Paul Giacobbi, Président de l’Exécutif de la Collectivité Territoriale de Corse, mis en examen pour « détournement de fonds publics » dans l’affaire des Gîtes ruraux,entre 2007 et 2010, alors qu’il était Président du Conseil Général de Haute-Corse (entre 400 à 500000 euros distribués à des proches présumés, qui les auraient utilisés à des fins personnelles ou au bénéfice de leurs proches, selon les deux magistrats du Pôle économique et financier qui l’ont interrogé durant 13 h ce mardi 21 juillet à Bastia.
Présumé innocent, il a été laissé en liberté et aucune mesure particulière n’a été prise à son encontre. Il bénéficie de l’immunité parlementaire, car il est Député, et les magistrats n’ont engagé aucune démarche visant à lui faire retirer son immunité. L’enquête engagée il y a plus de deux ans (perquisitions ces dernière semaines au Conseil Général de Haute-Corse et à la Collectivité Territoriale de Corse entre-autres) se poursuit et d’autres personnes, après celles déjà inculpées (16 personnes dont quatre fonctionnaires du Conseil Général de Haute-Corse) pourraient être inquiétées.Paul Giacobbi récuse toutes les accusations à son encontre
Au-delà du judiciaire…
Au-delà de l »amorce d’une éventuelle opération « mani puliti » dans l’île (les magistrats du Pôle économique et financier n’ont guère fait de zèle depuis leur installation après l’Affaire Erignac, alors qu’ils auraient sûrement beaucoup de grain à moudre s’ils s’intéressaient aussi aux circuits politiques parisiens proches de la gauche au pouvoir mais aussi de la droite) laquelle si elle s’avérait, devrait aussi aller plus loin et ne pas oublier les tenants de la Droite en Corse, certains observateurs notent que la campagne des élections Territoriales débute. Pour ces observateurs, Paul Giacobbi semblait avoir un tapis rouge devant lui pour retrouver ses responsabilités au sein de la CTC en Décembre, la droite étant divisée et les restes de la gauche qui ne le soutenaient pas ou plus ne pesant pas lourd face aux forces hétéroclites le soutenant.
Simple coïncidence ? hasard du calendrier ? ou…..troublant dans tous les cas.
Paul Giacobbi avait permis durant sa mandature à nombre de revendications portées par les Nationalistes corses d’être désormais portées par une majorité d’élus à l’Assemblée de Corse. Cette situation ne semble pas être du goût de certaines forces « républicaines » ultra-jacobines au sein de la gauche au pouvoir (et de certains de droite que le gouvernement PS préfère écouter dans l’île ou à Paris). Cette affaire juridique semble de facto une entrave au Processus initié par l’Assemblée de Corse… Et la perspective d’une défaite des forces soutenant la majorité de Paul Giacobbi à la Collectivité Territoriale de Corse en Décembre ne peut que réjouir les opposants à tout processus d’évolution de la situation politique dans l’île, surtout depuis l’annonce du FLNC, réitérée la semaine dernière, d’un « processus de démilitarisation progressif du champ politique corse », initiative à laquelle le pouvoir français n’a répondu pour l’heure que par un « dialogue virtuel » et une Collectivité unique dont il reste à définir par ordonnances le contenu et les compétences… Et d’ici 2018, il y a du temps, et peut-être une autre majorité en Corse verra-t-elle cela sous un autre angle, ce qui ne pourra que réjouir le pouvoir parisien de gauche ou de droite,peu enclin à engager un véritable processus de Dévolution politique en Corse, en cas de changement à Paris…
Et on ne peut, dans le même temps, que s’interroger sur le timing « troublant » qui veut que le même jour la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris refuse la libération de Petru Paoli, (responsable de Corsica Libera, arrêté le 18 février), dans des conditions juridiques « ubuesques » pour le moins étranges…
L’avenir devrait nous éclairer d’avantage sur les objectifs suivis et es conséquences politiques de cette journée du mardi 2l juillet en Corse d’ici et après décembre 2015