(Corse Matin) Extrait du nouveau Settimana, en supplément de votre Corse-Matin du vendredi 14 août : Officiellement, la rencontre s’est bien passée et les échanges ont été « très fructueux ». Voilà pour les éléments de langage distillés à l’issue de la réunion – forcément à huis clos – qui a occupé les nationalistes dits « modérés » et les indépendantistes de Corsica Libera en marge des Ghjurnate internaziunale de Corte dimanche dernier.
Au menu des discussions : la stratégie à adopter au second tour des élections territoriales de décembre prochain. Quelles alliances ? Pour quels objectifs ? Et surtout : selon quelles modalités. Mais sitôt terminé le conclave, les téléphones des journalistes se sont mis à sonner à qui mieux mieux, chaque camp ne souhaitant pas laisser aux fratelli d’en face le monopole de la parole et du décryptage.
Pour une fois, les interlocuteurs se bousculaient au portillon, chacun ayant à coeur de préciser son point de vue et surtout, surtout, ne pas laisser le champ libre aux « amis ».
De ce point de vue, l’explication de texte aura eu le mérite de mettre en lumière un étonnant renversement de perspective et de tendance : désormais, ce sont les nationalistes « modérés » les plus critiques envers le bilan de la mandature, tandis que les indépendantistes se montrent plutôt satisfaits « des avancées » permises par plusieurs votes dont celui, très symbolique, en faveur de la co-officialité de la langue corse.
En toile de fond de ces analyses, les stratégies de rapprochement avec Paul Giacobbi. Tandis que ce dernier et Jean Guy Talamoni paraissent vivre une idylle sans tâche, Gilles Simeoni et les siens voient dans le maître de l’Exécutif territorial le seul véritable adversaire à leur mesure. D’où le concert de critiques et de louanges croisées à l’endroit de Paul Giacobbi. Lequel a d’ores et déjà réussi – malgré lui ? – à diviser le courant nationaliste. Pour mieux régner ?
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