(Corse Matin) François Santoni, étudiant et militant nationaliste, a été condamné par le tribunal correctionnel pour avoir, en octobre 2014, dégradé la grille de la préfecture lors d’un rassemblement après des arrestations dans un dossier terroriste
Une tribune politique dans un tribunal, s’apparente davantage à « un outrage », qu’à une harangue. Hier, la « fougue » de François Santoni n’a pas été du goût de la présidente du tribunal correctionnel d’Ajaccio, Madeleine Pozzo-di-Borgo. Le jeune étudiant de 21 ans, militant nationaliste a été condamné à un mois de prison avec sursis pour dégradations d’un bien destiné à l’utilité publique le 8 octobre 2014, avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis en réunion. Quasiment une condamnation de principe. Le parquet, représenté par Aurélie Belloli, avait requis le triple de cette peine. À la barre, l’instruction n’a pas été longue. Un dialogue, parfois houleux, s’est installé entre la présidente, seule à siéger, et le prévenu.
« On voit sur la vidéo que vous avez passé la main sous la barre pour tenter de la soulever. Vous parvenez, avec d’autres personnes à la faire tomber », relate la présidente. Vidéo qui a d’ailleurs permis à la police d’identifier le prévenu. « Lors de votre audition, en octobre 2014, vous avez répondu « je n’ai rien à déclarer » à toutes les questions », rappelle la présidente qui attend cette fois des réponses. Le prévenu, droit comme un i, se tient face au tribunal, porté par la trentaine de militants qui se trouve dans son dos. Il est prêt pour son monologue. De sa voix grave, marquée par un fort accent, il s’adresse solennellement au tribunal. « Je voudrais rappeler que je suis un militant politique nationaliste. Je combats l’action politique de la France en Corse, comme en octobre 2014. Lors d’une rafle politique des militants mais une femme enceinte, un bâtonnier, un ancien bâtonnier et sa femme ont été interpellés. Nous voulions manifester et occuper pacifiquement la préfecture, qui est le symbole de cette politique », se défend le prévenu. La présidente écoute attentivement avant de retoquer François Santoni. « Ce n’est pas une tribune politique M. Santoni. Moi, ce qui m’intéresse c’est de savoir si vous avez secoué ou non la grille ? », questionne-t-elle une dernière fois de manière incisive. « J’ai essayé de pénétrer dans la préfecture », répond simplement le prévenu.
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