorsqu’un militant politique est aujourd’hui victime d’assassinat ou de tentative d’assassinat. On doit naturellement étendre cette approche aux meurtres qui affectent la Corse car on ne peut décemment bâtir un tout autre avenir sans un discernement des comportements et agissements qui altèrent notre vie quotidienne. Il y a peu, un vieux militant me faisait justement un comparatif entre l’immédiateté des réactions suite aux événements d’Aiacciu et leur timidité sur d’ autres cas …

Pour ma part, je pense qu’entre la « justice spectacle », la justice d’exception et la litanie des cadavres exquis, la présence de certains et obscurs réseaux de l’Etat français n’est pas si lointaine …

A Portivechju, mais aussi ailleurs en Corse, nous avons besoin de renouer avec la culture politique. Nous avons radicalement besoin d’innover et de transformer. Nous avons nécessairement besoin de rompre avec ce système d’assistanat et de prévarication. Nous devons relever le défi de  » transformer cette victoire électorale en victoire politique et sociétale » ( Vincent Gambini dans « Corse Matin »). Les nouvelles générations militantes portent la lourde mais impérieuse tâche de réussir, ou, à defaut de se contenter de l’illusion d’une conjoncture, validant ainsi la citation d’Edmund Cooper ( « Le dernier continent ») : « C’est le propre de la jeunesse de comparer la brise à un tourbillon »…

Je parie sur cette jeunesse. Afin qu’elle exerce, partout où elle le doit, ce sens des responsabilités pour exprimer légitimement ce que nous sommes. Je parie sur ces jeunes qui, dans la continuité de ce que je suis, et ce pour quoi je me suis battu avec beaucoup d’autres, oeuvrent sans renonciation aucune à l’esprit de résistance qui nous habite depuis des siècles et pour que s’affirme à nouveau, au coeur de la Méditerranée, a Corsica Nazioni !

@SAULIUlivieru

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