FEMU A CORSICA a envoyé une lettre au Président de l’Assemblée de Corse afin de demander la tenue d’une session extraordinaire consacrée à la problématique de la Xylella Fastidiosa
Groupe FEMU A CORSICA
Assemblée de Corse
22 Cours Grandval
20187 Ajaccio Cedex 1
Monsieur le Président de l’Assemblée de Corse
Ajaccio le 24 juillet 2015,
Monsieur le Président,
Comme tous les corses, le groupe Femu A Corsica a manifesté hier sa profonde inquiétude et son indignation face à l’annonce par la préfecture de l’intrusion dans l’île de la bactérie Xylella Fastidiosa. Un foyer officiel d’infection été identifié dans le Valincu. Désormais, le risque est immense de voir la situation empirer et la propagation s’accélérer au-delà des limites de cette région.
Le couvert végétal de notre ile est sans défense, sans remède et voué à la disparition à très court terme, et, avec lui, tout ce qui forge l’identité et l’existence du Peuple Corse, tant au niveau patrimonial, culturel, social, économique et environnemental.
Comme vous le savez, notre groupe politique s’est fortement engagé depuis plus d’un an dans ce combat, jusqu’à hier, de prévention et d’information, et aujourd’hui d’organisation d’une riposte, face à ce qui constitue « subitement » le début d’un cataclysme historique.
Pour notre part, nous condamnons sans réserve l’attitude de l’Etat, campée trop longtemps dans un « mensonge de santé » insupportable, et qui n’a jamais pris la véritable mesure des dangers encourus. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir répété en de multiples occasions, notamment depuis la constitution d’un collectif en août 2014. Notre visite dans la zone sinistrée des Pouilles, sous l’égide de l’ODARC, en octobre de la même année, avait définitivement confirmé nos craintes.
Malheureusement les résultats sont là : les tergiversations et les atermoiements habituels du ministère de l’agriculture et de ses représentants nous renvoient à un constat amer d’impuissance collective face à la catastrophe pressentie.
Parce que nous ne sommes pas résignés et que nous sommes dépositaires, collectivement, d’un patrimoine inestimable pour les générations à venir, une réaction s’impose. Nous ne pouvons nous en remettre totalement à un État qui a failli et qui met en place un traitement palliatif sur notre terre, nettement insuffisant dans son dispositif et ses moyens. Ses responsabilités sont immenses; nos questions orales, nos motions, nos communications sont là pour témoigner de l’ampleur de sa faute.
En ce 24 juillet 2015, Femu A Corsica estime indispensable la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée de Corse. Nous vous la demandons de manière solennelle, non pour dresser un énième constat d’une situation dramatique, mais pour dire d’abord à l’Etat qu’il doit assumer pleinement ses prérogatives et ses devoirs, en décrétant un plan d’urgence exceptionnel.
De la même manière, notre assemblée doit aussi mettre les corses en face de leurs responsabilités, à tous les niveaux de la vie politique, économique, associative, culturelle et sociale, et dans tous les territoires.
Nous le répétons, la Corse est en danger de mort; nous avons le devoir de défendre ce qu’elle est et ce qu’elle doit transmettre aux générations futures.
Dans l’attente d’une réponse rapide et positive à notre demande, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
Jean-Christophe ANGELINI
Président du groupe FEMU A CORSICA