#Corse Tocca à noi présente au rassemblement du jeudi 10 septembre #SoutienRéfugiés

Notre association tient à réagir à l’actualité internationale de ces derniers jours, concernant l’afflux de réfugiés en Europe. Depuis plusieurs mois, voir plusieurs années, l’Europe est confrontée à une vague migratoire venue du Proche et Moyen Orient. La plupart d’entre eux viennent de Syrie et d’Iraq, et fuient par milliers la situation chaotique qui sévit dans leur Pays, ou rappelons-le, la guerre, l’instabilité politique, le terrorisme et les persécutions de l’État islamique forment le quotidien.

Comme nous l’avons dit, ils viennent en majorité de Syrie et d’Iraq, parmi eux, il y’a donc des Chrétiens d’Orient, des Chiites, des Druzes, des Yazidis, des Kurdes, et bien d’autres. Toute ces populations fuient en grande partie la terreur de l’État islamique et la guerre civile. Tout comme les Juifs fuyaient le nazisme dans les années 30 et 40.
Ces gens, que l’on qualifie donc de « migrants » sont en réalité des RÉFUGIÉS POLITIQUES. Nous insistons sur ce termes, car il ne doit en aucun cas être confondu avec ce que l’on appelle « l’immigration économique » ou « l’immigration de travail », ce qui est totalement différent.

Une question se pose aujourd’hui ; la Corse est-elle en capacité d’accueillir quelques centaines de ces réfugiés (rappelons que la France a prévu d’en accueillir 25 000, donc si il y’en a en Corse, il ne seront que quelques centaines) ? Pour notre part, et même si notre réponse ne va pas plaire à certains, nous pensons que oui, la Corse en a la capacité.
Mais avant de nous faire traiter de natio-bobo-collabo, de bien-pensants mondialistes, ou même d’illuminati sionistes aux ordres des américano-islamistes, nous voudrions apporter des explications à ce « oui ».

Tout d’abord en insistant sur la différence entre « immigré économique » et « réfugié politique ».

Que la Corse ai la maîtrise de ses flux migratoires, et établisse ses propres politiques d’immigration et d’intégration, c’est bien entendu une évidence pour nous, qui sommes indépendantistes et protectionnistes, d’autant plus que nous sommes attachés à l’idée d’un projet de société clair et n’éclipsant aucun sujet, en particulier celui de l’immigration.

ToccaNoiGhjuventu

Mais dans la situation actuelle, il ne s’agit pas d’un simple problème d’immigration quotidien, il s’agit d’une situation exceptionnelle, concernant, comme nous l’avons dit, des réfugiés politiques. Dans ce cas de figure, une règle précise s’impose, celle du droit d’asile, mis en place au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Un droit international, qui garantit que « devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. » Et la Corse peut y participer, dans la mesure du possible, et sans oublier les problèmes que nous rencontrons dans l’île.

Nous connaissons déjà les critiques que certains peuvent nous adresser, consistant à dire « Occupez-vous déjà des pauvres de chez nous avant de penser aux autres », à ceux-là nous répondons que nous ne les avons pas attendus pour le faire. Où étaient-ils quand nous avons occupé Pôle Emploi pour dénoncer la décorsisation, et que nous avons montré du doigt la précarisation de notre peuple ? Où étaient-ils quand nous avons occupé la SAFER pour dénoncer l’expulsion d’un agriculteur corse de chez lui ? Où étaient-ils quand nous dénoncions la spéculation immobilière qui tue notre peuple ? Tout ces donneurs de leçon qui ont soudainement découvert qu’il y’avait des SDF, des pauvres et des chômeurs chez nous, mais qui auparavant les traitaient « d’assistés » ou de « parasites », où étaient-ils ? Ce n’est pas parce que quelques centaines de réfugiés politiques trouveront asile chez nous que nous allons subitement nous arrêter de dénoncer la précarité en Corse comme nous l’avons toujours fait.

À cette question nous pouvons également rappeler certains événements historiques. Entre 1915 et 1920, la Corse a accueilli environ 3000 réfugiés serbes et 1000 syriens (déjà à l’époque) (lien ci-joint http://resistenza.pagesperso-orange.fr/refugiers.htm), et en 1921, ce sont près de 3000 réfugiés russes qui ont débarqué sur nos côtes. À cette époque, l’économie corse était en état de mort clinique ; les crises agricoles, les lois douanières françaises, les révolutions industrielles du siècle précédent, et enfin les ravages de la Première Guerre Mondiale étaient parvenus à mettre notre île sous perfusion. À cette époque, les Corses, eux-mêmes quittaient leur île massivement pour la France ou ses colonies. À cette époque, c’était la France de la IIIe République, plus jacobine et colonialiste que jamais ! En conclusion, la Corse était donc dans une situation bien pire qu’aujourd’hui, et elle a accueilli près de 7000 réfugiés, dont les descendant aujourd’hui font tous pleinement partie partie du Peuple Corse.

Nous sommes bien sûr conscients de la crise que traverse la Corse, nous la dénonçons, nous-même, chaque jour.

Nous sommes conscients que les mots « accueil », « compassion » et « humanisme » sont durs à entendre en période de crise économique, sociale et identitaire. N’oublions pas cependant que ces mots font partie des valeurs historiques du Peuple Corse. Rappelons que notre île a été qualifiée « d’île des Justes », pour avoir protéger les Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Soyons-en fiers, et n’oublions pas qu’il s’agit aujourd’hui de protéger des personnes qui fuient elles aussi un fascisme, celui des islamistes de DAESH ! Et ne nous laissons pas impressionner par le terrorisme intellectuel de l’Extrême droite qui veut réduire ces valeurs au rang de la simple « Bien-pensance ».

Bien évidemment, nous sommes aussi conscients qu’accueillir une partie de ces malheureux ne résoudra pas le problème, car l’hémorragie doit être stoppée à la source. Et la source, c’est la situation chaotique qui perdure dans ces régions du Proche Orient, situation dont, rappelons-le, les grandes puissances occidentales sont en partie responsables depuis plus de dix ans ; de la guerre en Iraq à l’invasion de la Libye.

Même si nous ne sommes pas experts en géopolitique et qu’il est facile de dire « y’a qu’à, faut qu’on ! », certaines pistes sont possibles à nos yeux, pour « s’attaquer à la source ». Déjà, en apportant un plus grand soutien aux miliciens Kurdes, qui, sont quasiment les seuls à combattre au sol les troupes fascistes de l’État islamique (comme l’a très justement rappelé notre ami Antò Colombani de la Ghjuventù Indipendentista dans un récent article que nous vous invitons à lire sur ce lien http://cuscenza-rp.tumblr.com/post/128266940474/analyse-des-conflits-aux-moyen-orient). D’autres pistes sont envisageables, comme par exemple s’attaquer aux « financements » de l’État islamique. Mais là encore, malheureusement ces pistes ne restent que « envisagées », et n’ont pas encore été appliquées.

Pour toutes ces raisons, l’Associu Tocca à noi sera présente au rassemblement du jeudi 10 septembre à 18h afin de manifester sa solidarité totale avec les réfugiés. Nous avons également décidé de signer la plateforme commune de soutien, que vous trouverez ci-joint. (ci dessous)

LIBERTÀ E SULIDARITÀ !!!
ASSOCIU TOCCA À NOI

Solidarité avec les réfugiés

 » Aujourd’hui, ils sont des milliers d’êtres humains à fuir la guerre, la dictature et la misère.
Ils sont des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes à demander une protection internationale.
Il y a près de 70 ans, au lendemain de la 2nde guerre mondiale, marquée par de multiples exodes, la communauté internationale a décidé d’ériger un nouveau droit de l’Homme, le droit d’asile.
C’est ce droit, construit après les atrocités de la guerre, du fascisme et du nazisme que nous portons en responsabilité aujourd’hui en demandant le respect de la Convention de Genève sur les réfugiés.
Dans l’immédiat, cela passe par :
– La suspension des accords de Dublin selon lesquels un demandeur d’asile peut déposer son dossier uniquement dans le pays où il a été enregistré par les autorités pour la première fois. Ce système qui se joue des égoïsmes nationaux empêche la mise en place d’une solidarité européenne.
– L’application de la directive européenne relative à la protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées afin de répondre à l’urgence de la situation.
– L’organisation d’une conférence nationale sur le droit d’asile.
En Corse, nous appelons les collectivités locales, les paroisses et la société civile à se mobiliser concrètement en accueillant des réfugiés et en organisant des collectes. « 

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