Nouveau coup de théâtre dans le feuilleton de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), qui lutte pour sa survie. Les administrateurs judiciaires du groupe viennent ainsi de recommander au tribunal de commerce de Marseille de rejeter deux des quatre offres de reprise : celle de Baja Ferries, en liaison avec le groupe STEF, et celle de la société d’investissement Med Partners de Christian Garin, ancien président du port de Marseille.
Alors que le tribunal de commerce de Marseille doit examiner vendredi les offres, les administrateurs estiment que l’offre de STEF doit être écartée parce qu’elle présente des « difficultés judiciaires majeures ». Quant à l’offre de Christian Garin, les partenariats industriels sur lesquels il dit s’appuyer sont qualifiés de « totalement obscurs » par ce rapport d’une soixantaine de pages, que l’agence ‘Reuters’ s’est procuré.
La décision finale devrait être rendue à la mi-octobre
De leur côté, les administrateurs judiciaires privilégient les deux autres offres sur la table, celles de l’entrepreneur corse Patrick Rocca et celle de la société Corsica Maritima. La première avait été écartée en juin, faute d’être jugée assez crédible. Elle serait devenue depuis plus solide, et elle prévoit de reprendre le plus de salariés (865 personnes sur 1.450 actuellement en CDI).
L’autre offre corse, Corsica Maritima, est toute récente. Elle a été montée en quelques mois par un groupe de chefs d’entreprise actifs en Corse, notamment dans la distribution, emmenés par François Padrona, le patron des magasins Leclerc en Corse. Ces patrons espèrent notamment pouvoir faire baisser le tarif du transport de marchandises avec le continent en prenant le contrôle de la SNCM, dont ils conserveraient entre 700 et 800 salariés.
Mercredi, l’offre de Corsica Maritima a reçu le soutien du président de la compagnie maritime française Brittany Ferries, Jean-Marc Roué. Il s’est dit prêt à entrer au conseil d’administration de la société corse pour « participer à la continuité de cette entreprise ».