1) Le transport et l’enfouissement en vrac des déchets sont inacceptables : pourquoi ?
Les nuisances environnementales : en mélange, les OM dégagent des jus et des gaz très polluants et une gêne insupportable pour les riverains ; le transport encombre les routes et pollue l’air.
Le coût : transporter et enfouir coûtent très cher, directement aux usagers et indirectement (usure des routes) ; le bilan carbone est désastreux.
L’utilisation de certaines zones rurales comme « poubelles de la Corse », au détriment des habitants, de l’agriculture (AOC).
2) La seule réponse durable, c’est le tri à la source, en amont :
Séparation des fermentescibles, soit par compostage direct individuel ou collectif, soit par collecte sélective puis compostage.
Tri au plus près des usagers : collectes séparatives remplaçant des collectes de déchets « tout venant ».
Récompense financière pour les bons trieurs, pénalisation des mauvais trieurs (principe de la redevance incitative).
Enfouissement minimal de déchets résiduels inertes.
3) Il faut maintenir un service public des déchets à un coût acceptable pour les usagers
La gestion des déchets ne peut pas être assurée « par défaut », faute d’orientation politique, par des opérateurs privés qui, en imposant le type d’équipements et en monopolisant les transports, imposent aussi en toute logique leurs prix. Prix qui sont ensuite répercutés sur la facture des usagers et qui augmente régulièrement.
FEMU A CORSICA A AFFIRME CES POSITIONS LORS DE NOMBREUSES CONFERENCES DE PRESSE :
Déjà pendant la campagne de 2010, Femu a Corsica avait dénoncé le rôle de « poubelle de la Corse » assigné à la Plaine (conférence de presse devant le site de Tallone en février 2010 !) et avait réclamé le tri en amont.
CES POSITIONS ONT ETE CONSTAMMENT REAFFIRMEES
1° A l’OEC, en charge du financement (avec l’Ademe) des investissements liés aux déchets (points de tri) des collectivités locales.
2° A la Commission de suivi des déchets, chargée par l’Assemblée de Corse de la rédaction du nouveau Plan de réduction et de gestion des déchets (PPGDND).
3° Lors du vote de ce Plan à l’Assemblée le 17 juillet dernier : Femu a voté contre parce que l’Exécutif (Mr Ghionga) et le Président du Syvadec ont refusé de porter l’objectif de tri des déchets à 60 % à 2024 (il reste à 40 %). Objectif qu’ils approuvent maintenant dans le protocole proposé par le Comité de suivi du Fium’orbu !
4° Lors de l’émergence de projets visant à pérenniser l’enfouissement et le transport en vrac, comme à Cervioni.
EN COMMENCANT SERIEUSEMENT LE TRI A LA SOURCE EN 2010, ON AURAIT « EPARGNE » 400 000 TONNES EN ENFOUISSEMENT, DONC GAGNE AU MOINS 4 ANS D’UTILISATION DES CENTRES ACTUELS ! (Tableau ci-après)
Faire porter aux élus de Femu la responsabilité du blocage des centres, c’est une manipulation politicienne sans aucun intérêt, destinée à masquer les vraies responsabilités
Qui est responsable ?
1° La CTC, qui a peiné à définir une nouvelle politique (5 ans !) et s’en tient à une ambition minimale dans le nouveau Plan de prévention et de gestion des déchets : objectif de 40 % de tri à 2024 !
Et installation de 3 TMB, inévitablement dans les mains du secteur privé puisqu’ils ne sont plus subventionnés, et inévitablement près des centres d’enfouissement ; ce qui pérennisera le transport en vrac pour un résultat final plus que médiocre et un coût maximal pour les usagers. Une installation de TMB coûte environ 15 millions d’€, amortis sur les « clients », les collectivités locales.
Pour ces raisons, Femu a Corsica a voté contre ce Plan le 17 juillet dernier.
A noter que la CTC ne trie même pas ses propres déchets (papiers et emballages recyclables de 1 300 agents), qui partent directement à l’enfouissement !
2° L’Etat, qui a incité les collectivités à investir dans des équipements dont l’efficacité est limitée (la performance de tri par apport volontaire, système actuel, ne peut dépasser 20%).
Et qui entérine en Corse une politique qu’il abandonne sur le continent : la Loi sur la transition énergétique, votée en juillet dernier, décommande les installations de TMB et recommande le tri à la source. Et l’Etat approuve en Corse ces mêmes installations…même s’il faut déroger pour cela à la Loi Littoral. Le recul de la Ministre de l’Ecologie montre bien le double jeu de l’Etat dans ce domaine.
3° Les collectivités en charge du traitement, membres ou non du Syvadec, qui n’ont pas incité suffisamment leurs adhérents à trier à la source et ont privilégié le transport et l’enfouissement en vrac par indifférence et facilité, ou en préconisant des « solutions » inacceptables pour les populations.
Aujourd’hui, comment faire ?
1) Fixer des objectifs ambitieux de tri parfaitement réalisables : la 1ère partie du protocole du « Comité de suivi du Fium’orbu » reprend mot pour mot les demandes répétées de Femu a Corsica ; nous y souscrivons pleinement.
2) Donner le nouveau « mode d’emploi » du tri à la source aux collectivités locales, avec une assistance technique et financière.
3) Profiter de l’expérience de ceux qui en Corse ont déjà agi (Girolata) et des régions qui nous entourent : Toscane, Sardaigne, Catalogne, qui trient et recyclent 50 à 80% de leurs déchets.
Dans quels délais ?
Il s’agit, au moins pour les villes, d’un changement complet de modèle de gestion : il peut être mis en place en moins de 2 ans, et engagé dans les 6 mois.
L’effet salutaire de la crise présente, c’est la prise de conscience de tous les Corses.
Encore faut-il leur donner les moyens de s’impliquer ; ils y sont majoritairement prêts.
FEMU A CORSICA S’ENGAGERA PLEINEMENT DANS CE PROCESSUS.