A quelques jours du premier tour des élections territoriales, le syndicat Ghjuventù Paolina tient à s’exprimer.
Avant tout, nous sommes amenés à dresser un bilan très mitigé du travail effectué par l’Assemblée de Corse ces 5 dernières années. Si nous pouvons nous réjouir de l’adoption, par celle-ci, de motions qui vont dans le sens de l’émancipation de la Corse et de sa jeunesse, co-officialité pour notre langue, statut de résident pour protéger notre terre de la spéculation, ou encore la demande d’amnistie pour les prisonniers politiques, nous ne pouvons que constater que ces votes ne sont suivis d’aucun effet. L’Etat ignore ces revendications légitimes et l’Assemblée est impuissante, sans réaction, comme s’il s’agissait de simples votes alibis, destinés à endormir toute revendication… De plus, nous déplorons le vote précipité du PADDUC réalisé sous la mandature Giacobbi, modifié sous la pression des lobbies et des mairies. Il s’avère au final être un document perverti, de nature à brader les terres agricoles et propice aux dérives mafieuses, ainsi que l’ont dénoncé les associations de protection de l’environnement et le collectif U Levante. Ce plan a été remodelé à la hâte pour servir d’argument électoral à l’Exécutif.
Par ailleurs, la CTC n’a pas pris la mesure des difficultés rencontrées par la jeunesse, sa perte de repères, les problèmes d’insertion et d’emploi ainsi que le fléau de la drogue. Faute d’une volonté politique forte, l’Assemblée n’a pas été en mesure d’initier la création, avec l’Université, d’un grand pôle euro-méditerranéen axé sur l’environnement et les énergies renouvelables. Elle s’est contentée d’un plan énergétique sans ambition, proposé par EDF et Kyrnolia qui n’ont d’autre préoccupation que leurs résultats et profits.
Enfin, nous affirmons notre incompréhension quant à la désunion du mouvement national. En effet, malgré l’appel de certains nationalistes pour qui l’enjeu de ces élections nécessitait l’union de tous les nationalistes afin de créer une alternative politique forte dès le premier tour, trois listes ont été présentées. Femu a Corsica et Corsica Libera n’ont pas accepté de mettre en place une vrai force d’union sous une même bannière, alors que la victoire était envisageable pour l’ensemble du mouvement national.
Oui, la Corse est à construire avec toutes les bonnes volontés, mais pas avec des alliances contre-nature… Il s’agit d’un rendez-vous manqué, au cours duquel les jeunes corses se seraient largement retrouvés.