REPONSE DE FEMU A CORSICA AU « CUMITATU CITADINU GHJOVANI CORSI »
Créer un « Pacte territorial pour la jeunesse » en faveur de l’emploi des jeunes et de leur accès au logement, coordonner et rationaliser les nombreux dispositifs composant la politique d’insertion des jeunes, mettre en place le premier comité régional citoyen numérique pour impliquer la jeunesse dans la construction de la société, porter un projet pilote de logement intergénérationnel et favoriser les petites structures de logement, renforcer la mobilité internationale des jeunes pour ouvrir la Corse sur le Monde, lutter contre toute les formes de dépendance et en priorité contre la dépendance à la drogue.
Telles en sont les quelques lignes. Mais ce que nous envisageons de dessiner pour notre jeunesse n’aura de sens que si nous réussissons le pari de le construire ensemble.
Nous sommes conscients des difficultés que vous avez, dans un monde en crise, à garder confiance dans l’avenir, nous savons les angoisses qui sont les vôtres face au chômage et aux pertes de repères que des décennies de clanisme ont provoquées …
Nous savons surtout le potentiel que vous serez capables de développer si les conditions sont créées pour vous permettre d’innover, de bâtir, d’investir.
Ensemble, nous pouvons créer ces conditions, ensemble nous saurons écrire une nouvelle page de notre histoire, pour passer d’une société sous tutelle où les seuls choix qui s’offrent à vous sont soit, la course à l’emploi public, soit l’argent facile des miroirs aux alouettes.
Ensemble nous voulons construire une société où les droits du peuple corse seront reconnus, droit de parler sa langue, droit de décider de son destin dans les grands domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle au travers d’un pouvoir législatif assumé.
Ensemble nous redonnerons à notre langue, notre patrimoine et notre culture, la dimension nécessaire à leur survie et à leur développement.
Nous avons le devoir de vous ouvrir les portes d’un avenir meilleur, dans lequel, au-delà des problèmes immédiats et quotidiens d’emploi, de logement, de transports, que nous réglerons, vous serez épanouis, parce que nous aurons réussi à tourner le dos à une génération encore trop marquée par la morosité, la tristesse, la fatalité d’un avenir bouché.
Réapprendre la joie de vivre, réapprendre à partager, réapprendre à aimer et se battre avec confiance et détermination.
Voilà le cœur de notre combat pour les générations futures. Simu una nazione in mossa chì vole custrui u so avvene da per ella e u faremu cù voi.
Femu A Corsica
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LA QUESTION DE LA FORMATION : RÉPONSE DE FEMU A CORSICA À LA COPAREF
Monsieur le Président,
Vingt deux mille cinq cents demandeurs d’emplois dont 16% de jeunes, le plus fort taux de jeunes sortis du système scolaire sans diplôme : incontestablement la formation professionnelle doit être repensée et remise au cœur du modèle sociétal que nous voulons pour le peuple corse.
Le secteur de la formation professionnelle a été particulièrement malmené lors de cette mandature (retard sur les appels à projet notamment, absence de pilotage), alors qu’il est une des clés pour fonder une Corse prospère et dynamique. Il nous semble fondamental de provoquer au plus vite une vaste concertation (Assises) réunissant l’ensemble des professionnels concernés (structurées privées de formation, structures publiques, Université de Corse, ainsi que les organismes de financement des formations du secteur privé …) afin de proposer des actions concrètes qui soient pertinentes et en rapport direct avec les besoins de la population, les orientations économiques que nous souhaitons impulser et le contexte international dans lequel nous nous inscrirons résolument.
Comme vous le savez certainement, notre groupe compte, en son sein, des personnalités diverses qui ont des compétences dans tous les champs de l’économie, et plus spécifiquement dans le domaine de la formation. Nous avons ainsi, été particulièrement sensibles au document que vous nous avez fait parvenir et nous l’avons étudié avec beaucoup d’attention et d’intérêt.
Les constats que vous faites sont justes et de nombreux points que vous soulevez ont déjà été, pour nous, des bases de réflexion. Certaines de vos propositions sont des pistes de travail que nous avons déjà validées (regrouper et renforcer dans une même direction les services en charge de l’orientation et de la formation, des lycées, de l’apprentissage et de l’enseignement supérieur, simplification et clarification des procédures, mise en synergie des différents acteurs, désignation d’un élu réellement en charge la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche …) et inscrites dans notre programme. Nous les mettrons évidemment en œuvre si nous accédons aux responsabilités.
De plus, nous sommes persuadés qu’un schéma régional de formation, aussi qualitatif et quantitatif soit-il, n’a de sens que s’il s’appuie sur une réflexion concertée permettant de le lier à un choix de développement durable du territoire.
L’adéquation entre les besoins locaux des entreprises et les programmes mis en œuvre est insuffisante, avec des manques d’un côté et parfois des formations sans avenir de l’autre. Après une phase de concertation, nous mettrons en œuvre dans chaque secteur d’activités les actions destinées à favoriser l’accès et le retour au travail des salariés motivés et à renforcer les compétences par la formation continue.
Nous porterons également une attention particulière à la formation des formateurs, acteurs essentiels du dispositif.
Nous mobiliserons les moyens nécessaires – qui ont été très insuffisants et surtout sans vision d’ensemble au cours des 5 dernières années – pour que tous nos actifs et notamment notre jeunesse, puissent s’investir dans des projets de formation initiale et continue cohérents.
Nous affirmons que la Corse est en capacité de devenir un laboratoire d’innovation dans les champs de l’environnement, de la technologie de pointe, de la recherche et de la santé. Il est évident que notre projet s’ancrera autour de la valorisation de nos atouts, de la mer à la montagne et ce tout au long de l’année.
Vous l’avez compris, nous prendrons ce dossier à bras le corps, tant il est capital.
Faire de la jeunesse et de la formation les ferments de la cohésion c’est à cela que nous aspirons et c’est cela que nous construirons ensemble.
Certain que vous serez des interlocuteurs attentifs, soyez assuré, Monsieur le Président, de mes plus amicales salutations.
Femu A Corsica
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GESTION DE LA COLLECTIVITÉ TERRITORIALE DE CORSE: RÉPONSES DE FEMU A CORSICA AUX INTERROGATIONS DE LA CFDT
Au-delà des réponses aux thématiques et problématiques que vous évoquez dans votre courrier, que vous trouverez intégralement dans notre programme, il me semble essentiel d’exprimer ici, l’engagement que nous prenons en termes de méthodologie. En effet, le point sur lequel nous ne transigerons pas est la méthode résolument fondée sur un principe clair de concertation, de transparence et d’équité dans la mise en œuvre de l’ensemble des politiques publiques que nous porterons.
Ainsi, comme nous l’avons largement indiqué, nous nous engageons, en cas d’accession aux responsabilités, à présenter notre programme au vote de l’Assemblée de Corse pour qu’il se décline dans chacun des secteurs de notre politique, en feuilles de route concrètes et opérationnelles, à partir desquelles seront votés des règlements des aides assurant ainsi à tous un égal accès aux financements publics ainsi qu’à la commande publique.
De la même manière, nous nous engageons à reconstruire, avec les partenaires sociaux réunis au sein d’une Commission Ad Hoc, une administration totalement « cassée » tant d’un point de vue organisationnel, qu’humain avec pour certains agents, de très lourdes conséquences personnelles.
Pour cela, un travail sur les risques psycho-sociaux et sur la prise en charge des agents qui ont sollicités l’aide des syndicats sera engagé avec l’ensemble des acteurs qu’il sera nécessaire d’associer à cette démarche (DRH, psychologue, centre de gestion, juriste …) afin que personne de se sente exclu du processus et que chacun trouve (ou retrouve) une place dans l’administration nouvelle, que nous entendons fonder sur la confiance et la responsabilité, la valorisation des compétences et la cohésion autour d’un seul objectif : l’intérêt général qui ne sera plus la somme des intérêts particuliers.
Le principe que nous appliquerons sera celui d’une administration au service de son territoire, avec un schéma organisationnel simplifié, plus lisible et déconcentré (ouverture de « Casa di U Populu » notamment dans les territoires ruraux), dans lequel chaque élu sera responsable d’un secteur afin de garantir à l’usager, au porteur de projet, aux collectivités locales, un accès responsable et donc efficace à l’information, à l’ingénierie et aux financements.
De plus, la réforme de 2018 sera intégrée dans nos travaux dès les premiers mois de mandature par la convocation de la Conférence de Coordination des collectivités locales étendue par la loi de 2015, aux communes, aux groupements de communes, aux représentants des élus de montagne et à des personnes qualifiées. Nous demanderons aux centres de gestion et au CNFPT ainsi qu’aux partenaires sociaux de siéger au titre des « personnes qualifiées » pour associer les agents territoriaux sans lesquels toute réforme visant à instaurer une collectivité unique est vouée à l’échec.
Cette Conférence sera ainsi chargée, en lien avec la Commission Ad Hoc créée pour proposer une nouvelle architecture administrative, d’anticiper sur les conséquences de la suppression des départements, sur les personnels et sur le budget. Cette Conférence aura aussi pour mission de reprendre les discussions sur la réforme des intercommunalités car nous n’acceptons pas le schéma tel qu’il est actuellement proposé par le gouvernement. Ensemble nous chercherons les voies et moyens de proposer à l’Assemblée de Corse une réforme territoriale globale qui soit une réelle émanation des volontés des territoires et non pas des découpages artificiels déconnectés des réalités du terrain, sans cohérence et sans moyen. Et si l’échéance de 2018 ne nous semble pas pouvoir être respectée pour proposer une Collectivité Unique conforme aux attentes de chacun et aux intérêts de tous, nous n’hésiterons pas à solliciter auprès du gouvernement un report des délais qui nous permette de proposer un projet cohérent, efficace, financièrement viable et conforme à l’idée de développement que nous voulons pour le peuple corse.
En conclusion, en réponse aux préoccupations légitimes qui sont les vôtres, nous nous engageons sur une méthode et un état d’esprit qui sont le reflet de notre combat politique depuis plus de 50 ans : défense des intérêts du peuple corse et respect des personnes, confiance et responsabilité.