Le Livre blanc
Per a CORSICA NAZIONE
Dans les années 80, le FLNC abandonne la revendication indépendantiste qui était la sienne depuis 1976. Le livre blanc, était le livre de base de réflexion du Front. Le FLNC se structure dans les années 80, pour occuper le terrain politique, il met donc en œuvre un livre blanc qui pose les bases de la Lutte de Libération Nationale sur un triptyque de lutte : La Lutte de masse, la lutte Armée, la lutte institutionnelle. Le front préconise une stratégie d’autodétermination en mettant en place des contre-pouvoirs qui deviendront par la suite de véritables structures politiques, ou syndicales comme le STC.
Il s’agit donc là de vous proposer la lecture d’un document vieux de 25 ans. De comprendre la Lutte de Libération Nationale des années 80. Ce livre blanc a eu depuis 20 ans, quelques modifications qui sont disponibles dans le livre de Pierre Poggioli « Derrière les cagoules ».
Voici son sommaire :
SUNTA
Conférence de presse (1/4/81)
Introduction et analyse de la situation
A Le Colonialisme
B Les forces politiques traditionnelles
C Le réformisme
D Le Peuple Corse
E Le FLNC
Conjoncture
Conclusion
Communiqué de presse (13/5/81)
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Introduction : Un contexte nouveau
Première partie
Les dangers immédiats…
Le Jeu électoral
Le statut particulier
Deuxième partie
Les perspectives
Le FLNC
Stratégie à court et moyen terme
Conclusion
Historique
Notre pays est occupé depuis deux siècles
Avec Pasquale Paoli notre pays a été indépendant
Organisation du mouvement
Organisation générale pour une réelle indépendance
I CUSTATU
1 Constat économique et social
Agriculture
Tourisme
Industrie
Pêche
Artisanat
Commerce
Transport
Finances
Energie
Social
Santé
Démographie
Environnement
2 Constat politique
Situation politique
3 Constat culturel
Conclusion
II A LOTTA DI LIBERAZIONE NAZIUNALE
I) Bases fondamentales de Libération Nationale
Identité culturelle
Affirmation des droits nationaux
Unité Nationale
II) Développement de la Lutte de Libération Nationale
Création de contre-pouvoir
Lutte dans différents secteurs
Moyens
III ANNEXE
Annexe
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Conférence de presse (1/4/81)
Introduction et analyse de la situation
A) Le Colonialisme
B) Les forces politiques traditionnelles
C) Le réformisme
D) Le Peuple Corse
E Le FLNC
Conjoncture
A) les hypothèses
B) La Réalité
Conclusion
CONFERENCE DE PRESSE : 1/4/81
Introduction
26-1-80, 14-1-80. 30 000 Corses dans la rue pour demander la libération des patriotes incarcérés pour violences contre l’Etat Français ? C’est aujourd’hui la donnée essentielle d’une réalité que d’aucuns cherchent par tous les moyens à camoufler : c’est une véritable conspiration du silence que tous les partis français prenant le relai du pourvoir s’emploient à favoriser et cela dans une seul but : nier la réalité de la lutte de libération nationale et l’enracinement populaire du FLNC.
Analyse de la situation
A / Le colonialisme
Il poursuit son œuvre dévastatrice. Le bilan catastrophique de la colonisation est vite fait : agriculture, tourisme, industrie, commerce, emploi, culture, répression… les chiffres parlent d’eux-mêmes. Notre journal spécial Ribellu est clair. Ces chiffres et ce constat sont suffisamment repris, même par « l’opposition » pour qu’il soit nécessaire de les répéter. Nous ferons simplement remarqués que si ces différents constats sont identique, les causes ne sont pas les mêmes pour tous. « L’opposition » nie le fait colonial et c’est logique car elle ne veut pas reconnaitre la nécessité de la Lutte de Libération Nationale. De toute façon la gauche française ne reprend a son compte que contrainte et forcée, sous peine de perdre toute crédibilité, un certain nombre de données tout en les vidant auparavant de leur véritable contenue ; Elle évite ainsi le fond du problème et les conséquences qui en découlent. Ignorer par exemple le problème démographique qui conduit au génocide de notre peuple, sous prétexte d’antiracisme, est significatif de cette attitude. Comment peut on défendre un peuple lorsqu’on ni sa minorisation ?
La répression sévit sous toutes ses formes (intimidations, perquisitions, interpellations, déportations, assassinats..) partout les suspects de la sympathie nationaliste sont surveillés dans leurs moindres faits et gestes, et soumis a toutes sortes de pressions. L’accès aux administrations, concours, emplois, est trié. Le rapatriement de certains Corses est bloqué. Même les élus sont suspectés (écoutes téléphoniques au conseil général). L’arsenal répressif s’étoffe chaque jour : la Cour de sureté de l’Etat siège en permanence, relayée par les tribunaux de droit commun (que certains disent « populaires »).
Occupation Militaire année 80 – document flnc.unita-naziunale.org Les récentes condamnations pour quelques jets de pierres ou la possession d’un simple détonateur (3 ans de prison) prouvent les limites de certains mots d’ordre (suppression de la Cour de sureté de l’Etat). La justice en Corse est aux mains des clans (déclaration du procureur Guilloux lui-même) et croire en sa « démocratie » est illusoire. LE, quadrillage militaire de notre pays se poursuit : 14 nouvelles gendarmeries (que Giaccobi présente comme une amorce de solution à la désertification de l’intérieur) vont compléter ce quadrillage et faciliter le fichage et la répression de notre peuple. L’appareil c’est :
– 1300 gendarmes
– 500 gardes mobiles
– 700 policiers
– 300 CRS
– Les barbouzes et les servies parallèles (DST, SDECCE)
– L’armée – 6000 hommes – qui multiplie les manœuvres.
La légion qui a déjà participé camouflée à des opérations de maintien de l’ordre (Aleria, Bastia, Bastelica) et participe à de nombreuses opérations de surveillance. Elle est prête à intervenir officiellement en cas d’aggravation de la situation.
Ce potentiel peut être multiplié par pont aérien
Parallèlement les allogènes affluent, le chômage atteint 9 000 corses (surtout jeunes et femmes). 3000 corses s’exilent tous les ans. Les clans perpétuent leur chantage grâce aux escroqueries des emplois « contrats formation et préformation » ou autres combines et spéculent sur la misère et le désarroi de la jeunesse corse. C’est là-dessus que survivent les clans, maintenant notre peuple dans la soumission (violation de la législation du travail, mépris des conventions collectives, pressions, travail au noir, conditions de travail déplorables) avec la complaisance de l’administration (la corruption règne)
L’intérieur est mourant : le peuple corse s’exile ou se regroupe dans les villes HLM (Lupinu, Salines)
Le tourisme a subi cette année un premier effondrement : les miettes ne suffisent plus. Seuls les camps camouflés sous les appellations « à vocation sociale » (PTT, VVF…) ou autres, construits avec l’argent des contribuables corses ou leur épargne et les trusts internationaux profitent du tout-tourisme : pour les corses, les miettes et quelques emplois de larbins.
L’agriculture s’effondre, l’endettement est la seule solution (les crédits vont aux gros) la concurrence européenne fait le reste. La SAFER n’est qu’une arme à double tranchant car quelques solutions individuelles ne résolvent rien et risquent d’attiser les divisions. Seule une solution globale peut éviter cela.
La politique culturelle se résume à une université inadaptée qui ‘en finit plus de se mettre en place, à une maison de la culture qui censure les auteurs corses au profit des œuvres françaises.
A une charte culturelle vide de tout contenu, un enseignement du corse qui ne subsiste que par le bénévolat…
– Le Vazziu illustre le peu de cas fait de la volonté populaire. EDF fait ce qu’il veut pourvu que les intérêts des tenants du tout-tourisme soient sauvegardés
– La CNEXO poursuit son expérience à Pinia malgré l’opposition des pécheurs qui eux sont à la dérive
– L’industrie est inexistante (bâtiments et travaux publics est au bord du gouffre)
– Le petit commerce est écrasé par le développement du gigantisme commercial (Corsaire…)
La corse importe tout et n’exporte rien. Tous les secteurs non rentables sont asphyxiés. L’argent ne sert qu’à financer les importations ou est détournée par l’administration et les élus qui profitent de « l’Etat vache à lait ». La continuité territoriale accentue notre dépendance et permet une plus grande pénétration des trusts « à la reconquête du marché intérieur français ».
– Le chemin de fer est menacé, l’artisanat n’est pas encouragé
– L’urbanisme est anarchique et antisocial
– Les mass-médias sont manipulés…
Devant cela, l’heure des constats n’est elle pas dépassée ? Nous laissons le soin de juger de ce que ce bilan aurait été si nous n’existions pas, si à l’oppression coloniale ne s’opposait pas la résistance libératrice d’un peuple.
Combien de projet néfastes n’avons-nous pas empêché (dixit élus eux-mêmes) ? Que serait notre terre sans notre résistance ?
– Le haut lieu de la décadence, de la pourriture, des monopoles
– L’Etat français y exploiterait le pétrole, y installerait une base atomique, une centrale nucléaire
– Les gros capitalistes après avoir acheté s’y vautreraient comme dans l’ile cavallu, les châteaux, les clubs de vacances
– La corse serait leur résidence secondaire
– Les multinationales seraient maitresses dans notre pays
– Les corses y côtoieraient les indiens au musée des peuples exterminés.
B Les forces politiques traditionnelles
La droite (CCB-RPR-UDF). Elle poursuit sa politique béni-oui-oui au pouvoir. Tout ce que le pouvoir fait est encensé. La dénonciation de la contestation, et les appels à la répression sont continuels.
L’approche des élections pose certains problèmes : le RPR s’insurge de la prédominance de l’UDF dans la recherche et l’offre d’emplois à leur clientèle ainsi que dans l’octroi de certains crédits.
Le CCB est partagé ne sachant qui soutenir…
Cependant l’union est sacrée lorsqu’il s’agit de condamner le mouvement corse. La responsabilité de ces gens là est totale.
L’opposition, elle, dénonce le clanisme mais n’en sort pas. Le PCF est invalidé à Bastia par le PS. Le PCF est élu à Bastia grâce au clan Giaccobi. A Calvi, Carlotti du PS soutient Colonna lequel est soutenu par Giaccobi et est l’ami du RPR Pasquini au collectif des élus. Le MRG Alfonsi soutient Colonna et vote Mitterrand, alors que Giaccobi soutient Crépeau.
A Calvi le RPR est élu grâce à la gauche.
Les salades et les alliances contre nature sont le lot de la gauche comme de la droite.
Le MRG. Tantôt à la droite, tantôt à la gauche caractérise les pratiques clanistes présentes dans tous les faits quotidiens. C’est la pulitichella, longtemps appelé, longtemps appelé par Riolacci à rejoindre Giscard (vu son attitude anti nationaliste corse) le clan Giaccobi joue aujourd’hui sur les deux tableaux. Son soutien à Crepeau, qui affaiblit Mitterrand au premier tour, lui laisse le champ libre pour le deuxième tour. Son choix se fera en fonction des chances de la droite ou de la gauche.
Le PCF. Il poursuit sa politique nationaliste française, adoptant des attitudes de l’extrême droite envie. Il s’attaque aux immigrés tout en nous traitant de racistes, lorsque nous prenons pour cible des français qui sont en corse parmi les plus nantis, protégés qu’ils sont par la « paix française » qui vise au génocide de notre peuple. Il poursuit avec haine ses attaques incessantes contre le FLNC, reprenant les calomnies du pouvoir. Certains n’affirment t ils pas que pour la préparation du fameux 9 septembre 1977, Riolacci ayant convoqué tous les élus (conseil général) pour leur demander de cautionner politiquement les tenants de la Corse Française (les barbouzes), seul le Maire de Corti quitta la salle, le Maire de Sartè y demeurant jusqu’au bout avec d’autres « élus de gauche » ; remarquons que ce dernier s’était déjà signalé en défendant la base de Solenzara avant le raid de Kolwezi et en accueillant Giscard alors que la répression sévissait. Au niveau international, le PCF poursuit sa politique d’inféodation à Moscou, approuvant l’envahissement de l’Afghanistan « au nom du droits des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Lors de la préparation de la manifestation du 14 janvier 1981 le PCF a essayé en vain de faire passer la condamnation du FLNC (avec la ligue des droits de l’homme) en préalable à toute mobilisation.
Le PS. L’éventualité d’une victoire électorale leur a permis un regain d’activité qui s’est surtout traduit par un constant appel aux nationalistes. Par la Ligue des droits de l’homme interposée, ce parti a tenté une OPA sur le mouvement national, considérant celui-ci dans l’impasse en utilisant le désarroi des familles de patriotes sur le thème de l’amnistie, il a en fait tenté la mise en place d’un front d’organisations démocratiques antiviolence pour marginaliser la lutte de libération nationale et le FLNC. Les derniers résultats électoraux ramènent les choses a leur juste valeur (Bastia, Calvi, sénatoriales…) leur manœuvre a échoué car le peuple n’est pas dupe. Le PS promet m’amnistie et prône le statut spécial dans le seul but de marginaliser U Fronte. Mais comment ne pas remarquer le manque d’unité de ce parti corse, le Sud ignore quasiment le statut, le Nord représente peu de choses (n’oublions pas que Giaccobi, responsable de la campagne Mitterrand en 1974 est opposé au statut). Le grave problème culturel est abordé sous l’angle du fait national corse par le Nord et expliqué différemment par le Sud (Culture Corse Français + Immigrés = melting-pot culturel)
C Le réformisme
L’UPC. Les dernières péripéties du procès Bastelica ont définitivement situé ce mouvement. Après une tentative de négociation avec le pouvoir UDF (entrainant une dure réaction du RPR au conseil régional) sur la base de la libération des prisonniers de Bastelica, les dirigeants ont opté pour la gauche française. Cette négociation ne pouvait qu’échouer, le pouvoir étant piégé car libérer ceux de Bastelica impliquait la reconnaissance des barbouzes et donc le désaveu de Riolacci.
La logique coloniale a donc joué. L’espoir d’une troisième force entre nous et les tenants du statu quo étant balayé provisoirement avec Giscard, les dirigeants de l’UPC ont donc changé leur fusil d’épaule.
L’arrivée de 1a gauche au pouvoir leur permettrait d’envisager la formation d’un front d’organisations démocratiques anti-FLNC, afin de pouvoir s’élargir et d’éviter ainsi l’éclatement. Les « tenants de la Corse au-dessus des partis » se trouvent ainsi, bon gré mal gré, récupérés par un système qu’ils ont soit disant toujours combattu.
La crise qui sépare une direction au comportement en dents de scie d’une base sincère et voulant aller de l’avant, est suffisamment visible et significative de l’ambigüité de leurs choix pour que nous insistions la dessus
D Le peuple Corse
Les peuples évoluent, mais ils évoluent lentement. Croire qu’un peuple se soulève un jour d’un seul coup est une erreur. Les peuples suivent de lentes évolutions, de longues phases d’apathie et de fermentation. S’ils donnent parfois l’impression de tout renverser spontanément, c’est une fausse impression (Aleria, Bastia, Bastelica Fesch) en fait cela n’est autre que l’aboutissement d’une longue et nécessaire maturation.
Notre peuple, aujourd’hui, même s’il ne le traduit pas toujours en termes politiques, ressent le fait colonial et affirme de plus en plus son identité nationale. Bien que niée par les circuits politiques français, la question nationale Corse est aujourd’hui posée et seule la lutte de décolonisation nationale qu’a engagé notre Peuple s’inscrit dans le processus de décolonisation de ces dernières décennies. L’histoire de ces luttes nous enseigne que le colonialisme n`a jamais cédé facilement. Sa logique face aux mouvements de libération est de s’y opposer par tous les moyens. Les condamnations de nos frères ne sont qu’une des multiples facettes de l’arsenal répressif utilisé contre notre peuple.
Face a l’intransigeance du colonialisme et à sa logique, le peuple sait aujourd’hui que l’affrontement avec lui est inévitable et qu’il faut se donner les moyens de combattre l’oppression. C’est pour cela qu’il se reconnait dans le FLNC.
E. Le FLNC
Le FLNC est la seule force politique offrant des perspectives d’avenir à notre peuple et lui donnant les moyens nécessaires sort combat. C’est un instrument que chacun, conscient de l’enjeu, se doit de rejoindre afin de participer a la construction d’un outil de moins en moins imparfait au service du peuple Corse en lutte. Le FLNC est aujourd’hui porteur de l’expression la plus consciente de la destiné de notre peuple Il est l’avant-garde et le moyen. Notre popularité et notre enracinement sont une réalité que personne ne peu nier malgré les campagnes d’intoxication et de mensonges orchestrées par le pouvoir et les appareils des partis français.
Même si le peuple ne comprend pas toujours nos actions, il ne nous rejette pas. Nous sommes
parfois trop en avant mais jamais en dehors de notre peuple.
U Fronte incarne une aspiration profondément nationale et populaire. II est véritablement la seule structure politique dans laquelle se reconnait notre peuple qui a pris conscience de la menace de disparition qui le guette sur sa propre terre. II en est le stimulateur et défenseur : « Un semu piu in de noi » ce n’est pas nous qui l’avons inventé c’est une expression populaire. Notre popularité se concrétise dans nos militants. Notre mouvement s’enracine dans les forces vives les plus productrices de noire peuple (la répression en témoigne).
Notre popularité se concrétise aussi dans nos moyens et le choix de nos objectifs. La violence, même si moralement condamnable, n’est pas impopulaire contrairement aux communiqués quotidiens qui martèlent l’opinion. Ces condamnations, même si parfois nous commettons des erreurs sur les personnes ou des erreurs techniques, ne viennent en fait que des médias contrôlés par le pouvoir ou des appareils de partis, condamnations d’ailleurs que la base de ces partis n’approuve pas.
Un Corse en danger se défend. La Corse menacée se défend. Face au danger de disparition la réaction violente de notre peuple est historique et authentiquement Corse.
Si le problème corse existe, chacun le reconnait, il n’y a de réaction logique pour notre peuple que celle-ci. De même, le mot d’ordre IFF que nous avançons, décriée par tous les appareils de partis ou les medias est profondément populaire.
Si les appareils de partis ou les médias ne savent pas déterminer le clivage Corse-Français, notre peuple dans sa conscience de peuple, même si cela ne se traduit pas en revendication
Politique, sait très bien qui est Corse, qui ne l’est pas : « U ghjunghjticciu Francese o no, sara sempre un ghjunghjticciu »
Bien que la dénonciation de la colonisation de peuplement soit une priorité pour nous (génocide par substitution) nous n’oublions pas pour autant le rôle économique, social, politique, culturel et répressif que certains Corses jouent contre les intérêts de notre peuple.
Chacun a quelque niveau que ce soit, doit des à présent en être conscient. Entre les intérêts du colonialisme et ceux de notre peuple, le choix s’impose pour eux.
La violence du peuple corse est légitime, elle s’inscrit dans un processus de résistance séculaire face à l’envahisseur. Les médias tentent par un amalgame constant de nous assimiler aux Brigades rouges ou autres. Ce n’est surement pas a nous de juger ou de condamner ces gens-là. Si ces groupes (Brigades rouges, RAF, GRAPPOS,..) présentent quelques similitudes dans le choix des moyens (guérilla entre autres) leur combat ne peut pas être compare au notre. Nous assimiler à eux, c’est faire abstraction des fondements de la lutte de libération de notre peuple, c’est nier le fait national corse.
Si les medias utilisent de telles manœuvres c’est uniquement pour permettre aux Etats européens d’unifier l’Europe répressive en nous discréditant (tous des terroristes) et criminaliser nos actions (militants – droits communs) en occultant le motif politique (exemple Irlande). On nous taxe de terroristes, mais on oublie que deux fois en un an, 30 000 personnes ont défile pour exiger la libération de ceux que le pouvoir et les appareils politiques traitent de terroristes. Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des patriotes corses…
Dans le monde, notre solidarité s’exerce envers tous les peuples qui luttent pour leur liberté. En Europe nous nous reconnaissons, par exemple dans la lutte des peuples basques et irlandais.
Le rôle du Front n’est pas de se substituer au peuple corse pour prendre en charge sa libération. Sans contre-pouvoirs populaires, sans prise en main par le peuple lui-même du pouvoir économique et politique, il ne peut y avoir de libération ; celle-ci ne peut donc être le fait que du peuple lui-même.
Mais l’histoire a montré, en Corse et ailleurs, que sans direction politique capable de maintenir sans dévier la perspective finale, pour nous c’est la libération nationale, les luttes populaires s’enlisent ou sont détournées par les réformistes. Saul le FLNC peut jouer ce rôle. C’est-à-dire :
– Faire prendre conscience au peuple de la nécessite de la lutte de libération par un travail de propagande et designer les véritables ennemis.
– Faire en sorte que le peuple s’organise et prenne en charge, partout ou c’est nécessaire, cette lutte jusqu’à la mise en place de structures de contre-pouvoir a tous les niveaux de la vie économique, politique, sociale et culturelle.
– Donner à la lutte des perspectives politiques claires, c’est-à-dire a la fois définir des revendications largement mobilisatrices et faire en sorte que la lutte pour ces revendications aboutissent a la lutte pour la libération nationale. Ce sont ces perspectives politiques claires qui permettent à toutes les luttes sectorielles, à toutes les structures de contre-pouvoir de converger pour la prise du pouvoir économique et politique…
– Frapper militairement le colonialisme partout ou c’est nécessaire pour l’affaiblir et permettre à la lutte du peuple corse de progresser. Mais il serait illusoire de songer faire la guerre a l’Etat français et la gagner. Il faut être conscient que notre victoire sur le colonialisme sera politique. La lutte armée est on élément pour affaiblir l’impérialisme, situer les responsabilités et donner plus d’impact à notre combat sur le plan international, Mais nous savons que seule, elle serait totalement inefficace.
Le Front avance dans le sens de l’histoire de notre pays. II est aujourd’hui la force essentielle de la vie quotidienne.
C’est une réalité incontestable : la nier ou l’occulter est une erreur grave ; la minimiser, la discréditer, la salir n’est que propagande anti-corse. Tenter de marginaliser le Front par la création d’un Front antiviolence, c’est reprendre les tentatives de Riolacci (droite-gauche confondues).- référence déclaration Pieruccicse.
Conjoncture
Les 26 avril et 10 mai 1981 ont lieu les élections françaises : des urnes sortira le chef de l’Etat français.
Ces élections ne nous concernent pas. Nous appelons a l’abstention car le pouvoir de droite ou de gauche ne lèvera pas l’hypothèque de la domination française sur notre pays les solutions apportées ne pourront que de secours.
A Les hypothèses
– La droite est réélue
La colonisation et la répression se poursuivent et se renforcent (des professionnelles barbouzes envisagée.) un semblant de statut est peut-être accordé. Une troisième force éliminant les tenants du statu quo discrédité est mise en place pendant que la répression s’accentue contre le mouvement national.
– La gauche est élue
Les solutions avancées ne sont que sectorielles et électoralistes. La gauche aujourd’hui est condamné a embrayer sur le mouvement national pour ne pas se couper du peuple. Chirac, en déclarant que la répression n’est pas la solution, a le même comportement. Mais la position de la gauche vis-à-vis du mouvement national c’est la condamnation et l’appel a la répression (discours Marchais), d’ailleurs comment peut-on demander la libération de ceux que l’on condamne à chaque attentat. La gauche vis-à-vis du mouvement national ne demande que la « clémence ». Ce n’est pas une solution pour la Corse, car il n’y a pas de solution politique en dehors de la reconnaissance de la réalité nationale corse.
La libération de nos frères est promise ainsi qu’un statut spécial mais le clan Giaccobi ne se prépare-t-il pas a être l’interlocuteur de Mitterrand en Corse ? Il est opposée au statut et a toujours appelé à la répression, tout comme l’ancien député Alfonsi (rappel de sa déclaration du Boeing).
La Cour de sureté de l’Etat est supprimée mais nos « juges naturels » seront-ils plus cléments. Les tribunaux corses seront-ils plus indépendants, plus démocratiques (manifestants d’Aiacciu, reprise des clans REF procureur Guilloux lui même) ; n’est-ce pas le moyen d’occulter !es mobiles politiques surtout au niveau international ? Toutes ces promesses ne nécessitent-elles pas une majorité parlementaire (vote au Parlement…).
B La réalité
Même en admettant que le visage du colonialisme change, que les données politiques changent, cela entrainerait il pour autant un changement dans les rapports de l’Etat colonial avec la lutte de notre peuple.
Toutes ces promesses peuvent-elles résoudre le problème corse ?
Nous disons non car seule la lutte de libération nationale peut sauver notre peuple ;
Ramener la lutte de libération en un problème de violence est un alibi ?
Nous, nous disons que ce n’est pas la violence qui entraine la répression mais la revendication politique avancée ; le problème corse est un problème politique et non militaire ; le problème c’est la remise en cause des liens coloniaux. Quels que soient les moyens employés, la répression du pouvoir de droite ou de gauche s’abattra un jour ou l’autre : un pouvoir de gauche n’accrochera ou ne négociera le droit à l’autodétermination que contraint et forcé.
Pour que la violence cesse et que la paix revienne il faut abattre le colonialisme car la violence c’est l’oppression française.
La lutte de libération nationale mettra fin à l’oppression et a l’exploitation coloniale de la Corse ; elle va bien plus loin qu’une simple modification des institutions. Elle suppose que le peuple corse soit de nouveau maitre chez lui, maitre de son destin économique, politique, social et culturel. Elle suppose qu’il ait récupéré sa terre, ses richesses, la maitrise de ses moyens de commerce et d’échange.
Elle suppose qu’il puisse décider librement, non seulement de ses institutions, mais aussi de ses relations avec les autres pays de la Méditerranée, de ses choix en matière de développement Économique et en matière de société, le tout en fonction de ses besoins et de sa culture.
Le peuple corse ne peut arriver à cela que :
– par la reconnaissance de ses droits nationaux
– la destruction de tous les instruments du colonialisme français (administration, colons, forces d’occupation et de répression)
– confiscation des grandes propriétés coloniales, des trusts touristiques et annulation de toutes les transactions spéculatives depuis 1962 ;
– instauration d’un pouvoir populaire et démocratique, expression de la volonté du peuple corse par le suffrage universel réhabilité ;
– réalisation de la reforme agraire pour assurer les aspirations des paysans, des ouvriers, des intellectuels et débarrasser le pays de routes les formes d’exploitation ;
– droit à l’autodétermination dont les modalités de déroulement seront définies lors des négociations avec la France.
Conclusion
Cependant la promesse de libération de nos frères et le choix ambigu de l’UPC ne contribuent guère à la clarification et laissent espérer beaucoup à certains (l’aspect humanitaire jouant un rôle non négligeable).
Aussi pour ne pas donner d’arguments a ceux qui sans arrêt nous accusent de faire le jeu du pouvoir partant du principe que la violence sert ce pouvoir (mais oubliant que le problème est politique et non pas un problème de violence…) et qui en cas de défaite de la gauche ne manqueraient pas de nous en faire porter la responsabilité (élections de 1978) nous avons décidé une suspension de notre activité
Cette trêve démontrera si besoin était encore que la seule solution pour sauver le peuple corse c’est la notre et balayera les illusions réformistes entretenues par certains au détriment de la survie de notre peuple.
Cela implique un désaveu total par avance de tout attentat pouvant être perpétré à dater de demain soir.
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Communiqué de presse (13/5/81) page 9
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Introduction : Un contexte nouveau
Première partie
Les dangers immédiats…
Le Jeu électoral
Le statut particulier
Deuxième partie
Les perspectives
Le FLNC
Stratégie à court et moyen terme
Conclusion
Communiqué 13/5/81
La venue de la Gauche au pouvoir est un grand jour pour le peuple français. Mais elle n’est pour notre peuple avide de liberté qu’illusion et joie précaires.
Nous ne pouvons un instant laisser croire à notre peuple que dans la liste des libertés qu’apportera la gauche au peuple français y figureront aussi les nôtres, car il manquera l’essentiel :
Le droit des peuples a disposer d’eux-mêmes
Le pouvoir colonial français qui nie, étouffe et réprime l’aspiration nationale corse n’a changé que de nature, car Mitterrand, profondément attaché au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, nie ce droit à notre peuple en se camouflant derrière la formule vague du droit a la différence ».
En dehors de la prise en compte de ce droit fondamental, II n’y a pas de solution au problème corse, Le statut particulier à la Sicilienne n’est simplement qu’une reforme régionale administrative très poussées qui esquive le vrai problème.
Face au nouveau pouvoir colonial fidele à la Constitution de 1958, lui aussi profondément attaché l’unité nationale française et hostile a toute expression nationale corse, notre peuple n’a pas d’illusion à se faire quant a la prise en charge par Mitterrand dune véritable solution politique pour notre pays.
La promesse de la libération de nos frères emprisonnés et l’arrêt de toutes les poursuites (qui n’est que justice pour nos frères), qui réjouit à raison notre peuple tout entier, n’est qu’habileté politique qui laisse croire que la question corse est réglée.
Notre peuple ne doit pas être trompé avec la gauche au pouvoir en France le problème corse reste entier.
Le nouveau pouvoir colonial combattra toute aspiration nationale corse avec ses nouvelles méthodes et ses nouveaux visages, incontestablement mieux armés que la droite pour étouffer et canaliser le mouvement national corse en proposant des solutions sectorielles comme essentielles.
En conséquence nous appelons tous les nationalistes à se mobiliser et a s’organiser dans l’unité pour faire aboutir la revendication nationale corse, seule garantie de la survie de notre peuple menace de disparaitre sur sa terre : pour l’heure, la conclusion de notre conférence demeure valable. Nous expliciterons bientôt notre analyse de la situation et préciserons notre stratégie à venir.
La Corse appartient aux Corses
C’est notre pays
Nous y avons nos droits
Nous le rappelons
FLNCINTRODUCTION
Un contexte nouveau
Lors des dernières consultations électorales, le peuple français a manifesté sans équivoque sa volonté de changement, Le FLNC ne peut que se féliciter de cette maturité exprimée par le peuple français. N’en déplaise à certains, le FLNC a toujours considérés le peuple français comme un peuple frère, il ne peut que se réjouir des conquêtes de celui-ci.
Mais le peuple français n’est pas le peuple corse. De cette vérité objective, scientifique, découle le sens profond et fondamental de notre combat. Confondre des deux peuples en une seule entité c’est faire preuve que l’on œuvre pour le colonialisme, consciemment ou inconsciemment. C’est admettre comme naturelle la domination politique de l’Etat français sur notre terre. C’est légitimer la prépondérance culturelle de la langue et de la civilisation française sur notre identité véritable, sur notre seule nationalité : la nationalité corse. Enfin, c’est accepter sans réagir la mise en coupe réglée de notre pays par le capital.
Au moment ou une partie sincère de notre peuple s’abandonne à la rêverie, nous devons le mettre en garde, l’empêcher d’emprunter le chemin souvent répété de la crédulité.
Il nous faut un pouvoir corse mettant en place des institutions corses si nous voulons préserver la lutte de libération nationale de toute récupération.
Dans ce contexte, la fraternité avec le peuple français est indispensable mais elle ne saurait être à sens unique : les intérêts des forces populaires corses ne seront pas sacrifies aux intérêts français.
Pour cela, tout doit être mis en œuvre pour reconquérir notre souveraineté nationale. Personne ne nous réintégrera dans nos droits naturels, si nous n’avons pas la volonté d’aboutir: C’est une condition nécessaire à la survie de notre peuple.
Première partie :
Les dangers immédiats…
Nous mettons en garde notre peuple contre certains périls :
L’euphorisme : les problèmes de la Corse ne sont pas réglés, l’identité corse demeure menacée le peuple corse n’a pas recouvré ses droits imprescriptibles. Nous tenons d’ailleurs dire que nous refusons le mot d’ordre de paix civile tel qu’il est partout proclamé, car nous rappelons cette vérité première : seul le colonialisme menace la paix sur notre terre.
Là encore, qu’on ne s’y méprenne pas : nous ne sommes pas contre la paix nous ne sommes pas des partisans inconditionnels de la violence, Bien au contraire, nous aspirons à la paix pour notre peuple. Le peuple corse sait être hospitalier et généreux lorsque ses intérêts vitaux ne sort pas menaces.
Comment pourtant peut-on prétendre parler de retour à la paix civile, alors qu’il n’y a jamais eu de guerre civile on tentation de ce genre ?
L’affrontement entre Corses n’a jamais existé, seuls les colonialistes et leurs relais politiques ou armés ont été ou demeurent nos adversaires : mais notre peuple, toujours à nos cotes comme nous sommes a ses cotes. Rappelez-vous du piteux échec du 9 septembre 1977.
Le peuple corse, il est en nous-mêmes et nous sommes en lui.
L’entrisme : nous devons mettre également en garde certains militants sincères contre la tentation de l’entrisme dans les structures politiques françaises. Le mouvement populaire corse doit conserver sa dynamique, et sa stratégie propres. Notre peuple ne se sauvera pas par procuration.
Nous lançons donc un appel à toutes les couches de notre peuple pour qu’elles surmontent leurs divisions.
Nous demandons à nos intellectuels de surmonter leurs querelles d’écoles et .leurs académismes.
– L’illusion démocratique : libération des prisonniers politiques ; cette libération camouflée sous des aspects essentiellement juridiques et humanitaires tend à faire croire qu’il n’y aura plus de problème corse quand il n’y aura plus de prisonniers politiques.
En fait, cette libération, c’est la reconnaissance de la légitimité de notre lutte.
De même la volonté de maintien d’une « mini CSE » (selon la déclaration de M Faure, ministre MRG de la Justice) signifie la reconnaissance du problème politique qui demeure sans solution.
Et même si demain la CSE était dissoute, ces contradictions apparentes nombreuses et répétées montrent la perplexité du pouvoir face au problème corse, et nous imposent la plus grande vigilance.
Le jeu électoral
II demeure fausse a cause de l’omniprésence des clans et de leur facilite a s’adapter au nouveau pouvoir (les quatre nouveaux députes ne pourront qu’assurer la permanence d’un système politique éculé). Cependant, les nouveaux visages ne servent qu’à renforcer les vieux visages. De plus, des « nouveaux visages » sont partie prenante dune structure soumise au centralisme parisien des partis (accords nationaux PS-MRG par exemple. Manœuvres, pressions, magouilles…)
Le jeu électoral actuel ne vise qu’a la distribution de quelques miettes ou petits postes favorisant les appétits individuels. II ne fait rien avancer compte tenu de l’urgence de la situation (dermographie, déculturation), au contraire, il renforce les institutions d’un Etat qui reconnait formellement l’existence du peuple corse, mais qui refuse d’en tirer les conséquences : ses droits nationaux.
Le jeu électoral renforce le pouvoir qui ne tend qu’à réduire la LLN en refusant de poser le véritable problème : la Corse appartient au peuple corse. A quoi sert d’occuper des postes d’élus ou autres, si l’on renforce les structures coloniales et claniques…
Le statut particulier
Le statut particulier ou autre réformette ne peut apparaitre comme une solution au problème corse. Ces demi-mesures, n’entraineront qu’un simple changement institutionnel et, par la, occulteront la dimension de notre lutte. Les liens entre la Corse et la France sont des liens coloniaux les rapports qui existent entre les deux pays ne sont que prédominance et soumission. Ce n’est pas en gérant de telles institutions que l’on mettra en cause cet état de fait.
Nous sommes conscients qu’en elle-même l’indépendance ne lèvera pas forcement l’hypothèque du colonialisme. Les luttes de libération que mènent les peuples de nombreux pays (Afrique noire, Amérique latine, Moyen-Orient…) montrent que si ces pays ont conquis depuis des années leur indépendance institutionnelle, rien de fondamental n’y a changé l’impérialisme y maintient sa domination économique, politique et culturelle.
A ce propos, le FLNC espère que les peuples progressistes sauront imposer à l’impérialisme la négociation Sud/Nord nécessaire à la paix et à la fraternité des peuples dans le monde…
Seule la libération nationale peut mettre fin a l’oppression et a l’exploitation coloniale de la Corse. La LLN va bien plus loin qu’une simple modification des institutions. Elle suppose que le peuple corse soit de nouveau maitre chez lui. Maitre de son destin économique, politique, social et culturel. Elle suppose qu’il ait récupéré sa terre, ses richesses, la maitrise de ses moyens de production de commerce et d’échange. Elle suppose qu’il puisse décider librement, non seulement de ses institutions mais aussi des relations avec les autres pays de la Méditerranée, de ses choix en matière économique pour son développement ainsi qu’en matière de société, le tout en fonction de ses besoins et de sa culture.
Comme nous sommes conscients que l’indépendance ne lèvera pas forcement l’hypothèque du colonialisme, nous sommes conscients qu’il y a dans cette lutte des situations qu’on ne peut négliger.
Actuellement la situation semble favorable pour que les organisations politiques proposent leur statut particulier afin de récupérer le minimum de pouvoir politique que cédera l’Etat français (en guise d’apaisement) sous la pression du mouvement national.
Si l’Etat français octroie on quelconque statut à notre pays, il est évident qu’il créera une situation politique que nous devront prendre en considération.
Mais une solution de ce type, quelle qu’elle soit, ne peut être la solution finale pour notre pays et notre peuple, et nous la combattrons si elle ne prend pas en charge l’intérêt collectif de notre people.
Deuxième partie Les perspectives
Le FLNC
Nous rappelons notre combat contre la droite et les clans : personne n’a combattu le pouvoir de droite plus que nous, les faits et la répression sont la pour le prouver :
– au niveau de l’exploitation de notre pays
– de l’accaparement de nos terres
– du génocide par substitution de notre people
– de la domination culturelle française
– de l’exil et du chômage
– de sa politique d’expansion impérialiste dans le monde.
Les finalités de notre combat : Elles ont été résumées dans notre « livre blanc ».
Par son combat le peuple corse, après la mise en échec et la destruction des instruments du colonialisme, contraindra l’Etat français à négocier, concrétisant ainsi la victoire politique de la nation corse.
Cette négociation implique des préalables :
– Libération de tous les patriotes et arrêt de toute répression
– Rapatriement des forces d’occupation et de répression
– Reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et son droit a l’autodétermination
– reconnaissance du fait colonial et donc des conséquences qui en découlent (aide a la reconstruction, indemnisation, aide au retour des Corses, répartitions…).
L Etat français devra s’engager sous contrôle de l’ONU ou de tout autre organisme international, après une certaine période (durée à déterminer) à garantir les modalités d’application de l’autodétermination. Durant cette période l’administration de l’île se fera à égalité entre l’Etat français et les combattants de la libération nationale.
La tache des patriotes rassemblés au sein du Front est de mener la lutte jusqu’è la défaite du colonialisme et des clans, et de restituer au peuple et a lui seul les moyens politiques, économiques et culturels de maitriser son destin.
Nous luttons pour le peuple corse et c’est à lui seul que nous remettons la souveraineté nationale et le pouvoir politique que le colonialisme lui a confisqué.
La reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et son droit à la maitrise de son destin implique la reprise du pouvoir politique par le peuple corse. Le rôle de décision et de sanction est dévolu au people et a lui seul.
Les combattants de la lutte de libération nationale feront en sorte que soient prises immédiatement les mesures politiques, économiques et culturelles qui, par le renversement de
l’aliénation coloniale avec la disparition de toute influence et de tous les instruments du colonialisme rendront tous ses droits au peuple corse.
Notre peuple, alors librement consulté par la voie du suffrage universel réhabilité, se donnera les moyens de chasser définitivement toute forme de colonialisme, d’exploitation et d’oppression.
Stratégie à court et moyen terme
Le danger viendra de la droite qui peut vouloir déstabiliser la France en utilisant la Corse : les risques de provocations subtiles par l’intermédiaire de mouvements qui se parent d’un ultranationalisme, fut-il corse, ne sont pas à exclure.
Nous disons clairement la Corse ne permettra pas la répétition d’un 13 Mai 1958 (note) (X).
Plus que jamais nous veillerons à dénoncer les provocations d’ou qu’elles viennent.
Toute démarche unitaire est un moyen de marginaliser les provocateurs. Cette démarche est aussi nécessaire au développement de l’indispensable débat au sein du mouvement populaire corse, premier pas vers sa réelle unité, ceci afin de permettre le renforcement de la lutte de libération nationale.
Le FLNC continuera la trêve pour permettre à cette démarche de se développer.
La mobilisation des forces populaires corses peut et doit d’ores et déjà amené le pouvoir céder sur cinq points fondamentaux :
– Réhabilitation de la langue et de la culture corses dans tous les domaines (enseignement, vie publique, radiotélévision…)
– fin de la colonisation de peuplement (corsisation des emplois, chartre de retour des exilés et refus des fonctionnaires non corses);
– liquidation de toutes les formes de spéculation et notamment de la spéculation immobilière
– départ des colons :
– évacuation des forces d’occupation, de répression et d’agression (Légion étrangère, base atomique de Sulinzara…).
Conclusion
Le président de la République française, François Mitterrand, et son gouvernement se font les ardents défenseurs dans le monde et au sein de l’internationale socialiste, du principe des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ils ont donc les moyens d’apporter une véritable solution au problème national corse en nous reconnaissant ce droit. Notre peuple et la communauté internationale sont attentifs, ils jugeront sur des actes et non sur des principes.
La paix en Corse dépend de cette volonté politique ; sinon le FLNC, inlassable défenseur des droits historiques du peuple corse, tout en refusant d’être l’allié objectif des forces réactionnaires, se verra contraint de faire respecter ces droits car la Corse n’appartiendra jamais qu’au peuple corse.
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(…) proprié à notre terre au niveau des choix.
Il s’agit non pas de donner un plan de développement mais de dégager des orientations en fonction des besoins de notre peuple.
Prévoir pour la Corse une industrie lourde se révélerait utopique. L’industrie dont la Corse a besoin et dont elle peut se doter à court terme est une industrie légère, sous forme de petites unités de production. Nous devons encourager la naissance d une petite industrie corse, spécifique aux besoins de notre économie et de notre identité, en dehors des choix et circuits capitalistes qu’on ne peut concurrencer.
Dans cette optique, un axe prioritaire est la mise en place, chaque fois que c’est réalisable, dès maintenant, d’unités de transformation des produits agricoles : conserverie, confiserie, transformation des produits de l’élevage (lait, viande, cuir…) des produits du bois (meubles, charpentes…).
Sur l’industrie du bâtiment, pratiquement la seule développée à ce jour, nous devons mettre fm à la spéculation immobilière qui défigure notre pays, gèle nos meilleures terres et détruit no- •re patrimoine naturel et architectural. La Corse compte aujourd’hui plus d’habitations qu’il n’en faut pour loger tous les Corses qui vivent en Corse et tous ceux qui voudraient y revenir. Le peuple corse devra récupérer tous les logements qui sont aujourd’hui « gelés par la spéculation immobilière ».
Cela réduira de beaucoup l’industrie du bâtiment qui a pris une importance néfaste et qui ne i apporte rien au peuple corse.
Pour permettre à une petite industrie du bâtiment conforme aux besoins du peuple corse de ne pas dépendre des importations, nous devrons nous donner les moyens de mettre en place une cimenterie. C’est dès maintenant que nous devons lutter pour qu’elle soit créée. Mais cela implique des dangers de dépendance (machines, énergie…) devant lesquels il faudra rester vigilants.
Réflexion : Quelle industrie pour la Corse ?
Il est nécessaire que la Corse fournisse une partie des matières premières indispensables à son industrialisation même si dans certains cas elle devra recourir à l’importation.
On peut concevoir deux types d’industries :
- industries dont les matières premières peuvent être tirées entièrement du sol corse : verrerie. certains textiles, bois, fleurs rares, papier tannerie, poterie, vannerie, cimenterie, tabac ;
- industries dont les matières premières proviennent de l’extérieur : technologie, électronique, électroménager, de précision…
Caractéristiques de cette industrialisation :
- diversité ;
- satisfaction des besoins intérieurs et ouverture sur marché extérieur ;
- décentralisation cantonale par petites unités ;
- respect de (environnement et de la beauté de l’ile.
- Liaison industrie-formation des hommes. Développement de l’enseignement technique (lycées. collèges, université. CFPA…) Revalorisation du travail manuel dès le primaire, changement de mentalité dans le sens de l’esprit communautaire.
Le besoin le plus urgent sera le transfert de la science et de la technologie qui serviront le mieux les priorités du développement. Un système technologique viable doit comprendre un personnel compétent, des techniciens, un matériel, un institut de recherchas, des usines semi- industrielles, des services de projets de financement et de gestion… Dans un premier temps, I adoption d une technologie d’appoint en utilisant les capacités humaines et un matériel moins important permettra de pallier à cela, d’accroître la productivité et d’améliorer le niveau des compétences.
Pèche
La Corse est une île. elle est donc a priori favorisée pour le développement de la pêche, mais la pollution des mers et plus particulièrement en Méditerranée rend l’avenir de cette activité incertain.
C’est pourquoi l’aquaculture (mer comme rivière) est essentielle pour les pêcheurs ; cette aquaculture doit être développée sous le contrôle des pêcheurs et gérée par eux. Les projets comme ceux de PINIA qui ne tiennent pas compte des intérêts des pêcheurs sont à rejeter. L infrastructure mise en place doit être récupérée sans indemnisation par les pêcheurs de la région.
Un véritable développement de la pêche corse dépend aussi du contrôle par les pêcheurs des moyens de conserverie, de frigorification, et d’une formation professionnelle adéquate.
A cela il faut ajouter la déprivatisation des étangs salés que dès aujourd’hui nous devons obtenir avec la revalorisation des métiers traditionnels de la mer. L’aide au rôle, la détaxe du carburant… peuvent apporter un peu d’air frais à la profession mais celle-ci doit être globalement redéfinie par les pêcheurs eux-mêmes et solutionnée dans sa globalité.
Artisanat
L’œuvre de certaines coopératives est à souligner : elle montre la voie dans la lutte pour la réduction de notre dépendance économique. L’artisanat devra être lié au développement agricole, industriel, touristique, mais dans le respect de notre identité et de nos racines culturelles, dans la perspective d’échanges enrichissants avec le monde méditerranéen.
La vocation rurale de l’artisanat doit favoriser le rôle d’échanges avec le milieu urbain pour un rééquilibrage effectif. Cela implique une formation des hommes adéquate (multiplication des stages sur le terrain, écoles, lycées, université), l’installation, dans les régions à faible densité démographique, des métiers de production de biens de consommation, des métiers traditionnels… La mise en place de circuits de vente (marchés, foires, expositions…).
Commerce
La Corse doit s’ouvrir au monde et établir des relations commerciales avec tous les pays méditerranéens et du tiers monde. Avec la réduction de notre dépendance économique, la maîtrise de ses richesses et de ses moyens de transport, la Corse devra développer ses exportations en fonction des nouvelles directions prises dans les différents secteurs économiques dans le cadre de notre libération.
Cela nécessite une réduction progressive de nos importations (actuellement ce qui coûte cher ce sont les intermédiaires français ou italiens). La position géographique de la Corse lui confère une vocation et une position privilégiées comme plaque tournante pour jouer un rôle important sur les grandes lignes commerciales entre l’Europe et l’Afrique. Elle aura toutes les chances d’éviter ainsi la baléarisation que lui réserve l’intégration européenne.
Au niveau intérieur, le petit commerce doit être protégé : nous devons lutter pour la suppression des hyper-marchés (La Rocade. Corsaire) et autres grandes surfaces qui ruinent le commerce local.
Il est nécessaire de diminuer progressivement les intermédiaires, en fonciton des possibilités do productions locales, pour rapprocher le producteur du consommateur (liaison-commer- ce-agriculture^tourisme-industrie-artisanat) surtout dans les zones rurales.
Des circuits allant dans ce sens peuvent d’ores et déjà être mis en place. Les foires et les marchés doivent être multipliés en liaison avec la création de coopératives de production et de vente.
Transports
— Les transports extérieurs :
Le « handicap de l’insularité » dont on nous rebat les oreilles n’existe pas. Le véritable handicap est d’être une île qui dépend de (a France pour tous ses échanges extérieurs : le commerce de la Corse dépend pour ses exportations des intermédiaires français (ou italiens) et c’est cela qui nous coûte cher.
En réalité, les transports maritimes sont les moins chers, la Corse peut s’ouvrir au monde à moindre prix et établir des relations commerciales avec tous les pays méditerranéens et du tiers-monde. Le peuple corse doit lutter pour se doter d’une compagnie de transports contrôlée par ceux qui l’utilisent et ceux qui y travaillent, au bénéfice de la Corse. De même, nous devons nous donner les moyens de contrôler au maximum les transports aériens tout en sachant que ceux-ci dépendent des grandes compagnies impérialistes. Mais le problème des transports n’existe en Corse que dans la mesure où il y a dépendance. Sortir de la dépendance, c’est résoudre le problème des transports.
— Les transports intérieurs:
Nous devons lutter pour le maintien et le développement du chemin de fer. La gestion de celui-ci doit être contrôlée par les travailleurs et les usagers, en fonction des besoins et non des critères de rentabilité.
Finances
Dans le secteur bancaire, des grandes compagnies d’assurance, la lutte de libération doit aboutir à leur nationalisation sous le contrôle du peuple corse et au profit exclusif de celui-ci. Dans l’immédiat, nous devons exiger que les profits réalisés par les trusts, les banques, etc. soient réinvestis en Corse (de même que l’épargne corse) et servent à promouvoir un développement économique équilibré. Le peuple corse devra se donner les moyens de contrôler la circulation de ses capitaux et de I épargne. Le régime fiscal doit être reconsidéré et laisser la place à une fiscalité servant réellement le développement économique de l’ïle au profit des Corses et non plus une économie coloniale des exploiteurs et spéculateurs en tous genres.
Energie et ressources naturelles
La Corse possède d’énormes ressources minières qui ne demandent qu’à être exploitées. Notre sous-sol est riche (cuivre, houille, manganèse, antimoine, argent, amiante, etc.). Nous avons toutes sortes de pierres (granit, schiste, calcaire, ardoise…) qui nous permettraient de produire ciment, briques, tuiles, chaux que nous importons aujourd’hui. Nos forêts bien exploitées nous donneraient bois d’œuvre, de menuiserie, pâte à papier. La lutte du peuple corse pour son indépendance énergétique est fondamentale. La Corse a les moyens de se suffire à elle-même dans ce domaine par le développement de l’énergie hydraulique, solaire et éolienne Autour de l’affaire de Vazziu. des travaux sérieux ont été réalisés qui le montrent bien. Cette indépendance énergétique est essentielle dans la perspective d un développement économique de notre pays. Comment concevoir un développement basé sur les intérêts et les besoins de notre peuple s» nous dépendons des intérêts étrangers pour notre énergie ?
Pétrole :
Il est irréaliste de dire que I on peut se passer du pétrole, mais il ne faut pas tomber dans l’extrémité inverse; il ne faut pas en espérer la solution à notre sous-développement. Si nous avons du pétrole, nous n en retirerons que des retombées périphériquès, compte tenu de notre potentiel économique, démographique et technologique. Le profit se limitera de fait aux seules « royalties » mais celles-ci devront servir au financement de notre équipement industriel et agro-alimentaire II ne faut pas ignorer le risque inflationniste d une telle masse monétaire, étrangère à nos circuits internes de production.
Démographie
Aujourd’hui, le peuple corse a atteint démographiquement le point de non-retour (cf constat). Si nous voulons sauver notre peuple, noue ne pouvons laisser les choses en l’état actuel, ou laisser la situation se dégrader.
Demain, le peuple corse n’existera plus si nous ne prenons pas la décision d’enrayer le processus mis en place de façon volontariste. Cela signifie que nous refusons de remettre à plus tard la solution du problème démographique, car plus tard, il sera trop tard.
Pour nous, c’est une Question de vie ou de mort. Dés aujourd’hui, le problème démographique doit se poser en termes de lutte : nous voulons récupérer notre terre, nos biens, nous voulons être de nouveau chez nous. Nous ne haïssons aucun peuple, mais la Corse nous appartient et nous ne la laisserons pas vendre è l’encan sur le marché européen.
Ceux qui se sont emparés de nos biens et de nos terres, ceux qui prennent aujourd’hui la place d’un Corse devront partir. Les Corses exilés devront pouvoir rentrer chez eux. s’ils le désirent. pour participer à la lutte de libération nationale aujourd’hui et demain. Pour cela, nous devons imposer une charte de retour des exilés.
Les non-Corses qui n’accaparent rien et qui veulent rester devront choisir clairement le camp de la lutte de libération nationale ; mais leur soutien ne doit pas être intéressé, ils devront dono assumer les droits et les devoirs de la lutte de libération.
Aujourd hui. te Français qui s’installe en Corse est a priori un ennemi du peuple corse, car il se rend complice de la tentative de génocide entreprise par le colonialisme français.
Le problème des travailleurs immigrés est totalement autre : main-d’œuvre surexploitée. victime du racisme, elle n est pas lé en pays conquis ; les travailleurs immigrés sont eux aussi victimes de l’impérialisme qui maintient leur pays en état de sous-développement et les contraint au pire des exils Nous dénonçons comme contraire è l’esprit de notre lutte le racisme dont ils sont victimes.
Notre lutte rejette le racisme, quel qu’il soit. Si nous disons IFF, c’est parce que nous ne pouvons laisser 1e peuple corse être remplacé sur sa terre par des étrangers. Quand le peuple corse sera de nouveau maître de sa terre, il pourra alors de nouveau pratiquer l’hospitalité qui Im est chère. Aujourd’hui, il n’en a pas les moyens : qui accueillerait volontiers dans sa maison l’homme qui vient pour la lui voler (ou le tuer).
Notre lutte a besoin du soutien des autres peuples, y compris du peuple français. Les Français qui veulent soutenir notre lutte ne le feront pas on prenant la place des Corses en Corse. C est chez eux. en France, au sein de leur peuple, qu’ils doivent s’attacher à mettre sur pied le mouvement de soutien dont nous avons besoin.
Social
Lutter pour la libération nationale de notre pays, c’est lutter pour la prise en charge par ke peuple corse de son destin politique, économique, social et culturel.
Les luttes sociales menées par les travailleurs corses sur des revendications sectorielles s’inscrivent donc dans la lutte de libération nationale:
• elles constituent, aussi partielles soient-elles, une remise en cause par les travailleurs corses de la domination et de l’exploitation que le colonialisme leur fait subir;
• à travers ces luttes, le peuple corse s’organise, prend conscience de sa force et apprend à connaître son véritable ennemi ;
• en luttant pour des objectifs qu’ils se sont eux-mêmes donnés, les travailleurs corses choisissent aujourd’hui la Corse qu’ils construiront demain.
C’est pour ces raisons que sans luttes sociales, il ne saurait y avoir de véritable libération nationale et de véritable prise en charge par le peuple corse de son destin.
Aujourd’hui, ces luttes sont souvent dévoyées par les appareils des partis et syndicats français et vidées de tout leur contenu émancipateur quant è leurs objectifs (ex. : la prime d’insularité et la continuité territoriale ne visent qu’à accentuer notre dépendance de peuple d’assistés).
Mais, au-delà même de ce contenu, la prise en charge par les travailleurs corses d’une lutte leur permettant de s organiser, de prendre conscience de leur force, s’ils gagnent, de tirer des leçons de leurs erreurs, s’ils perdent, va dans le sons de la lutte do notre peuple pour la prise en main de son destin.
Pour cela, nous devons nous opposer aux licenciements abusifs, au démantèlement du secteur producteur: dénoncer le paternalisme le cumul des emplois, le favoritisme.
Nous devons lutter pour l’emploi des jeunes, des femmes, pour une véritable corsisation (non celle des grands commis), pour la titularisation sur place des Corses, pour la modification des barèmes de mutation et des nominations, pour faciliter le retour des nôtres.
Nous devons lutter pour une véritable politique de formation professionnelle permanente, pour I’amélioration du cadre de vie, pour des crèches, des équipements collectifs, pour une meilleur médecine du travail.
Nous devons lutter pour ( amélioration des structures médicales et de la santé en général (développement du thermalisme en Corse), pour l’application de la législation du travail et le contrôle par les travailleurs…
Le champ des luttes sociales n’est pas restrictif : c’est aux nationalistes révolutionnaires de fane en sorte que ces luttes ne soient plus détournées de leur véritable objectif : la libération nationale.
Cela dépend de notre capacité à en être partie prenante d’une part, et d’autre part à leur offrir des perspectives politiques.
C est dans la lutte quotidienne, mais aussi à travers notre programme politique que les travailleurs corses prendront conscience de la nécessité de la lutte de libération.
Les pensions :
Aucun des pays ayant subi la colonisation française n’a vu ses pensions et retraites supprimées lors de l’accession à l’indépendance. Ce sont les justes récompenses des services rendus et cola que l’on soit ou non citoyen du pays pour lequel on a travaillé.
Ce sont des droits inaliénables et imprescriptibles quels que soient les liens entre la Corse et la France les Corses ont payé un lourd tribut à la France durant les guerres, beaucoup ont travaillé toute leur vie dans ! administration française participant ainsi au développement de la France Ils ont cotisé pour leur retraite, elle leur sera donc normalement versée quels que soient les liens avec la France (cf droit international).
Pour ce qui est des pensions obtenues faute de ressources suffisantes, elles ne devront plus avoir de raison d’être quand nous exploiterons nous-mêmes nos richesses.
Quant aux avantages sociaux (action sanitaire et sociale. Sécurité sociale, aide sociale, aide aux handicapés et allocations diverses) acquis par les luttes des travailleurs et le progrès, la Corse est suffisamment riche pour qu ils ne soient en aucune façon remis en cause, mais les excès sur lesquels s’appuient les dans ne devront plus être admis.
International
Dans le cadre de notre libération, notre pays devra assurer son indépendance vis à vis des blocs et de toutes autres puissances car il n est pas question pour nous de nous débarrasser de la domination française pour subir celle dune autre puissance quelle qu’elle sont.
Nous devons contribuer à la paix dans le monde et éviter que la Méditerranée ne devienne un enjeu porteur de guerres entre tes grandes puissances
Nous devons prôner le véritable non-alignement et nous donner les moyens de le faire respecter en rejetant toute tentative de mam-mise sur notre pays par ces mêmes grandes puissances.
Nous devons développer les liens d amitié et d’entraide avec les peuples et nations de la Méditerranée pour faire de cette région du monde une zone de paix et d’indépendance.
Nous devrons soutenir les peuples du monde luttant pour leur indépendance et leur émancipation sociale contre l’impérialisme tout en affirmant que la libération dépend principalement de leur propre lutte.
Libertés politiques et individuelles
Elles devront être garanties et leur expression devra être facilitée tant sous la forme d organisations que des moyens de diffusion des idées : nous devrons prôner une justice indépendante afin d’éviter ( arbitraire : elle devra émaner d’un mécanisme électif particulier.
Légalité réelle de l’homme et de la femme devra devenir effective avec le développement culturel et professionnel des femmes, par leur participation et leur prise de responsabilités dans la lutte, par leur rôle de cadres à tous les échelons de la vie nationale.
Nous devrons débarrasser la société corse de toutes les formes d’exploitation el d’oppression qui pourraient remettre en cause son épanouissement.
La lutte de libération doit aider chaque Corse à saisir les devoirs qu’il doit assumer face à son peuple en développant la notion d’intérêt général.
Institutions
Etant un petit peuple, nous avons la possibilité de mettre en place une démocratie directe à tous les niveaux de la vie locale, régionale et nationale avec un système électif et mandat impératif. Aux divers échelons de la vie publique, la règle devra être responsabilité et participation de chaque citoyen à la vie et au développement de la nation corse et de son patrimoine.
Il nous est impossible de présenter un échéancier ou un catalogue sur l’indépendance ; nous ne voulons rien imposer à notre peuple dans l’exercice de sa liberté retrouvée. Mais nous pouvons, notre engagement nous en donne le droit, donner notre point de vue.
Nous pensons que le peuple librement informé et consulté devra rester le seul maître de son destin.
Notre action militaire et politique vise à le rendre maître sur sa terre et á lui garantir ce droit. Le peuple corse devra donc se donner les moyens politiques et économiques de ses libertés politiques, cela nécessite la suppression de toutes les formes de production et d’échange qui nourrissent le colonialisme. L’activité économique ne devra donc pas échapper au contrôle politique de ceux qui exercent cette activité et cela à tous les niveaux. La nécessité de la réduction de toute dépendance économique implique :
• le rejet de tout développement économique de type capitaliste pour un développement prenant en compte les aspirations et pratiques communautaires de notre peuple tout en garantissant l’existence d’un secteur d’économie de marché qui permette le maintien d’une petite initiative privée à condition qu’elle ne soit pas en opposition avec l’économie nationale. L’unité de production, l’exploitation familiale (industrie, tourisme, agriculture, etc.) devra être maintenue sous forme de bien privé ;
• l’instauration d’un protectionnisme économique afin de favoriser le développement et la diversification de la production agricole corse pour tendre dans un premier temps vers l’autosuffisance alimentaire puis vers l’exportation des surplus dans un stade ultérieur, et de promouvoir une industrialisation adaptée aux besoins de notre terre et au service do notre identité Ceci au moyen d’un régime douanier adéquat : interdiction ou taxation des importations de produits concurrents, inutiles ou somptuaires;
• l’assurance d’un maximum de financement interne en favorisant dans un premier temps l’épargne par rapport à la consommation, en facilitant l’industrialisation, en faisant reposer sur le tourisme et l’agriculture une large partie du coût de l’industrialisation et de la relance de l’artisanat. En créant une banque au service de la Corse qui ne doit pas être l’msiru- rrient de privilégiés mais un élément de la politique économique et de l’assistance sociale (prêts à la production, primes, etc ), elle deviendrait l’organisme financier du développement planifié :
- la mise en place d’un enseignement technique approprié aux choix économiques ;
- la création d’un service public des transports corses;
- le développement énergétique basé sur les ressources naturelles de la Corse avec toutes les garanties au niveau de l’environnement.
3) Moyens de la lutte de libération nationale
Nécessité de la lutte armée
Le refus par l’Etat colonialiste de toute solution politique reconnaissant les droits nationaux du peuple corse explique la nécessité de la légitimité de la lutte armée.
Face à la violence quotidienne que subit notre peuple nié dans ses droits sur sa terra, nous opposons la violence populaire, car les discours, rassemblements, défilés… ne suffisent pas.
L’Etat tergiverse, temporise, il nous berne et nous amuse…
Nous perdons du temps et notre lutte s’essouffle.
La colonisation se poursuit, les non-Corses arrivent plus nombreux par le double jeu de la décorsisation (exil des forces vives) et de la francisation (immigration intensive).
La lutte armée est un instrument politique : c’est le moyen de parvenir à notre but politique.
Elle ne s improvise pas. elle se construit pour servir exclusivement les objectifs fixés par ta libération nationale
Elle s organise progressivement en tenant compte de l’élévation du degré de conscience politique du peuple et des réactions du colonialisme par rapport ò cette prise de conscience. Ce n’est pas l’affaire de quelques militants ou groupies isolés, quelle que soit leur valeur, elle doit progressivement être l’affaire du peuple tout entier.
Préconiser la lutte armée ne signifie pas vouloir « battre la France ».
Le problème corse est politique et non militaire…
Mais, par l’action militaire et politique, progressivement assumée, nous contraindrons l’Etat français à négocier, concrétisant ainsi la victoire politique de la nation corse.
Il n est pas question pour nous de calquer notre lutte sur un modèle quelconque (Algérie. Vietnam. Irlande Nicaragua. Afghanistan). Nous nous contentons d’en tirer les enseignements utiles et d éviter ainsi certaines erreurs.
Notre lutte doit être adaptée á la spécificité corse (pas de frontières, faiblesse démographique, diaspora…).
Notre action militaire utilisera les méthodes de guérilla modernes adaptées à la réalité corse, nous frapperons à l’improviste les points sensibles, les infrastructures françaises en faisant courir le minimum de risques à nos commandos et au peuple corse :
il n’est pas question pour nous d’affronter l’appareil militaire et policier français là où il nous est supérieur en hommes et en matériel ; il n y aura pas d’autre PONTE NOVU.
Nous tiendrons compte des leçons de l’histoire à travers les erreurs (affrontements internes…) et les succès (PAOLI. résistance…).
Nos actions de dissuasion et de représailles sont conditionnées par la perception qu’a notre peuple de la violence colonialiste.
La lutte armée n exclut aucun moyen, c’est aussi et surtout le soutien politique, moral, matériel sous les formes les plus diverses à l’action des patriotes les plus engagés, moyens que doit se donner le mouvement national. Seule cette participation populaire garantit la réussite des actions militaires et de la lutte de libération.
Les plus grandes puissances ne peuvent rien de nos jours face à la volonté d’émancipation des peuples, si petits soient-ils (l’histoire récente est là pour nous le rappeler).
La kilt# clandestine, lucida at déterminée eat la saule vota, la démarcha à visage découvert même nourrie du 0us pur patriotisme est è proscrire car elle mène à l’impasse les minants sont identifiés et livrés aux coups de roccupant et donc neutralisée. De plus, elle met en danger les mutants : c est faire trop de cadeaux à l’appareil policier et militaire français.
Depuis sa création, le FLNC s est attaché à sensibiliser notre peuple dans tous les secteurs sociaux, économies, culturels pour lui faire prendre conscience de la réalité de l’oppression coloniale Durant cette période, première phase de la lutte de libération que nous appelons phase de propagande armée, nos actions dissuasives ont délibérément exclu toute mort d’homme.
Notre action politique et militaire a œuvré pour que soient réunies les conditions nécessaires au déclenchement de la lutte armée proprement dite, deuxième phase de notre lutte
Cette deuxième phase devant contraindre l’Etat français à négocier et à reconnaître les droits nationaux du peuple corse.
Première phase : propagande armée.
Le colonialisme exerce son emprise par divers instruments : l’Etat et son administration, ses forces d’occupation et de répression, ses instruments de développement économique appauvrissant notre peuple et le forçant à l’exil, ses instruments de soutien aux clans, ses instruments d’oppression culturelle, son développement de la colonisation de peuplement (génocide par substitution).
Tous ces instruments sont des cibles pour notre lutte.
Durant cette phase, le FLNC par son action politique et militaire s est imposé d abord comme première force du mouvement national corse (concrétisée par l’importance des procès de nos frères en 1979). les autres mouvements nationalistes étant contraints au suivisme par rapport à nous.
Avec les événements de Bastelica-Aiacciu. le FLNC est apparu comme la première force de contestation corse, les partis de gauche étant contraints de soutenir les mots d ordre tels que la libération de tous les prisonniers et na pouvant pas imposer leur préalable de dénonciation du FLNC
Le déclenchement de la lutte armée implique pour le FLNC de s’imposer comme première force politique corse.
Pour cela, par le développement de la lutte politique et militaire le FLNC à accentuer le phénomène d’éclatement des clans (déjà visible lors des événements de Bastelica où certains élus ont dénoncé la répression), l’action répressive du colonialisme accentuera le clivage pour ou contre la répression. Las clans devront soit la cautionner et donc se discréditer de plus en plus vis-à-vis de leur clientèle résolument corse, soit la dénoncer, le clivage devenant alors Corse-France.
Parallèlement, le processus de décomposition et d’affaiblissement des parus français se poursuivra ; le clivage devenant pour ou contre la lutte de libération nationale.
Deuxième phase : la lutte armée.
La lutte armée concerne l’ensemble du peuple corse. La politisation du peuple est le fruit de la prise de conscience du phénomène colonial. La politisation crée le militant, l’organisation aujourd’hui clandestine réalise l’unité des militants nationalistes. Les bases politiques de la libération nationale animent et justifient leurs actions.
La lutte armée implique la mise en échec et la destruction des instruments du colonialisme (corse, français, ailleurs) Notre lutte ne saurait épargner les ennemis de notre peuple (hommes, organisations, locaux, installations, matériels). Elle implique un développement de l’action politique et militaire en France et au niveau international.
La militarisation du combat politique per l’action violente est déterminée par les étapes de développement du front (compte tenu du degré de la progression de la prise de conscience politique du peuple et de son degré d’organisation à travers ses organisations de masse et ses contre-pouvons), par l’importance des moyens matériels disponibles et engagés par l’escalade répressive du colonialisme.
Troisième phase : le droit à l’autodétermination
Pat la lutta politique et militaire, le peuple corse, après la mise en échec et la destruction des instruments du colonialisme, contraindra l’Etat français à négocier, concrétisant ainsi la victoire politique de la nation corse.
Celte négociation implique des préalables:
- Libération de tous les patriotes et arrêt de toute répression ,
- rapatriement des forces d’occupation et de répression ;
- reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et son droit à l’autodétermination; reconnaissance du fait colonial et donc des conséquences qui en découlent (aide à la reconstruction, indemnisation, aide au retour des Corses, réparations…).
L’Etat français devra s’engager, sous contrôle de l’ONU ou de tout autre organisme international, après une certaine période (durée à déterminer) à garantir les modalités d’application do l’autodétermination. Durant cotte période, l’administration de l’île se fera à égalité entre l’Etat français et les combattants de la libération nationale.
La tâche des patriotes rassemblés au sein du Front est de mener la lutte politique et militaire jusqu’à la défaite du colonialisme et des clans, et do restituer au peuple et à lui seul les moyens politiques, économiques et culturels de mail riser son destin,
Nous luttons pour le peuple corse et c’est à lui seul que nous remettrons la souveraineté nationale et le pouvoir politique que le colonialisme lui a confisqués.
La reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et son droit à la maîtrise de son destin implique la prise du pouvoir politique par le peuple corse. Le rôle de décision et de sanction est dévolu au jxnipie et à lui seul. Les combattants de la lutte de libération nationale feront en sorte que soient prises immédiatement les mesures politiques, économiques et culturelles qui, par le renversement de Laliénation coloniale avec la disparition de toute influence et de tous les instruments du colonialisme, rendront tous ses droits au peuple corse. Notre peuple, alors librement consulté par la voie du suffrage universel réhabilité, deviendra définitivement maître de son destin ; alors, démocratiquement, le peuple se donnera les moyens de chasser définitivement toute forme de colonialisme, d’exploitation et d’oppression.
Un instrument indispensable : le FLNC
Le 5 mai 1976, une étape décisive dans la lutte de libération nationale de notre peuple a été franchie avec la création du FLNC, dernière étape de dix années de lutte.
Le FLNC n’est pas né du hasard, il est issu des luttes du peuple dont il concrétise l’aspiration profonde.
Notre peuple porte en lui sa liberté.
Le rôle du FLNC n’est pas de se substituer au peuple corse pour prendre seul en charge la libération nationale.
Sans CONTRE POUVOIRS populaires, sans prise en main par le peuple lui -même du pouvoir économique et politique, il ne peut y avoir de libération. Celle-ci ne peut donc être le fait que du peuple lui-même…
Mais l’histoire a montré, enCorse et ailleurs, que sans direction politique capable de maintenir sans dévier la perspective finale, pour nous, c est la libération nationale, les luttes populaires s’enlisent ou sont détournées par les réformistes.
Seul le FLNC peut jouer ce rôle.
C’est à-dire :
faire prendre conscience au peuple de la nécessité de la lutte de libération par un travail de propagande et désigner les véritables ennemis :
- faire en sorte que le peuple s’organise et prenne en charge, partout où c’est nécessaire, cette lutte jusqu’à la mise en place de structures de contre pouvoirs à tous les niveaux de la vie économique, politique, sociale et culturelle :
- donner à la lutte des perspectives politiques claires, c’est-à-dire à la fois définir des revendications largement mobilisatrices et faire en sorte que la lutte pour ces revendications aboutisse à la lutte pour la libération nationale. Ce sont ces perspectives politiques claires qui permettent a toutes les luttes sectorielles, à toutes les structures de contre pouvoirs, de converger pour la prise du pouvoir économique et politique :
- frapper militairement le colonialisme partout où c’est nécessaire pour l’affaiblir et permettre à la lutte du peuple corse de progresser Mais il serait illusoire de .songer fane la guerre à l’Etat français et la gagner. Il faut être conscient que notre victoire sur le colonialisme sera politique. La lutte armée est un élément pour affaiblir l’impérialisme, situer les responsabilités et donner plus d’impact à notre combat sur le plan international. Mais nous savons que seule elle serait totalement inefficace.
Le FLNC est l avant-garde du peuple corse. Il est l’expression profonde de son aspiration nationale .. Le peuple corse s’organise progressivement pour prendre en charge sa libération
Le front organise l’action politique
Il réalise l’unité de toutes les couches sociales de notre peuple dont la libération nationale est respiration suprême. Il coordonne la recherche et la réflexion politique des nationalistes et en traduit le programme politique de l’organisation II organise avec l’ensemble du mouvement national le soutien populaire aux militants engagés au combat. Il explique et aide le peuple à porcevoir globelement l’oppression coloniale et les moyens de la combattre. Il réunit les moyens financiers et matériels de l’action politique. Notre programme est une base d accord minimum qui cimente les différentes couches de notre peuple. Le Front ne défend aucun privilège.
Tous les patriotes ont leur place au sein du Front et peuvent s’y exprimer démocratique ment à égalité de droits et de devoirs.
Le Front mène la lutte pour la plus large adhésion de tous sans exclusive et dans le seul souci de renforcer les forces populaires engagées dans la lutte.
Le Front se construit clandestinement avec discipline et détermination, démocratiquement et sans esprit de clan.
Le Front est un vaste mouvement politique enraciné dans toutes les catégories sociales de notre peuple : il a vocation à être partout où le peuple corse vit. souffre et se bat…
Le Front organise la lutte armée
Le Front est un mouvement politique armé, mais cela ne signifie pas que les militants sont divisés en « penseurs et exécutants ». Tous les militants doivent avoir la même formation politique car Taction militaire est une action politique et suppose le même travail d’élaboration politique que toute autre intervention militante. De plus, la meilleure garantie contre la répression est la formation et la maturité politique des militants.
Complément indispensable de l’action politique, la lutte armée ne peut être le fait d individus ou de groupes isolés car ils sont à la fois victimes de la répression et du réformisme qui les manipule (CNR…). Le Front détermine les choix tactiques et stratégiques de la lutte armée II en regroupe les moyens et la maintient fermement dans le sens de la libération nationale.
Le Front par son action politique et militaire est la seule force capable de résister au colonialisme, de le contraindre à reculer et à négocier avec le peuple corse
Le combat du Front est uniquement le combat du peuple corse pour la reconquête de ses droits nationaux et pour lui permettre de se donner librement l’organisation politique et sociale qui réponde à son aspiration. Notre tâche est de mener la lutte pour restituer au peuple les moyens politiques, économiques, culturels de choisir démocratiquement son destin national, c’est notre seul but
Issus du peuple, les patriotes luttent pour lui et c’est è lui seul qu’ils doivent rendre compte de leur action. La lutte de libération est dure mais la détermination s’élèvera au niveau des sacrifices nécessaires
Le FLNC est la première et indispensable étape vers la victoire du peuple corse Les patriotes donnent l’exemple : rassemblés au sein du Front sur les bases d’un programme politique clan, constamment discuté, enrichi des enseignements du combat. Ils se sont engagés avec la volonté ferme de ne pas se laisser détourner du but final.
Le Front ne défend aucun privilège et ne cache aucune ambition. Nous avons trop connu les divisions et les personnalisations pour accepter que la victoire du peuple soit altérée.
C est pourquoi nous continuerons à mener le combat pour la plus large adhésion de tous les patriotes sincères sans exclusive et dans le seul souci de renforcer la lutte de libération nationale.
Pas de liberté sans libération.