#Corse – Charles Pieri condamné à un an de prison

Charles Pieri, qui s’était volatilisé début 2011 durant sa libération conditionnelle avant d’être arrêté en juin en Corse, a été condamné mercredi à un an de prison pour port d’armes par le tribunal correctionnel de Paris. Le parquet avait requis une peine de quatre ans de prison, assortie d’un mandat de dépôt. Le tribunal n’a pas prononcé de mandat de dépôt, ce qui signifie que la peine est aménageable, a souligné le président, Thierry Devernoix de Bonnefon.

M. Pieri, 61 ans, pourrait la purger sous bracelet électronique. Son avocat, Me Eric Barbolosi, a précisé devant la presse que son client, qui finit de purger une peine de huit ans de prison, devrait être libéré en février 2012 ou, « en tenant compte des remises de peine, peut-être avant la fin de cette année ».

Condamné en appel en février 2006 pour avoir pris le contrôle d’un réseau de sociétés destinées à financer son mouvement clandestin, Charles Pieri, incarcéré depuis décembre 2003, avait bénéficié en juillet 2009 d’une libération conditionnelle.
Mais cette mesure avait été révoquée par un juge d’application des peines en mars 2011, car il ne répondait plus aux convocations  »depuis plusieurs semaines ».
Le 19 juin, il avait été arrêté en possession de deux pistolets automatiques de type Glock et de munitions au domicile de son amie à San-Gavino-di-Carbini (Corse-du-Sud), alors qu’il lui avait été interdit de retourner dans l’île.
Cette dernière, Jessica Bloch, 26 ans, a été condamnée à trois mois de prison avec sursis, alors que le parquet avait requis sept mois avec sursis.
Un passeport hongrois volé avait également été découvert sur les lieux de l’interpellation mais M. Pieri a été relaxé concernant ces faits.
Les deux prévenus, dont les ADN ont été retrouvés sur l’une des armes, ont affirmé à l’audience ne les avoir  »jamais vues », suggérant qu’elles avaient pu être jetées sur leur lit par la police, et avoir été  »contaminées » par leur ADN.
 »Scientifiquement impossible », a répondu le président. Il a tendu la perche à M. Pieri, dont deux proches ont été assassinés à quelques mois d’intervalle, l’un à Nice et l’autre près de Bastia.  »Vous vous sentiez menacé, admettez que vous aviez des armes, on ne va pas en faire un fromage », puisque  »vous vous êtes laissés interpeller sans chercher à les utiliser ».
Mais Charles Pieri a maintenu sa version, admettant, pour expliquer qu’il n’ait plus répondu à ses convocations:  »je préférais me mettre en retrait que de mourir ».
Son avocat est allé plus loin: rappelant que son client avait été victime d’une tentative d’assassinat à la voiture piégée en 1996, Me Barbolosi a affirmé qu »’en juin 2010, M. Pieri a été informé de risques potentiels pour sa personne ».
 »Sa vie reste en danger permanent, cela le conduit à prendre certaines mesures pour assurer sa protection », a-t-il dit.
L’avocat de Jessica Bloch, Me Eric Najsztat, a minimisé son rôle. Pour elle,  »cette histoire est une histoire d’amour, rien d’autre », a-t-il dit.
Le procureur, Guillaume Portenseigne, l’avait décrite comme  »une femme sous influence » et évoqué le  »passé marqué du sceau du terrorisme » de Charles Pieri.

Sur corsematin.com :

Il est 14 h 45, hier, au palais de justice de Paris. Dans la salle où siège la quatorzième chambre du tribunal correctionnel, les avocats se marrent, le tribunal se marre et le public se marre. Quelques instants auparavant, le président de Bonnefon a imploré Charles Pieri, qui comparaît depuis une heure : « Dites-le une bonne fois pour toutes que ces armes étaient à vous. On ne va pas en faire un fromage ! ». Pieri, en violation de sa liberté conditionnelle au moment des faits, débusqué par la police au saut du lit, chez sa petite amie, avec deux armes de poing et plus de 200 munitions à proximité de son lit s’y refuse obstinément. Le président tente une ultime stratégie : « J’ai pris la peine de vous fournir un alibi en expliquant qu’en raison de la disparition brutale d’un certain nombre de vos proches, il aurait paru normal que vous éprouviez le besoin de vous protéger… » L’ex-leader nationaliste ne saisit pas la perche : « Vous tenez le discours de la DCRI, Monsieur le président », lâche-t-il avec un grand sourire.

L’ADN dans de beaux draps

Ni Charles Pieri, ni sa compagne Jessica Bloch, de 34 ans sa cadette, ne s’expliquent donc comment les deux Glock 9 mm ont pu atterrir sur leur table de chevet. « Je n’ai jamais vu ou tenu une arme à feu de ma vie », affirme la jeune femme. Et cela en dépit du fait que son ADN ait été retrouvé sur l’une des deux armes. Jessica plaide pour une migration de son ADN depuis les draps du lit, où les policiers auraient déposé les armes découvertes, jusque sur la crosse du semi-automatique. Une thèse brinquebalante, et surtout « scientifiquement impossible », assure le président Bonefon.

C’est pourtant cette fragile argumentation que reprend à son compte Charles Pieri, pour qui il n’y a tout simplement pas d’affaire.

Pieri 1, Squarcini 0

Les procès-verbaux rédigés par les officiers chargés de son interpellation ? « Vous voulez que je vous en cite des faux procès-verbaux ? Des PV rédigés sous l’autorité de quelqu’un qui est aujourd’hui mis en examen, un certain Bernard Squarcini ? », propose le prévenu. Les traces ADN relevées sur les armes ? Une simple « pollution ». Le manquement à ses obligations de contrôle judiciaire ? « Un changement d’habitudes de vie. »

Voilà donc où mènent les débats. Et voilà ce qui agace passablement le ministère public. Pour le procureur Portenseigne : « Il n’y a dans ce dossier pas l’ombre d’une manipulation. Juste un manque de classe de la part de quelqu’un qui pourrait s’accuser pour exonérer sa jeune compagne ». A la surprise générale, le magistrat requiert quatre ans d’emprisonnement ferme pour Charles Pieri et sept mois pour Jessica Bloch. Une demande démesurée pour Me Barbolosi, conseil de Pieri. Pour lui, la soustraction de Charles Pieri à ses obligations judiciaires comme la possession d’armes de poing sont la conséquence de menaces claires pour sa vie. Son comportement résulterait donc « quasiment d’un état de nécessité ». A sa suite, Maître Najsztat plaide pour Jessica Bloch la naïveté, le romantisme et la jeunesse. Le tribunal, lui, est resté sur ses positions. Prenant au sérieux les menaces pesant sur la vie de Charles Pieri et rejetant l’état de récidive invoqué par le procureur, la cour a condamné l’ex-leader nationaliste à un an de prison.

Jessica Bloch écopant de trois mois avec sursis.

 

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