Monsieur le Préfèt,
Suite au jugement du Tribunal de commerce de Marseille le 20 novembre dernier, désignant Mr Patrick Rocca comme repreneur d’une partie des actifs et des salariés de la SNCM, après un redressement judiciaire entraînant le licenciement de près de 600 salariés, l’avenir du nouvel armement et des salariés repris se trouve déjà obéré par les candidats non retenues par le tribunal de commerce de Marseille qui projettent, en entente, d’ouvrir sous pavillon international, des lignes régulières concurrentes sur le transport de marchandises et de passagers avec le Maghreb et sur le Service Public de continuité territoriale, en commençant par l’ouverture d’une ligne pur fret sous pavillon international, entre Marseille et Bastia le 5 janvier prochain. Cette attaque frontale va bien au-delà des recours juridiques prévus par la loi et plus ou moins attendu entre les candidats, mais vise bien à remettre en cause le projet industriel et social retenu par décision de justice du tribunal de commerce de Marseille, ainsi que l’avenir de la délégation de service public maritime entre Marseille et les six ports de Corse que devrait relancer la collectivité territoriale de Corse dès le mois de février 2016.
Les engagements du Premier Ministre ainsi que ceux du Secrétaire d’Etat aux transports quant à la sécurisation sociale et industrielle de la SNCM à travers les choix de la discontinuité et après la procédure de redressement judiciaire, sont clairement remis en cause par cette situation illicite qui remet totalement à plat un quelconque avenir pour les salariés de la nouvelle compagnie, Ex-SNCM, ainsi que pour les salariés de la Méridionale et qui pourrait à nouveau créer une situation de crise sociale.C’est pourquoi, l’ensemble de nos organisations syndicales souhaitent urgemment vous rencontrer afin de connaître la position de l’Etat dans ce nouveau rebondissement du dossier et quelles mesures d’intérêt général et immédiates il compte mettre en place afin de garantir le respect du pavillon français 1er registre et la poursuite du Service Public de la Continuité territoriale avec le maintien de l’emploi des salariés et de nos professions déjà durement touchés.Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, nos respectueuses salutations.
CGT, SAMMM, FO, CFECGC, CFDT, CFTC, STC.