#Corse Jean-Martin Mondoloni « les critiques dont @JeanGuyTalamoni fait l’objet me paraissent excessives et infondées »

Aux censeurs :

Je ne suis pas toujours d’accord avec Jean-Guy TALAMONI. Cela ne me confère aucun droit, seulement la liberté accrue de dire que les critiques dont il fait l’objet depuis son installation me paraissent excessives et infondées.

Le discours qu’il m’a été donné d’entendre depuis les bancs de l’Assemblée était celui d’un homme fidèle à son idéal et contenant avec dignité son émotion, un homme rattrapé par son destin et repris par l’Histoire. Celle que des hommes ont écrite avec des larmes et du sang. Celle que les Corses veulent désormais écrire à l’encre de l’espérance.

Je ne crois pas à l’idée de Jean-Guy TALAMONI selon laquelle « en votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays mais une nation». C’est même un point de désaccord qui, en conscience, m’a interdit d’applaudir son discours. Mais je lui reconnais le droit de le penser, de l’affirmer et surtout de l’exprimer en langue corse. A ceux qui se sont indignés sans retenue, élites bien pensantes, opportunistes de tous bords ou censeurs, je crois utile de réaffirmer que la langue corse n’est pas un simple régiolecte.

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La langue corse, n’est pas pour moi un motif de repli insurrectionnel aux relents d’indépendance mais tout au contraire un objet de cohésion sociale et un facteur d’ouverture sur le monde. La langue corse est consubstantielle de ce que je suis. Je l’ai reçue en héritage. Un héritage fragile et menacé. Un patrimoine moins protégé qu’une baleine, un jardin ou une cathédrale au motif qu’il est immatériel. La langue corse est constitutive de mon identité et de ma dignité. Je ne la veux pas exclusive de mon appartenance à la République française.

Dimanche 13 décembre, dans l’ombre de la défaite, j’ai comme beaucoup sentie souffler un vent de liberté et compris que les Corses réclamaient bien plus qu’une simple alternance. Ils appellent un changement profond qui doit bouleverser notre rapport à la démocratie. Nous n’avons pas le droit de nous tromper. Ni ceux qui ont gagné, désormais comptables de l’espoir. Ni ceux qui ont perdu, dépositaires de l’avenir. Encore moins ceux qui d’un peu trop loin et un peu tard découvrent notre originalité comme une part de vérité dérangeante. Il leur faut apprendre à regarder la diversité comme une chance et non plus comme une menace.

C’est à cette condition que les citoyens de demain pourront reconnaître la République comme un privilège et sceller un nouveau pacte de confiance

Jean-Martin Mondoloni

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