Depuis des décennies ce mouvement cherche à s’implanter durablement dans le paysage politique corse.
A l’origine, dans les années 80-90, il était localement sur une thématique « Corse française ». Le mouvement national le combattait. Puis il a tenté de corsiser son discours en flattant l’identité corse, en rajoutant des têtes de maures et des slogans en corse, en surfant sur l’importante immigration multiforme en Corse et le danger de l’islam radical.
Depuis ce parti a changé avec Marine Le Pen, il s’affirme comme un parti défendant « les classes populaires ». Il profite du rejet dans l’opinion de l’Europe, de ses politiques libérales et d’austérité. Il progresse sur fond d’échec de l’intégration à la française des populations issues de l’immigration.
La France à son propre débat politique, c’est une Nation et un Etat reconnu. Ce n’est pas le cas de la Corse, le peuple corse est toujours non reconnu et piétiné par la France.
Dans ces conditions, un bulletin de vote pour le FN est un bulletin pour la France. Le FN a présenté sa liste à Lucciana en présence d’un responsable de la région PACA qui a déclaré : « Le Front national est un mouvement qui évolue avec son temps, qui tient compte des situations propres à chaque territoire, à chaque région. Le Front National n’est fermé à aucun débat. C’est un mouvement patriote, souverainiste mais il n’est pas du tout dans la négation des identités régionales au contraire puisqu’il est pour la défense de l’identité nationale et des identités de nos territoires ».
La Corse n’est ni un territoire ni une région française. Cette danse du ventre du FN ne doit pas abuser les Corses conscients. Les patriotes pour la souveraineté de la Corse ce sont les nationalistes corses.
D’ailleurs Marine Le Pen s’est prononcée CONTRE toute mesure (grande ou petite) qui va dans le sens des intérêts du Peuple corse : Coofficialité de la langue corse, signature de la Charte des langues minoritaires, citoyenneté corse, statut de résident, autodétermination du peuple corse, collectivité unique, mesures pour les prisonniers,..
Reste la question identitaire. Le peuple corse est une communauté historique et culturelle vivante. Elle a toujours accueilli et assimilé des apports extérieurs, comme toute communauté. Mais faute de reconnaissance, et compte tenu des chiffres des arrivants de tous horizons, il lui est actuellement très difficile de continuer à le faire. La question du peuple corse pose aussi la question du capitalisme friand de main d’oeuvre facile, de flexibilité, d’économie résidentielle avide « d’habitants », et la question du colonialisme car nous ne pouvons maitriser notre politique migratoire, ni définir notre code de nationalité comme tous les peuple du monde.
La société corse doit rester une société uni-culturelle, enrichie de contacts avec les autres pratiques culturelles qui sont présentes sur sa terre, ou qui l’entourent. Oui nous savons aussi qu’une culture, ce n’est pas un bloc, c’est un chemin. Les dangers du multiculturalisme ne sont plus à démontrer, servons nous des leçons des autres. Le débat est permanent, mais chacun doit avoir les idées claires.
Le FN, faute de propositions sociétales, socio-économiques ou institutionnelles pour la Corse va donc jouer uniquement sur le rejet des migrants ou musulmans, avec en toile de fond la situation géopolitique mondiale.
Combattons le FN politiquement et gagnons la bataille des idées contre lui.
RINNOVU NAZIUNALI
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