#corse StoriaCorsa 1998 « De l’assassinat de Claude Erignac aux nouvelles scissions, à la revendication d’indépendance »

L’année 1998 constitue dans l’histoire de la LLN, un tournant pour le mouvement national, tant dans la clandestinité, que dans les mouvements publics. Un nouveau mouvement clandestin revendique l’assassinat de Claude Erignac, Départs au sein d’A Cuncolta de militants historiques… Les rivalités continuent, la guerre ne semble pas stopper…

JANVIER 1998

Le 4 janvier 1998 : Un tueur cagoulé a abattu de deux décharges de chevrotines un homme qui sortait d’un bar près de Corte. La victime, un fonctionnaire de l’Equipement, âgé de 43 ans, a été tué.

Le 6 janvier 1998 : Sur 455 attentats commis en Corse l’an dernier, contre 574 en 1996, 158 ont été revendiquée par l’une des branches de la mouvance du FLNC. Une minorité, donc. Les autres ? « Ils sont imputables à des conflits d’intérêts particuliers », a affirmé le procureur général de la cour d’appel de Bastia.

Dans la nuit du 8 au 9 janvier 1998 : Deux attentats ont eu lieu en Corse : cinquante kilos de nitrate-fuel, à 01h10, dans la concession automobile Peugeot d’Ajaccio, appartenant au président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Gilbert Casanova. Cet attentat n’a pas fait de victimes, a provoqué la mise en chômage technique de 45 personnes. C’est la sixième fois depuis 1990 qu’un  garage appartenant à Gilbert Casanova est la cible de terroristes.

Dans la nuit du 8 au 9 Janvier 1998 :  A 23h30, à Bastia, un attentat a visé une agence de l’ANPE.

Le 21 Janvier 1998 : Libération reçoit un nouveau texte du même groupe SAMPIERU, frappé d’un sigle légèrement différent. Le dessin est plus travaillé et tourné vers la droite, mais la typographie est la même. Cette fois, le groupe Sampieru annonce sa dissolution et dénonce ses propres chefs. «Leur mégalomanie dangereuse nous conduit à refuser aujourd’hui (…) un jeu pervers qui consiste à raviver les querelles qui engendreront à nouveau le cycle infernal de l’affrontement entre Corses.» La dénonciation est même accompagnée d’une accusation très directe, au paragraphe suivant. «Nous condamnons (…) toutes actions qui pourraient à nouveau être menées contre (…) certains fonctionnaires représentants éminents de l’Etat colonial.» En clair, l’homme désigné comme le chef de Sampieru dans le premier communiqué est dénoncé comme un individu dangereux prêt à s’en prendre à un représentant de l’Etat dans le second.

Le 25 janvier 1998 : Le FLNC-Canal historique a annoncé la rupture de la trêve des opérations armées qu’il observait depuis la victoire des socialistes, en juin. « Nous sommes prêts à occuper militairement le terrain politique », ont dit des hommes cagoulés et armés, lors d’une « conférence de presse » organisée, dans la soirée, dans le maquis, près de Ponte-Leccia (Haute-Corse). « La gauche au pouvoir depuis huit mois n’a donné à ce jour aucun signe tangible d’une réelle volonté de se détourner des graves errements de ses prédécesseurs », ont-ils expliqué.

FEVRIER 1998

02 février 1998 : Arrestation d’un homme (celle là d’info)

 

Le 6 février 1998 : le préfet Claude Erignac est assassiné. Il est presque 21 heures, vendredi soir, lorsque Claude Erignac dépose sa femme devant le Kallisté, un cinéma-théâtre tout près de la gare d’Ajaccio, qui donne la Symphonie héroïque, jouée par l’orchestre d’Avignon. Claude Erignac fait le tour du pâté de maisons et gare sa voiture sur un trottoir, cours Napoléon, comme tout le monde. Claude Erignac, 60 ans, est mort de trois balles dans la nuque, tirées par derrière. La police est là tout de suite, retrouve aussitôt l’arme du crime, un Beretta 9mm, un chargeur un peu plus loin et trois ou quatre balles éjectées mais non percutées. Un jeune homme assure avoir tout vu. (Claude Erignac, qui se rendait à un concert, est tué à 21h05 de trois balles par un tueur « blond » agissant à visage découvert)

Le 6 février 1998 : Arrestation des trois marocains fortement soupçonnés du meurtre d’Erignac… Moins d’une heure après la mort de Claude Erignac, ces trois jeunes gens, formellement identifiés, au moins pour l’un d’entre eux, par un témoin direct des faits ont été interpellé. Il est un peu plus de 21 heures. (Il s’agira d’une erreur, la première dans les arrestations : Piste Marocaine)

Le 7 février 1998 : Jacques Chirac a exprimé, dans la matinée, du perron de l’Elysée, sa « détermination à ce que tout soit mis en œuvre pour que l’autorité de l’Etat soit respectée » en Corse. Les coupables de l’assassinat du préfet Erignac « seront châtiés », y compris ceux qui auraient « inspiré » ou « commandité » cet acte, a renchéri Lionel Jospin,  plus tard à Ajaccio. L’un des trois suspects interpellés la veille a été relâché dans la soirée.

Le Dimanche 8 Février 1998 : Jean-Pierre Chevènement a évoqué, dimanche 8 février, l’hypothèse d’un « arrière-plan pseudo-mafieux » dans l’assassinat du préfet Claude Erignac.

Le Lundi 9 Février 1998 : Lundi matin, deux personnes étaient toujours en garde à vue, à Ajaccio. Mais, de source proche de l’enquête, on indiquait que cette hypothèse était refermée. Les charges qui pesaient sur Abdel et Mustapha, deux jeunes d’origine marocaine issus du quartier de Mezzavia, se sont amenuisées tout au long du week-end.

Marcel-Lorenzoni-CorsePPI (7)

Erignac-Interpellation-MarcelLorenzoni

Le  Lundi 9 février 1998 : Arrestation de 13 personnes environ, Marcel Lorenzoni est interpellé par la DNAT pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (Marcel Lorenzoni et  Maestracci Fabienne). Les enquêteurs n’ont pas pu trouver sur les lieux de perquisition tous les individus recherchés.

Selon les informations de l’époque cette arrestation étaient relatées ainsi : « Lundi 9 février au matin, une dizaine de personnes ont été interpellées par les policiers chargés de l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac. Les enquêteurs visent les membres d’un petit groupe nationaliste connu sous le nom de Sampieru. Ils n’excluent pas que ce groupe puisse avoir agi pour le compte de personnes liées à la mafia.

 

Le Lundi 9 Février 1998 : L’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac a, en outre, été revendiqué lundi matin à Ajaccio dans un communiqué non signé mais authentifié, parvenu à la presse locale. Il l’est par la mention des références de fabrication du pistolet Beretta 9 mm. (l’assassinat est revendiqué par un groupe anonyme, qui mentionne en guise d’authentification l’utilisation d’une arme volée le 6 septembre 1997 à la gendarmerie de Pietrosella (Corse-du-Sud) (LIEN)

Le 10 février 1998 : Arrestation de 3 ou 5 personnes environ dont une perquisition chez les Lorenzoni.  Trois autres personnes ont été interpellées, tôt dans la matinée, par les policiers du Raid. L’une à Bastia, les deux autres à Porticcio. Leur arrestation porte à quatorze le nombre de personnes gardées à vue depuis le premier coup de filet la veille. Aucune ne serait directement impliquée dans l’attentat. Deux militants nationalistes interpellés la veille ont, néanmoins, été transférés à Paris par avion militaire. Le plus connu est Marcel Lorenzoni, Lorenzoni est toujours suspecté de liens avec le mouvement « Sampieru », celui qui avait revendiqué la prise d’otages pendant laquelle fut volé le pistolet qui a tué le préfet. Des pains de plastic et des armes à feu auraient été saisis à son domicile. Parallèlement, les enquêteurs poursuivent leurs investigations autour des « dossiers sensibles » traités par Claude Erignac.

Le 10 février 1998 : Transfert à Paris de deux Nationalistes

Le 11 février : 40 000 Corses manifestent à Ajaccio et Bastia à l’initiative du  » manifeste des femmes pour la vie « 

Le 12 Février 1998 : Un troisième militant nationaliste, Paul Poggi, a été transféré à Paris. Il a rejoint Marcel Lorenzoni et Paul-Dominique Bozzi dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire. En revanche, les huit personnes gardées à vue à Ajaccio ont été remises en liberté. Par ailleurs, un autre Corse, Jean-François Antonietti, 29 ans, a été mis en examen et écroué à Ajaccio pour détention d’arme et association de malfaiteurs

Le 13 février 1998 : Mise en Examen de Marcel Lorenzoni, Paul Dominique Bozzi et de Paul Poggi et déportation à Paris.

Le 13 février : le préfet Bonnet est installé au Palais Lantivy. Chevènement veut mettre un terme «aux appétits semi-mafieux ». C’est la mission de Bernard Bonnet, préfet de Corse, installé  par Jean-Pierre Chevènement, sept jours après l’assassinat de Claude Erignac. Le nouveau représentant de l’Etat examine les lourds dossiers de son prédécesseur.

13 février : Le ministre de l’Intérieur a installé à Ajaccio le nouveau préfet de Corse, Bernard Bonnet, qui a affirmé sa « détermination ». Mais, déjà, Max Simeoni, l’un des leaders de l’Union du peuple corse, s’est dressé contre le « militant jacobin extrémiste » que serait, selon-lui, le nouveau préfet.

14 février : Le frère et des amis indépendantistes de Marcel Lorenzoni, l’un des trois militants nationalistes corses écroués la semaine dernière à Paris, ont condamné, à Ajaccio, l’assassinat du préfet Erignac et ont décidé de poursuivre ceux qui l’ont présenté, notamment dans la presse, comme l’un des suspects de cette action terroriste.

17 février : Quatre interpellations on eu lieu, dans la matinée, parmi les proches de Marcel Lorenzoni.

18 février : Les quatre personnes interpellées la veille ont été remises en liberté à Ajaccio.

19 février : Trois personnes ont été interpellées dans les milieux proches de Lorenzoni. Deux semaines après l’assassinat du préfet Erignac, l’enquête progresse difficilement.

MARS 1998

Le 3 Mars 1998 : Les douaniers de corse refusent de prendre part aux contrôles routiers demandés par le préfet Bonnet.

Le 3 Mars : L’Assemblée nationale, unanime, a décidé de créer une commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation des fonds public en Corse. A sa tête, le socialiste Jean Glavany.

Le 4 Mars 1998 : Six personnes  travaillant au quotidien U Ribombu (dont le rédacteur en chef et deux journalistes), organe de l’organisation A Cuncolta, ont été interpellées dans la matinée à Bastia. Les six personnes travaillant à l’hebdomadaire U Ribombu ont été remises en liberté dans la soirée. Après l’interpellation de Jean Nicolai, directeur du journal U Ribombu, et directeur général du SC Bastia, les footballeurs et les dirigeants du club de D1 ont manifesté sur la pelouse de Furiani. Le Sporting Club de Bastia n’a rien à voir avec la politique. « C’est une entreprise sportive. L’interpellation de notre directeur général porte une grave atteinte au club. C’est intolérable ».

Le 9 mars 1998 : Le Conseil de sécurité intérieure, réuni autour de Lionel Jospin, a décidé la création d’une « plate-forme interservices » en Corse pour lutter contre « la délinquance économique et financière » qui, selon Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur, a atteint « des proportions préoccupantes ».

Le 15 mars 1998 : Premier tour des élections régionales et cantonales.

Le 16 mars : Le Syndicat des travailleurs corses (STC), de tendance nationaliste, a bloqué l’aéroport d’Ajaccio et le dépôt pétrolier du Vazzio, non loin de la ville. cette action intervient dans le conflit qui oppose, depuis cinq semaines, les syndicats du secteur santé à leur ministère de tutelle au sujet du taux directeur de l’enveloppe régionale de santé, jugée trop faible.

Le 19 mars 1998 : Sept inspecteurs de l’Inspection générale des finances, venus de Paris, passent au crible, depuis la matinée, les comptes et documents du Crédit agricole de la Corse, au siège de la Caisse régionale, à Ajaccio. Ils agissent sur ordonnance du président du tribunal de grande instance d’Ajaccio. Le Crédit agricole corse figure sur une liste « d’investigations approfondies » proposée, le 15 octobre, par l’ancien préfet de police Gérard Bougrier.

22 mars : Deuxième tour des élections régionales : majorité absolue aux listes de droite. 21 élus RPR emmenés par Jean Baggioni (37 % des voix), 5 divers droite (10,8 %), 16 Gauche plurielle emmenés par Emile Zuccarelli (33,2 %), 4 divers gauche (9,1 %) et 5 Régionalistes (9,8 %). Participation de 70 %

Le 24 Mars 1998 : 4/6 des militants CGT et STC mis en Examen.

Le 26 Mars 1998 : Interpellation de deux frères et de la Compagne de Marcel Lorenzoni (Fabienne Maestracci)

Le 28 Mars 1998 : Maurice Lorenzoni a été mis en examen le 28 mars pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Maurice Lorenzoni a été mis en examen le 28 mars pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Selon son avocat, Me Lucien Felli, les policiers n’avaient pourtant découvert à son domicile qu’une coupure de presse présentant l’organigramme des mouvements nationalistes corse et le « manuel du militant nationaliste », un petit livre distribué sous le manteau en Corse depuis une quinzaine d’années.

Le 30 mars 1998 : La Haute-Corse a basculé à gauche. Paul Giacobbi, membre du Parti radical de gauche a créé la surprise. Il a devancé d’une voix (14) le candidat RPR Jean Raffali que présentait la droite à la place du président sortant, Paul Natali (DVD) qui n’avait pas réussi à faire l’union des quinze conseillers de droite (1 UDF, 7 RPR, 7 DVD). Giacobbi a été élu au troisième tour, grâce à deux bulletins nuls, qui ont manqué à la droite.

Le 31 Mars 1998 : Interpellations à Purti vechju et AIACCIU de cinq militants Cuncolta (affaire attentat 96). Ces interpellations, qui n’auraient pas de lien direct avec l’assassinat du préfet Claude Erignac, suscitent une certaine agitation dans les milieux nationalistes. D’eux d’entre elles ont été transférées à Paris pour être entendus par les juges antiterroristes. L’un des deux est un réfugié politique basque, ancien responsable des finances de l’ETA.

Le 31 Mars 1998 : Interpellations de 6 personnes après la veghja suite interpellation de la journée.

En mars 1998  : les élections territoriales sont annulées

AVRIL 1998

Le 01 avril 1998 : Interpellation de Louis Pierantoni (Affaire Attentat de Bastia 07/96)

Le 03 avril 1998 : 5 personnes interpellées le 31/03/98 ont été transféré à Paris

Le 04 avril 1998 : 4 des 5 interpellées mis en examen, 3 des 5 interpellées ont été écroués et 1 mis en liberté. Quatre nationalistes du mouvement A Cuncolta Naziunalista, interpellés le 31 mars à Ajaccio, ont été mis en examen à Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Trois d’entre eux ont été écroués. On leur reproche d’avoir entretenu des relations étroites avec les auteurs présumés d’une série d’attentats.

Le 4 avril 1998 : Le procureur de la République d’Ajaccio a ouvert une information judiciaire contre la Caisse du Crédit agricole de la Corse pour « escroqueries », « détournements de fonds publics », « faux et  usages de faux », « complicités en matière de faux et usages de faux » et « abus de biens sociaux ».

Le 9 avril 1998 : Le ministère de l’Intérieur prend très au sérieux des menaces de mort reçues, début avril, tant par la ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, que par le nouveau préfet de Corse, Bernard Bonnet.

Le 9 Avril 1998 :  « Des prêts importants » accordés par le Crédit agricole de Corse n’ont jamais été remboursés, a confirmé le ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn.

Le 10 avril 1998 : Des inspecteurs généraux des Finances, encadrés de gendarmes, ont investi la Direction départementale de l’agriculture (DDA) de Haute-Corse, à Bastia.

Dans nuit du 12 au 13 avril 1998 : Un attentat à l’explosif a été commis vers 5h30 contre une Mercedes sur le parking d’une résidence non loin du centre-ville d’Ajaccio. Il n’y a pas eu de blessés.

Le 15 avril 1998 : Le gouvernement a nommé un nouveau préfet en Haute-Corse, Bernard Lemaire, et un nouveau patron pour le SRPJ d’Ajaccio, Frédéric Veaux. D’autres nominations vont intervenir dans la justice.

Le 21 avril 1998 : Interpellations de 10 militants proche d’A Cuncolta. Dix personnes proches du mouvement Cuncolta Naziunalista ont été interpellées à Bastia. Plusieurs d’entre elles appartiendraient à Bastia Securita, une entreprise de convoyage de fonds. Quatre ont été relâchées en début d’après-midi.

Le 22 avril 1998 : Remise en liberté de 4 des 10 du 21/04/98

Le 23 avril 1998 : Transfert de 2 personnes vers paris (des 10 du 21/04/98) et libération des derniers.

Le 23 avril 1998 : Arrestation de deux personnes dont 1 à Patrimonio. Deux personnes proches du MPA ont été interpellées vers Bastia sur commission rogatoire du juge Bruguière dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac.

24 avril 1998 : Remise en liberté d’un interpellé du 23/04/98, l’autre est toujours entendu.

Le 27 avril 1998 : M. Démétrius Dragacci, directeur du SRPJ d’Ajaccio quitte l’île, est remplacé par M. Veaux

MAI 1998

cuncoltanaziunalista

En Mai 1998 : A Cuncolta naziunalista change de nom et devient A Cuncolta indipendentista

cuncoltaindipendentista

Le 1er Mai 1998 : Un atelier d’armes et un véritable arsenal ont été découverts dans le cadre de l’opération « Kalach 67 » respectivement en Corse et en région parisienne. L’enquête de la gendarmerie partie de Strasbourg pourrait maintenant se tourner vers les fournisseurs étrangers.

Le 4 Mai 1998 : Les enquêtes sur les malversations financières s’intensifient sur l’île. Une information judiciaire est ouverte sur la caisse régionale qui affiche un trou de 900 millions de francs. Une information judiciaire a été ouverte. Les policiers ont saisi, 2,5 tonnes de documents, portant sur 10 ans de mouvements quotidiens.

Le 4 Mais 1998 : Dans le même Transall qui transportait les documents saisis à la Caisse régionale du Crédit agricole de Corse, quatre militants nationalistes s’envolaient également vers Paris. Trois d’entre eux, Paul Istria, Jean-Luc Ottavi et Olivier Sauli, ont été écroués  dans la capitale après avoir été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » par le juge Gilbert Thiel.  Ces hommes, militants déclarés du mouvement A Cuncolta Naziunalista, avaient été transférés d’Ajaccio la veille au soir en compagnie de Jean-Michel Emmanuelli, directeur-général de l’hebdomadaire « Le Journal de La Corse ». Ce dernier, également mis en examen, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. La justice les soupçonne d’avoir entretenu des relations étroites avec les auteurs présumés, déjà mis en examen et écroués, d’une série d’attentats perpétrés en septembre 1996 contre des bureaux de poste de la région d’Ajaccio, ou lors de « nuits bleues », en novembre 1996 et février 1997.

Le 4 Mai 1998 : Le procureur de la République d’Ajaccio a ouvert, une information judiciaire pour violation du secret de l’instruction à la suite de la diffusion par plusieurs médias d’un rapport de l’inspection générale des Finances sur des prêts accordés par le Crédit agricole de la Corse.

Le 08 Mai 1998 : Un attentat a endommagé dans la nuit de jeudi à vendredi à Afa (Corse-du-Sud), l’appartement d’un des responsables du projet de création d’un parc marin dans les Bouches de Bonifacio, un espace naturel remarquable. L’attentat, qui n’a pas fait de blessé, n’a pas été revendiqué. Il a été condamné dans la journée par plusieurs associations écologistes.

Le 8 mai 1998 :  Attentat contre le conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur à Marseille. Une charge explosive de 2 à 3 kg avait explosé dans la soirée sans faire de blessé.

Dans la nuit du 8 Mai 1998 au 9 Mai 1998 : 3 personnes interpellés en flag. Quelques heures après l’attentat de Marseille, un commando de trois jeunes gens, encagoulés et gantés sur le point de commettre un attentat, a été interpellé, vers 03H00 à Ajaccio, à proximité d’une agence du Crédit Agricole. Deux d’entre eux sont connus des services de police. Les trois hommes, âgés de 18, 22 et 26 ans, étaient en possession de 150 grammes de dynamite, d’un détonateur pyrotechnique et de 21 cm de mèche lente. Ils ne se réclament, selon les enquêteurs, d’aucune organisation nationaliste. Ils ont été placés en garde à vue à Ajaccio ainsi que le chauffeur du véhicule qui les transportait, puis transférés vers Paris

Le 12 Mai 1998 : Dans un texte authentifié parvenu à l’AFP de Bastia, le mouvement clandestin FLNC CANAL HISTORIQUE  a revendiqué l’attentat qui a endommagé, vendredi soir, le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur à Marseille. « Nous reprenons aujourd’hui le fil de notre combat », prévient le FLNC Canal Historique qui explique avoir respecté une « période d’observation de trois mois » à la suite de l’assassinat du préfet, le 6 février à Ajaccio. L’organisation clandestine avait fermement condamné cet assassinat.

Le 12 Mai 1998 : Trois personnes, dont deux ont été relâchées, ont été interpellées à Ajaccio dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Erignac et de celle sur une tentative d’attentat vendredi soir dans l’île. Un militant nationaliste restait en garde à vue hier soir.

Le 15 Mai 1998 : Michel Valentini et son épouse interpellés. Le président de la chambre régionale d’agriculture de la Corse, Michel Valentini, et son épouse ont été interpellés par les gendarmes, ce matin à leur domicile à Bastia, dans le cadre de l’enquête sur des prêts abusifs accordés par le Crédit agricole. Le couple Valentini a été immédiatement transféré à Ajaccio et placé en garde à vue. Il a été entendu toute la journée par les gendarmes chargés de l’enquête. Les auditions se poursuivaient. Dans le cadre de ce dossier, une information contre X avait été ouverte en avril par le procureur de la République de Corse-du-Sud, Jacques Dallest, pour « escroqueries, détournements de fonds publics, faux et usages de faux, complicités en matière de faux et usages de faux et abus de bien sociaux ».  Dans un rapport de l’inspection générale des finances demandé en mars par le ministère de l’Économie et des Finances, Michel Valentini apparaît aux côtés d’une quarantaine d’autres personnalité de l’île parmi les bénéficiaires de prêts indûment attribués. Selon le rapport, le président de la chambre régionale d’agriculture, ancien élu DVD à l’assemblée de Corse, aurait disposé d’une quinzaine de prêts du Crédit Agricole portant sur 14,8 millions de francs de versements, dont 2,2 MF d’impayés et 7,4 MF de dettes.  En outre, M. Valentini a contracté au nom de son épouse un encours de 7 MF de dettes au Crédit Agricole. Mais selon le rapport, Mme Valentini n’est pas agricultrice. D’origine brésilienne, elle a été gérante d’un bar à Bastia jusqu’en 1995. Le rapport révèle encore qu’« un prêt ayant fait l’objet de mesures publiques d’aides au désendettement lui a servi à financer l’acquisition d’un véhicule 4X4 de marque Mercedes ».  Ce contrôle de la caisse régionale du Crédit Agricole par l’Inspection générale des finances et l’Inspection générale de l’agriculture avait été requis courant mars par le ministère de l’Économie et des Finances. Dans cette enquête, près de 2,5 tonnes de documents ont été saisis au Crédit Agricole à Ajaccio et sont actuellement épluchés par des militaires du Service des opérations de la Direction de la gendarmerie à Paris qui rendront le résultats de leurs travaux avant fin mai.  A la suite de la publication d’extraits du rapport de l’inspection générale, Michel Valentini, qui fut dans les années 80 secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de Haute-Corse, avait, en milieu de semaine, vivement contesté les accusations portées contre lui.

Dans la nuit du 15 au 16 Mai 1998 : Attentat perpétré dans la nuit du 15 au 16 mai contre les locaux de la police municipale à Aix-en-Provence. Action dédiée aux 25 prisonniers politiques corses ». Une charge de deux kg avait dévasté une partie des bureaux.

Le 16 Mai 1998 :  Les gardes à vue du président de la chambre régionale d’agriculture de la Corse, Michel Valentini, et de son épouse, interpellés vendredi dans le cadre de l’enquête sur des prêts abusifs accordés par le Crédit agricole, ont été prolongées hier de vingt-quatre heures. Le couple Valentini devrait être présenté aujourd’hui au parquet d’Ajaccio.

Le 16 Mai 1998 : Une quarantaine de bungalows édifiés illégalement par l’Assemblée territoriale en bord de mer, à Poggio Mezzana, au sud de Bastia, ont été détruits. Et cela, en présence du préfet Bonnet.  La démolition de constructions touristiques illégales sur la commune de Poggio Mezzana, au sud de Bastia, a commencé ce matin en présence du préfet de Haute-Corse. « L’Etat a décidé de l’exécution forcée d’un arrêt de la Cour de cassation en date du 15 octobre 1997 qui devait être appliqué avant le 15 mai » sur une partie du complexe touristique Alba Serena, aménagé il y a une quinzaine d’années par le promoteur corse Paul Semidei. Quarante bungalows, un chapiteau et divers équipements, dont un restaurant et des cours de tennis, édifiés sans permis dans la bande littorale de 100 mètres seront réduits en gravats. Le terrain devra retrouver sa végétation initiale.

Le 17 Mai 1998 : Le président de la chambre régionale d’agriculture Michel Valentini, a été mise en examen à Ajaccio et écrouée dans le cadre de l’enquête menée par les gendarmes sur les prêts abusifs accordés dans l’île par le Crédit agricole. Son épouse a connu le même traitement.

Le 19 Mai 1998 : Le FLNC-Canal historique, a revendiqué à Bastia l’attentat qui a visé samedi les locaux de la police municipale à Aix-en-Provence dans un communiqué authentifié. Le mouvement clandestin, bras armé de l’organisation A Cuncolta Naziunalista, y revendique l’ouverture d’un dialogue avec l’Etat Français.

Le 19 Mai 1998 : Par ailleurs, cinq personnes, interpellées le matin, à Bastia, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac ont été relâchées dans l’après-midi. Aucune charge n’a été retenue contre elles.

Le 21 Mai 1998 : Les activités de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) de Corse seront suspendues, à partir du 23 mai, par le ministère de l’Agriculture qui met en cause sa gestion. Deux conditions ont été posées à une reprise des activités de la SAFER: le départ de son directeur, Philippe de Casalta, et l’établissement d’un plan de redressement «crédible» afin de rétablir une situation financière préoccupante.

Le 25 Mai 1998 : Sept proches du nationaliste corse Marcel Lorenzoni, écroué à Paris après l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février, ont entamé  une grève de la faim à l’église Saint-Roch d’Ajaccio, pour protester contre les conditions de son incarcération. Depuis le 30 avril Marcel Lorenzoni observe une « grève de la faim totale » en prison après avoir « déclaré solennellement n’avoir rien à voir avec le meurtre du préfet Erignac ».

Le 26 Mai 1998 : Le directeur de l’hôpital de Bonifacio, Jean-Marc Ciabrini a été placé en garde à vue après-midi dans les locaux de la gendarmerie de cette ville. Il avait été suspendu de ses fonctions mercredi dernier après la constatation de graves « irrégularités » et de « légèretés » dans sa gestion, relevées dans une lettre d’observations définitives de la chambre régionale des comptes.

Dans la nuit du 28 au 29 mai 1998 : Un attentat à l’explosif a visé l’institut universitaire de formation des maîtres, à Corte. La charge, de moyenne puissance, a explosé vers 2h15, provoquant des dégâts assez importants. L’attentat n’a pas été revendiqué.

Le 29 Mai 1998 :  Paul Grimaldi, le lieutenant de Jean-Louis Fargette – le caïd varois tué en Italie en 1993 – et son frère Robert Fargette, alias Bert, ont affirmé, hier qu’ils étaient totalement étrangers à l’assassinat de Yann Piat. L’allure fière, le regard noir, la barbe taillée avec soin, Paul Grimaldi, 47 ans, exploitant agricole en Corse, n’a rien à dire spontanément sur la mort de Yann Piat, le 25 février 1994.

JUIN 1998

1er Juin 1998  : le GPS est créé

Le 02 Juin 1998 : 7 personnes interpellés en haute Corse

Le 3 Juin 1998 : 6 personnes interpellées en plaine. Six nouvelles interpellations en Haute-Corse Six personnes qui occuperaient des postes à responsabilités dans les agences du Crédit agricole d’Aléria et de Ghisonaccia ont été interpellées en Haute-Corse et placées en garde à vue à Bastia.

Le 3 juin 1998 : Le gouvernement a pris un décret qui lui donne les moyens de renforcer les pouvoirs du préfet de Corse, « en cas de crise menaçant l’ordre public, nécessitant la mise en œuvre de moyens exceptionnels et affectant plusieurs départements ». Le préfet de Corse est ainsi assimilé aux préfets des zones de défense (créé en 1996).

le 04 juin 1998 : Interpellations de mardi : Six personnes toujours en garde à vue à Paris, Les six personnes transférées à Paris mardi étaient toujours en garde à vue, hier soir, dans les locaux de la 6è DCPJ. Aucune d’elles n’avait encore été ni relâchée, ni présentée à un juge d’instruction. Le responsable d’un syndicat agricole, un administrateur de la caisse locale du Crédit agricole de Ghisonaccia et un agriculteur (ainsi que leurs épouses) avaient été interpellées dans la plaine orientale, à leur domicile, par les policiers de la 6e DCP- et le GIPN. Ils avaient été transférés immédiatement, à Paris, Depuis la base militaire aérienne de Solenzara. Les policiers avaient agi sur commission rogatoire des juges anti-terroristes Bruguière, Thiel et Le Vert pour « association de malfaiteurs », après la mise en examen du militant nationaliste Marcel Lorenzoni, le 13 février. Bien qu’aucun « lien avéré » ne soit établi entre le dossier Lorenzoni et l’assassinat du préfet Erignac – qui fait l’objet d’une procédure distincte – les enquêteurs estiment que c’est dans la filière des nationalistes « historiques » évoluant dans le milieu agricole que pourrait se trouver la clé de l’affaire.

Le 04 Juin 1998 : Jean Michel Simon et Jean Marc Poggi (A.N.C) condamnés.

Le 06 Juin 1998 : Roger Simoni, François Simoni et Simon Fazi écroués à Paris. Trois des six personnes interpellées mardi dans les milieux agricoles de la plaine orientale corse ont été mises en examen et écrouées  à Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».

Le 8 Juin 1998 : Le ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, a présidé à Bastia l’audience solennelle d’installation du nouveau procureur général, Bernard Legras et nouvel avocat général Pierre-Yves Radiguet.

Le mardi 09 Juin 1998 : 6 proches de Corsica Viva Interpellé. Plusieurs personnes proches des milieux nationalistes ont été interpellées en Corse-du-Sud, dans le cadre d’une procédure incidente à l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac. Elles seraient proches du mouvement Corsica Viva, apparu en 1995 à la suite des scissions entre les courants nationalistes. Un premier coup de filet, mardi matin, a permis l’interpellation de six personnes dans la région d’Ajaccio et Figari (Corse-du-sud). Parmi elles, figuraient deux femmes, qui avaient été remises en liberté mercredi 10 Juin 1998 et jeudi 11 Juin 1998.

Le Mardi 9 Juin 1998 : Interpellation, mardi matin près de Folelli, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Pierre-Jean Tonelli, le 23 décembre dernier. Les militaires ont agi sur commission rogatoire du juge Rose-May Spazzola qui est en charge du dossier.

Le 10 juin 1998 : Une dizaine de personnes, soupçonnées d’être de la mouvance nationaliste, ont été interpellées dans la matinée à Marseille et à Aix-en-Provence, dans le cadre de l’enquête sur le plasticage, le 8 mai, de l’hôtel de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Marseille.

Le 10 juin 1998 : A Bastia, une vingtaine d’inspecteurs du ministère des Finances ont investi la Chambre d’agriculture de Haute-Corse, au titre du dossier sur les détournements de fonds publics liés au Crédit agricole de l’île.

Le Jeudi 11 Juin 1998 : Don Trajan Culioli interpellé. Un des ancien dirigeant du mouvement nationaliste corse, Corsica Viva, a été interpellé à Aléria et placé en garde à vue dans les locaux du SRPJ d’Ajaccio. Il est entendu dans le cadre d’un dossier sur un attentat revendiqué par le FLNC qui avait visé un camp de vacances en Corse du sud en janvier 1997. Six personnes, proches de Corsica Vica, avaient été interpellées mardi dans le cadre de ce dossier. Quatre d’entre elles étaient toujours en garde à vue à Ajaccio.

Le 11 Juin 1998 : Philippe de Casalta, directeur de la Société d’aménagement foncier et rural (Safer) de Corse, également directeur de la chambre d’agriculture de Haute-Corse, a quitté ses fonctions. Le ministère de l’Agriculture avait jugé que sa double casquette était illégale.

Le 11 Juin 1998 : Les quatre personnes qui étaient toujours gardées à vue dans les locaux de la gendarmerie de Bastia ont été relâchées, après la période légale de 48 heures. Elles avaient été interpellées, mardi matin près de Folelli, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Pierre-Jean Tonelli, le 23 décembre dernier. Les militaires ont agi sur commission rogatoire du juge Rose-May Spazzola qui est en charge du dossier.

Le 11 Juin 1998 : Une maison inoccupée appartenant au général en retraite Jean-Baptiste Casabianca, actuel directeur du golf de Sperone (Corse-du-Sud), a été entièrement détruite par un attentat dans la nuit de mercredi  à Jeudi. La charge utilisée a été évaluée à 5 kilos. L’attentat n’a pas été revendiqué mais les enquêteurs privilégient la piste nationaliste. Complexe luxueux, accueillant des touristes étrangers fortunés, le golf de Sperone, près de Bonifacio, a déjà été la cible directe d’attentats commis par des nationalistes. Le personnel de Sperone solidaire : Nous assurons de notre soutien Monsieur Jean-Baptiste Casabianca, son épouse et ses enfants dont la maison familiale vient d’être détruite par un attentat. Un profond sentiment de dégoût nous anime devant cette nouvelle dérive remettant en question les valeurs morales et le respect familial dont la Corse pouvait s’enorgueillir. Les vieilles pierres de nos beaux villages corses habitées de l’âme de nos anciens sont bien tristes aujourd’hui « .

Le Vendredi 12 Juin 1998 : 3 agriculteurs interpellés à Ghisonnaccia. sur les cinq personnes qui ont été interpellées vendredi dans la région de Bastia, en Haute-Corse, en liaison avec l’arrestation en février dernier du nationaliste Marcel Lorenzoni. Les perquisitions ont notamment permis la découverte d’armes, a précisé un porte-parole de la police. Parallèlement, une perquisition a été effectuée dans la matinée au siège de l’Office de développement agricole et rural de Corse (Odarc) de Bastia. Marcel Lorenzoni a été arrêté trois jours après l’assassinat du préfet Claude Erignac, abattu le 6 février en pleine rue à Ajaccio. Il a été écroué pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. L’enquête n’a pas pu établir jusqu’à présent son implication dans l’attentat contre le préfet Erignac. Les policiers, qui privilégient la piste « nationaliste agricole », ont multiplié les interpellations et perquisitions dans cette mouvance. Le week-end dernier, trois personnes ont été mises en examen à Paris. Les auditions de deux d’entre eux – Roger Simoni et Simon Fazi, proches de Lorenzoni – seraient à l’origine de l’opération de vendredi. Par ailleurs, des inspecteurs généraux des Finances et de l’Agriculture poursuivent depuis mercredi leurs investigations dans les locaux de la Chambre départementale d’agriculture de Haute-Corse. Son président, Michel Valentini, a été écroué le 17 mai pour escroquerie et tentative de détournements de fonds au préjudice du Crédit agricole. Jeudi soir, le conseil d’administration de la Société d’aménagement foncier et rural (Safer) a mis fin aux fonctions de Philippe de Casalta, son directeur, également responsable de la Chambre d’agriculture. Cette décision intervient après la décision du ministère de l’Agriculture de suspendre toutes les activités de la Safer. Un plan de redressement de cette société, dont le déficit est d’environ 15 millions de FF, devra être élaboré dans les deux mois

Le Vendredi 12 Juin 1998 : Un militant nationaliste (Don Trajan Culioli) corse proche du mouvement Corsica viva, interpellé en début de semaine à Ajaccio, a été transféré à Paris à l’issue de sa garde à vue vendredi soir

Le Vendredi 12 Juin : 4 personnes interpellés en même Temps que Don Trajan Culioli dans le cadre de ma même affaire ont été relâchées sans aucune charge ne soit retenue contre eux.

Le 13 Juin 1998 : Don Trajan Mis en examen. Don Trajan Culioli, ex-dirigeant du mouvement nationaliste corse Corsica viva, a été mis en examen et écroué samedi à Paris dans le cadre de l’enquête sur un attentat à l’explosif commis le 12 janvier 1997.  Il est soupçonné par le juge antiterroriste Gilbert Thiel d’avoir participé au raid sur le village de vacances de Pinarello, sur la commune Sainte-Lucie de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). Un commando d’une vingtaine d’hommes armés avait neutralisé le gardien et sa famille avant de faire exploser quatre villas. L’attentat avait été revendiqué par le « nouveau » FLNC, créé en mai 1996 et considéré comme la branche armée du mouvement Corsica Viva. Il s’agissait de sa première « action militaire ». Le village de vacances appartient à un entrepreneur italien, dont les biens avaient déjà été visés par plusieurs attentats en 1992, 1993 et 1994, revendiqués alors par le FLNC-Canal historique. Don Trajan Culioli, arrêté en début de semaine près d’Ajaccio, est poursuivi pour « association de malfaiteurs, dégradation volontaire par explosifs, séquestration et reconstitution de ligue dissoute » le tout « en relation avec une entreprise terroriste ». Quatre autres personnes arrêtées en Corse dans la même affaire ont été remises en liberté vendredi sans qu’aucune charge soit retenue contre elles.

Le Samedi 13 Juin 1998 : Les principaux cadres du mouvement nationaliste corse A Cuncolta Naziunalista, réunis en assemblée générale dans l’après-midi à Ajaccio, ont décidé de le rebaptiser en A Cuncolta Indipendentista. « Notre option pour l’indépendance est claire. Nous ne l’avions pas assez affirmée précédemment. Nous allons oeuvrer pour que ce concept soit admis comme solution pour la Corse. Il faut rendre au peuple corse ses droits et sa souveraineté », a dit Charles Pieri.

Le 16 Juin 1998 : Paris : cinq ans dont trois ferme requis contre Stéphane Pierantoni. Cinq ans de prison, dont trois ferme, ont été requis, hier, contre un militant nationaliste, Stéphane Pierantoni, 30 ans, qui comparaissait devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. Avec lui, devait comparaître Etienne Lovisi, 39 ans, mais ce dernier est en fuite et devrait être jugé par défaut bien que le substitut Irène Stoller, qui dirige la section antiterroriste du parquet de Paris, n’ait pas réclamé de peine à son encontre. Le tribunal, présidé par M. Francis Bruty, doit rendre son jugement le 30 juin.

Le 16 Juin 1998: 5 interpellations. Cinq personnes ont été interpellées ce matin dans le cadre d’une affaire d’attentat contre le logement d’un policier qui s’était déroulé en 1997. Ces personnes ont été placées en garde à vue mais ne seraient considérées que comme des témoins dans cette affaire instruite par le juge Gilbert Thiel. Dans la nuit, trois d’entre elles avaient été remises en liberté. Deux étaient toujours entendues dans les locaux du commissariat. Aucune information n’a filtré sur l’intérêt de ces auditions pour les enquêteurs mais il semblerait qu’elles soient surtout destinées à  » fermer des portes  » comme on a coutume de dire en jargon judiciaire.

Le 17 Juin 1998 : 3 des 5 interpellés du 16/06/98 sont libérés.

Le 17 Juin 1998 : Une mise en examen est intervenue, dans le cadre du dossier du meurtre de Pierre-Jean Tonelli, le 23 décembre 97, à Folelli. René Celli, un homme d’une trentaine d’années, a été écroué à la maison d’arrêt de Borgo pour  » infraction à la législation sur les armes « . Peut-on considérer qu’il s’agit d’une affaire incidente ? Difficile à savoir. C’est la section de recherches de la gendarmerie d’Ajaccio qui est chargée du dossier. Des enquêteurs qui agissent sur commission rogatoire du juge bastiais Rosemay Spazzola. La semaine dernière, dans le cadre de cette affaire, huit personnes avaient été interpellées. Entendues en qualité de témoins, elles avaient presque toutes été relâchées au cours des jours suivants. Cependant, Patrick Paoli, un homme d’une trentaine d’années, avait été mis en examen dans le cadre d’une procédure incidente. Lors de son interpellation, une arme avait été saisie. Il avait été écroué jeudi, à la maison d’arrêt de Borgo.

Le Mercredi 17 Juin 1998 : Trois agriculteurs interpellés vendredi dans la région de Ghisonaccia (Haute-Corse), et transférées à Paris, ont été mis en examen mercredi pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ces trois personnes sont présentées comme des agriculteurs proches de Marcel Lorenzoni, incarcéré depuis février dans le cadre d’une affaire incidente à l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac. Elles auraient pris part à l’occupation des locaux de l’Office de développement agricole et rural de Corse (ODARC), en décembre 1997, et auraient, à cette occasion, falsifié une note confidentielle de l’ancien préfet de Police Gérard Bougrier, avant de la diffuser pour mettre en cause d’autres personnes que celles mentionnées dans la note originale.

Le Dimanche 21 Juin 1998 : Emile Mocchi, le maire (RPR) de Propriano, en Corse-du-sud, a été interpellé dimanche en milieu d’après-midi à son domicile par les inspecteurs du SRPJ d’Ajaccio et placé en garde à vue au commissariat d’Ajaccio. M. Mocchi a été interpellé dans le cadre d’une enquête sur une affaire financière concernant la commune de Propriano d’une part et l’une de ses entreprises d’autre part.. Emile Mocchi possède notamment des entreprises spécialisées dans le bâtiment (BTP) et dans les matériaux de construction.  Le maire de Propriano avait comparu vendredi devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio, pour détournement de fonds public. Il était poursuivi dans le cadre d’un dossier portant sur l’utilisation d’une subvention de 68 000 F versée par l’Etat et qui devait financer une étude sur l’urbanisme et l’amélioration de l’habitat dans la commune.  Le préfet de région, Bernard Bonnet, avait saisi en mars le procureur de la République d’Ajaccio sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale afin d’obtenir des éclaircissements sur l’utilisation de cette somme. Le procureur de la République avait estimé que, même s’il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel, le délit était constitué et il a requis à l’encontre d’Emile Mocchi une peine de cinq mois de prison avec sursis et une amende de 20.000 francs. Le jugement a été mis en délibéré au 7 juillet. Une information judiciaire a été ouverte également il y a quelques semaines sur l’extension du port de plaisance de Propriano et une enquête des gendarmes est en cours portant sur l’implantation d’un grand supermarché dans la ville.

Le 21 Juin 1998 : Dix personnes ont été interpellées en Corse, lundi matin, dans le cadre de trois affaires différentes concernant un attentat, une procédure financière, et l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac. Sept personnes présentées comme des militants nationalistes ont été appréhendées dans le cadre d’une commission rogatoire du juge parisien Gilbert Thiel, spécialisé dans les affaires de terrorisme. Il est en charge d’une information sur l’attentat en janvier 1997 de la mairie de Poggio-Marinaccio à 45 km au sud-ouest de Bastia. Par ailleurs, un client débiteur de la caisse régionale du Crédit Agricole de la Corse dont la gestion fait l’objet d’une information judiciaire concernant des prêts abusifs accordés à une quarantaine de personnalités de l’île, a été interpellé chez lui à Biguglia, près de Bastia, par les gendarmes chargés de l’enquête. Enfin, deux militants agricoles ont été également été interpellés près de Ghisonaccia par des policiers de la section nationale anti-terroriste (ex-6ème section de la Direction centrale de la police judiciaire). Ces deux personnes sont des proches du nationaliste Marcel Lorenzoni incarcéré pour détention illégale d’armes et association de malfaiteurs en relation avec des entreprises terroristes en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.

Le 22 Juin 1998 : 5 agriculteurs interpellés dont deux transférés sur Paris (Responsable du Domaine de Pinia) (Interpellation d’un agriculteur cadre au Crédit Agricole/ 8 Personnes interpellées/la DNAT arrête Filidori pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste)

Le Lundi 22 Juin 1998 : Rappelons que le comité de défense des agriculteurs corses appelle à un rassemblement aujourd’hui lundi à 18 heures à Ghisonaccia devant le Crédit agricole, afin de protester contre les dernières arrestations dans les milieux agricoles. Dans un communiqué, le comité de défense des agriculteurs corses se dit  » indigné et écoeuré par l’attitude anti démocratique de l’Etat français.  » Il estime que  » Roger Simoni et son fils, Simon Fazi et leurs épouses sont écroués pour terrorisme sans le moindre indice probant, qu’ils n’ont pas de responsabilité dans la mort du préfet Erignac, et qu’ils n’ont rien à se reprocher ni au Crédit agricole ni ailleurs.  »

le Lundi 22 Juin 1998 : Arrestation de Joseph Barratier,  lundi matin à son domicile de Biguglia, près de Bastia (Haute-Corse).  Affaire Crédit agricole.

Le Lundi 22 Juin 1998 : La garde à vue d’Emile Mocchi, le maire (RPR) de Propriano, interpellé dimanche après-midi, a été prolongée de 24 heures. Il est entendu par les enquêteurs de la brigade financière du SRPJ d’Ajaccio dans le cadre d’une information judiciaire sur les conditions de l’extension du port de plaisance de Propriano. L’information judiciaire contre X a été ouverte le 8 avril par le procureur de la République d’Ajaccio, Jacques Dallest, pour « favoritisme, escroquerie, complicité, recel, faux et usage ». Plusieurs autres personnes, ne faisant pas partie de l’équipe municipale, sont également entendues.

Le Mardi 23 Juin 1998 : Le maire RPR de Propriano a été mis en examen à Ajaccio pour favoritisme et prise illégale d’intérêts dans le cadre d’une enquête portant sur les conditions de l’extension du port de plaisance de sa commune.  Emile Mocchi, 69 ans, a été laissé en liberté par le juge Guary et placé sous contrôle judiciaire avec paiement d’une caution de 400 000 francs et interdiction de rencontrer certaines personnes. Deux autres personnes, dont une à Paris, sont toujours  en garde à vue dans le cadre de ce dossier et devraient être présentées aujourd’hui au Parquet.  Maire depuis 1971, élu à l’assemblée territoriale de Corse en mars après avoir mené campagne auprès de Paul Natali, ce personnage influent de la vie politique de Corse-du-Sud a été entendu dans le cadre de l’information judiciaire contre X ouverte le 8 avril par le procureur de la République d’Ajaccio pour « favoritisme, escroquerie, complicité, recel, faux et usage ».  Les poursuites engagées contre Emile Mocchi, proche de Charles Pasqua et de Maurice Ulrich qui fut en charge du dossier corse à l’Elysée après l’élection de Jacques Chirac, porteraient notamment sur des contrats passés entre des sociétés dans lesquelles il possède des parts et les entreprises en charge du marché, selon son avocat.

Le Mardi 23 Juin 1998 : Treize personnes étaient toujours en garde à vue hier dans le cadre d’autres dossiers corses. Dix personnes sont toujours entendues par les gendarmes à Bastia et à Calvi à propos d’un attentat commis en janvier 1997 contre la mairie de Poggio-Marinaccio. Présentées comme des nationalistes, elles ont été appréhendées dans le cadre d’une commission rogatoire du juge parisien Gilbert Thiel. Des militants de la Cunculta Indipendentista se sont réunis devant les grilles du groupement de gendarmerie de la Haute-Corse à Montesoro, au sud de Bastia. Ils ont ainsi condamné  » la vague d’arrestations qui touche une fois de plus nos militants « . Ils rappellent  » aux jusqu’au-boutistes de la répression qu’elle ne saurait régler un problème qui n’est que politique. Reculer pour mieux sauter semble être la position du gouvernement actuel qui a décidé d’intimider tout un peuple. C’est mal connaître le peuple corse et sa capacité de résistance forgée par deux mille ans d’histoire « .

Le Mardi 23 Juin 1998 : Lionel Jospin a réaffirmé mardi sa détermination à « engager tous les moyens nécessaires pour assurer le respect de la loi en Corse », et a promis dans le même temps un programme de développement pour l’île. Lors des questions d’actualité à l’Assemblée, le Premier ministre a souligné que l’adhésion de la population corse était nécessaire à l’effort d’assainissement entrepris depuis l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février à Ajaccio. « La population Corse doit être consciente (…) que le retour à la norme du droit est la condition même d’un véritable développement économique et social dans l’île », a-t-il dit. La préparation du prochain contrat de plan entre la collectivité de Corse et l’Etat, qui commencera dans les prochaines semaines, « peut constituer l’occasion de bâtir avec l’île un véritable programme de développement », a-t-il estimé. « Il y a un an », lors de la déclaration de politique générale, « j’ai proposé (…) aux Français un pacte républicain et un pacte de développement et de solidarité », a ajouté Lionel Jospin. « Pour l’un comme pour l’autre, les Corses savent qu’ils peuvent compter sur le gouvernement: il agit sans passion, il agit sans faiblesse, et il agira dans la durée. »

Le Mardi 23 Juin 1998 : L’association Patriottu donnait une conférence de presse à Ajaccio, dans les locaux de la Cuncolta. Par son porte-parole, Olivier Sauli, elle voulait prendre à témoin l’opinion publique sur  » la déliquescence de certains comportements policiers qui s’affirment de plus en plus autoritaires « . Objet de cette dénonciation : l’interpellation (la cinquième) d’une adhérente de l’association, Marie-Hélène Mugnaï mais surtout les conditions – présente elle-même hier – dans lesquelles cette interpellation s’est déroulée.  » En matière de lutte antiterroriste « , dit Olivier Sauli,  » il ne faut point omettre que l’instruction se fait toujours à charge, jamais à décharge, ne laissant aucune place à la présomption d’innocence « .  Dans ces conditions, selon Patriottu, certains policiers se croiraient autorisés à des écarts de conduite dans la gestion des gardes à vue. Ainsi, Marie-Hélène Mugnaï a été tutoyée lors de son interrogatoire. De plus, le fait qu’elle soit sujette à des crises de spasmophilie n’a pas été pris en compte.  » Il a fallu le diagnostic du docteur Marcaggi, habilité à suivre les personnes en garde à vue, pour que soit prise la décision de l’hospitaliser rapidement « . En clinique, elle a été menottée à son lit. Un certificat médical – illustré par des photos présentées par l’association – atteste de contusions et d’hématomes divers, mais aussi d’un  » choc émotionnel important « .

Le Mardi 23 Juin 1998 : L’enquête relative à l’assassinat du préfet Claude Erignac s’est déplacée sur la Côte d’Azur. Sur commission rogatoire d’un juge parisien, les enquêteurs de la DNAT (Division nationale antiterroriste, 6° division de la direction centrale de la police judiciaire) ont interpellé discrètement mardi après-midi un homme d’une cinquantaine d’années à Vence.

Le Mercredi 24 Juin 1998 : Un ancien fonctionnaire de la direction départementale de l’équipement de Corse-du-Sud a été mis en examen pour favoritisme et ingérence, dans le cadre de l’enquête sur les conditions de l’extension du port de plaisance de Propriano.

Le 24 Juin 1998 : Le substitut du procureur Martine Boulouque a laissé à l’appréciation de la 17e chambre correctionnelle de Paris la sanction à prendre contre Jean-Michel Rossi, rédacteur en chef de l’organe de presse d’A Cuncolta,  » U Ribombu « . M. Rossi comparaissait pour  » des injures, une diffamation, une entrave à la liberté d’expression et des menaces de mort « , à l’encontre du journaliste Guy Benhamou et du journal  » Libération. Le substitut a jugé graves ces délits et a demandé en conséquence la plus large diffusion dans la presse de la condamnation :  » Votre jugement aura une double vertu, celle de sanctionner une atteinte intolérable  » à la liberté d’expression, et celle  » d’encourager les journalistes à ne pas craindre le diktat « .  Jean-Michel Rossi a reconnu les  » injures  » mais les a estimé justifiées par des articles  » provocants  » de M. Benhamou, invoquant  » la période particulièrement noire que connaissait le mouvement nationaliste corse « , après l’attentat le 1er juillet 1996 dont avaient été victimes deux responsables d’A Cuncolta

Le Mercredi 24 juin 1998 : Joseph Barratier, agriculteur et dirigeant d’une caisse locale du Crédit agricole de Corse, a été mis en examen mercredi pour « recel de détournement de fonds publics » par le juge Jean Guary. On lui reproche notamment d’avoir bénéficié d’un prêt de trois millions de ff sans avoir apporté de garanties. Joseph Barratier, qui avait été interpellé lundi matin à son domicile de Biguglia, près de Bastia (Haute-Corse), a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.

Le 24 Juin 1998 : Une personne a été interpellée, aux aurores à son domicile de Calvi par deux enquêteurs de la 6e Division nationale antiterroriste. Les policiers auraient agi sur commission rogatoire du juge Bruguière de la 14e section. Une arrestation à rapprocher, semble-t-il, des interpellations du début de semaine à Pinia et à l’occupation de l’ODARC en décembre dernier à Bastia. Il a été emmené dans les locaux de la gendarmerie de Calvi afin d’y être interrogé. Selon toute vraisemblance, il devrait être transféré rapidement à Paris, via Bastia ou Solenzara (le plus probable).

Le 24 Juin 1998 : Sur les dix personnes interpellées en Haute-Corse, parmi les militants et sympathisants di a Cuncolta indipendentista et de Corsica Nazione, dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de la mairie de Poggio-Marinaccio en Castagniccia, quatre étaient, ce soir encore, en garde à vue. Pour quatre des cinq personnes entendues dans les locaux du groupement de gendarmerie à Bastia, les auditions se poursuivaient en soirée ; seule l’une d’entre elles ayant été remise en liberté. En revanche, les cinq autres militants nationalistes interpellés lundi matin en Balagne ont pu quitter libres, en fin de matinée, les locaux de la compagnie de gendarmerie de Calvi, après 53 heures d’une garde à vue, dont la prolongation de 48 heures leur avait pourtant été notifiée, sur place, par un juge d’instruction bastiais, à la demande du juge parisien Thiel

Dans la nuit du 25 au 26 juin 1998 : Actions clandestines contre la gendarmerie de Saint-Florent et le tribunal de police de Corte.

Le 25 Juin 1998 : Enquête sur l’attentat de Poggio-Marinaccio : Si deux personnes ont été remises en liberté après trois jours et trois nuits de garde à vue, ce matin, par la brigade de recherche de la gendarmerie de la Haute-Corse, deux autres personnes ont été maintenues dans les locaux du groupement à Montesoro au sud de Bastia. Six autres personnes avaient été relâchées avant-hier. Les militaires ont agi sur commission rogatoire d’un juge de la 14e section dans le cadre du dossier de l’attentat contre la mairie de Poggio-Marinaccio, en Castagniccia, le 14 janvier 1997. Une action revendiquée, le 29 janvier suivant, par le FLNC-Canal historique. Dans l’après-midi, leur transfert vers Paris a été décidé, leur garde à vue arrivant à expiration. Dans le cas d’affaire de terrorisme, les juges peuvent prolonger celle-ci pendant quatre jours. Ils ont quitté le sol corse pour la capitale à partir de l’aéroport de Poretta. Les deux hommes, présentés comme des nationalistes proches de l’A Cuncolta, seront présentés ce matin au juge d’instruction antiterroriste Gilbert Thiel, dans les bureaux de la 14e section. Celui-ci décidera ou pas de les mettre en examen

Le 25 Juin 1998 : Moins de six mois après l’assassinat du préfet Erignac, le premier livre tentant de clarifier les tenants et aboutissants de cette affaire est paru aujourd’hui. Sous le titre sobre :  » Corse assassinat d’un préfet « , c’est un véritable  » coup de gueule  » que pousse Michel Codaccioni. Journaliste, directeur de RCFM, correspondant du  » Monde « , Michel Codaccioni voulait juste  » lister  » les événements et leur chronologie :  » J’en avais écrit huit pages lorsque j’ai rencontré Guy Firroloni (directeur des éditions Albiana), il m’a dit « tu es en train d’écrire un livre ». C’est comme cela que ce livre est né.

Le 25 juin 1998 : On ne sait pas encore avec exactitude ce qui s’est passé au lieu-dit Soriani à Azzana  à 15 h 30. Au beau milieu de l’après-midi, M. Ange-Marie Vellutini, 72 ans, se trouvait dans son jardin tout près de sa maison. C’est à ce moment qu’un tireur – situé environ à 30 mètres de là – a tiré à deux reprises sur lui avec un fusil de chasse.

Le 25 Juin 1998 : Les femmes du Manifeste reçues à la préfecture : Les femmes du Manifeste entendaient interroger le nouveau préfet de Corses sur un certain nombre de points. Tout d’abord elles souhaitaient savoir ce que recouvre la nouvelle extension des pouvoirs du préfet de Corse et ce que l’on entendait par  » crise menaçant gravement l’ordre public  » et par  » moyens exceptionnels « .

Le 26 Juin 1998 : Les responsables de Pinia entendus par le juge : Une des épouses a été remise en liberté. Les deux agriculteurs à Paris depuis lundi seront auditionnés ce matin. Il leur sera signifié, ou non, une mise en examen.

Le 26 Juin 1998 : Mise en Examen de STÉPHANE CAMPE et de JACQUES DE MEYER. Le juge antiterroriste Gilbert Thiel, de la 14e section, a mis en examen et écroué pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste » et détention illégale d’armes deux hommes, arrêtés lundi en Corse, suite à l’enquête sur l’attentat contre la mairie de Poggio-Marinaccio, le 14 janvier 1997. Jacques de Meyer et Stéphane Campé ont été placés en garde à vue pendant quatre jours au groupement de la gendarmerie de Haute-Corse à Montesoro, au sud de Bastia. Une dizaine de revolvers et pistolets auraient été découverts au domicile d’un des deux hommes, ainsi qu’une arme de poing chez l’autre. En revanche, leur responsabilité ne semble pas avoir été établie dans l’enquête sur l’attentat commis en janvier 1997 contre la mairie de Poggio-Marinaccio, qui a motivé leur interpellation. Une dizaine d’autres personnes avaient été également interpellées en même temps, lundi, à Bastia et à Calvi. Elles avaient été interrogées par les militaires de la brigade de recherche. Elles avaient toutes été remises en liberté au fil des jours

Le 26 Juin 1998 : Après Marcel Lorenzoni, Simon Fazi, Roger et François Simoni, et à l’issue de leur garde à vue, ils viennent d’être mis en examen pour  » association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste  » par un juge de la 14e section. Deux responsables agricoles corses ont été mis en examen et écroués jeudi par le juge d’instruction parisien Laurence Le Vert, en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, commis le 6 février. Mathieu Filidori, 50 ans, et Gérard fin, 46 ans sont poursuivis pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Près de cinq mois après l’assassinat de M. Erignac, les enquêteurs semblent privilégier la piste de commanditaires évoluant dans la mouvance agricole de la plaine orientale corse. Celle-ci a vu se développer en son sein, courant 1996-1997, un mouvement de contestation syndicale réclamant l’effacement global de la dette des paysans, lors de manifestations parfois violentes, au cours desquelles étaient distribués des tracts prenant pour cible le préfet. Ce mouvement de contestation a été accompagné à la même époque de nombreux plastiquages d’agence du Crédit agricole, revendiqués par des mouvements nationalistes tels que le FLNC-Canal historique ou RESISTENZA.  Les enquêteurs ont en outre relevé des « similitudes sémantiques » entre les tracts diffusés par la mouvance agricole et le communiqué d’auto-dissolution du mystérieux groupe Sampieru, qui avait en janvier condamné à l’avance toute action violente contre des représentants de l’État. C’est dans le cadre de cette enquête que d’autres responsables agricoles, souvent liés par le passé aux milieux nationalistes ont déjà été mis en examen et écroués, tels que Marcel Lorenzoni ou plus récemment Roch Simoni.

Le 26 Juin 1998 : La section Cuncolta Balagna se réunit.  » Compte tenu de l’importance de l’ordre du jour, la présence de tous est indispensable « 

Le 28 Juin 1998 : Action Clandestine contre le cantonnement de gendarmes mobiles de Borgo. La déflagration a fait voler en éclats les vitres du bâtiment et soufflé les portes et fenêtres. Un gendarme mobile sérieusement choqué a dû être hospitalisé. Le major Alain Chaxel, qui appartient à l’escadron de gendarmes mobiles 16/7 de Baccarat en Moselle, était toujours, à l’hôpital. Il doit en sortir aujourd’hui. Il souffre, selon le médecin qui le soigne, de  » traumatisme sonore « .

Le 28 Juin 1988 : Un second attentat à l’explosif a eu lieu contre les locaux de la société Logirem à Ajaccio. Selon la police, il n’y a pas eu de blessés et les dégâts sont moyennement importants. La déflagration a eu lieu vers 3h00 du matin

Dans la nuit du vendredi 27 Juin 1998 au samedi 28 Juin 1998 : Attentats à l’explosif contre la gendarmerie de Saint-Florent et le tribunal de police de Corte en Haute-Corse. Les dégâts matériels sont limités. 

Le Lundi 29 Juin 1998 : Le quotidien Libération a annoncé lundi qu’il assignait en référé le journaliste Michel Codaccioni, auteur d’un ouvrage intitulé « Corse, assassinat d’un préfet », qui contient selon le journal une série d’accusations mensongères contre le titre et son journaliste Guy Benhamou. Me Muriel Brouquet, avocate de Libération, a indiqué par téléphone à l’AFP qu’elle déposerait lundi à Paris son assignation en référé d’heure à heure, visant également l’éditeur Albiana, pour demander sous peine d’astreinte financière la publication dans la presse et l’insertion dans le livre d’un encart « rétablissant les faits ».

Le 31 Juin 1998 : Interpellation de GILLES MILLET, journaliste à l’évènement du Jeudi !!! et de PIERRE JEAN LUCCIONI de FRANCE 3 Corse. Deux journalistes, Gilles Millet, collaborateur de l’Evénement du Jeudi, et Pierre-Jean Luccioni, rédacteur en chef de France 3 pour la Haute-Corse, ont été entendus par la police, en marge de l’enquête menée par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière sur l’assassinat du préfet Erignac. Le premier est en garde à vue. Les policiers s’interrogent sur leurs liens avec deux militants indépendantistes corses, incarcérés depuis le 6 juin pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » Roch Simoni et François Fazi. M. Simoni aurait affirmé avoir reçu des mains de M. Millet un rapport confidentiel des Finances sur le Crédit Agricole de Corse. Rapport qui avait été montré à l’écran sur France 3. GILLES MILLET est descendu en caleçon à 6 heures du matin. A l’aube encore, mais cette fois à Bastia, un couple d’officiers du même service a été quérir un serrurier pour ouvrir l’appartement de Pierre-Jean Luccioni, rédacteur en chef adjoint à France 3, qui était en congé, au village. Il s’est rendu de lui-même à 14 h 30 à la PJ de Bastia pour y être entendu.

En juin : le préfet Bonnet rencontre pour la première fois son informateur  » Corte « , qui lui fournit des indications générales sur les assassins du préfet Erignac.

Le Mardi 31 Juin 1998 : Assassinat du pont d’Ucciani : Tueur mais aussi violeur présumé : Grièvement blessé à la tête, Lukas Vakoc est décédé dans la soirée de mardi. Sa compagne tout juste âgée de 20 ans, a été rouée de coups et violée à plusieurs reprises. Un couple d’étudiants tchèques, en vacances depuis quelques jours dans l’île, sympathise avec deux saisonniers de leur âge installés dans la région. Dans la soirée de mardi, les touristes invitent leurs nouvelles relations à venir prendre un verre près de leur tente, au bord de l’eau. La soirée se prolonge un peu. L’un des saisonniers est fatigué et se fait raccompagner par son compagnon. L’autre revient quelque temps plus tard. Manifestement, il a préparé tout ce qui va suivre. Il gare sa voiture sur le bord de la route puis, armé d’une carabine 22 long rifle, il redescend vers le bord de la rivière. D’après ce qui a pu être établi par les services enquêteurs, il s’infiltre dans la tente du jeune couple. Ceux-ci s’en rendent compte. Lukas Vakoc le fait sortir, Paul Velliot prend alors sa carabine et tire. La balle traverse la tête de sa victime. Puis il s’en prend à sa compagne. Paul Velliot, 24 ans, saisonnier dans la région, a été mis en examen pour homicide volontaire avec préméditation et viol. Il a été placé sous mandat de dépôt.

Le 31 Juin 1998 : La famille Lorenzi s’adresse au ministre de l’Intérieur et au garde des Sceaux : Il y a tout juste deux ans, une voiture piégée explosait sur le vieux port de Bastia, faisant un mort, Pierre Lorenzi, et un blessé, Charles Pieri. Cet attentat spectaculaire qui a semé une vive émotion dans l’île n’a été ni revendiqué ni élucidé. Dans une lettre récemment adressée au ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, M. François Lorenzi, le père de Pierre Lorenzi, victime de l’attentat, écrit notamment : J’ai l’honneur de vous adresser la présente pour vous faire part de mon sentiment personnel, partagé par toute ma famille, au sujet de l’enquête menée par les services de police judiciaire, à la suite de l’attentat du 1er juillet 1996, sur le vieux port de Bastia, où mon fils a été assassiné. A la veille du deuxième anniversaire de sa mort, je me dois de dénoncer, non pas un simple laxisme ou une incurie, mais une volonté manifeste d’entraver les investigations. Sans doute tous les assassinats ne méritent-ils pas les mêmes inquiétudes, ni le même traitement. Il est à peine temps, mais encore temps, de reprendre sérieusement en main cette affaire aussi, si l’on veut pleinement restaurer l’Etat de droit. Veuillez agréer… Dans le même temps, M. François Lorenzi écrit en ces termes au garde des Sceaux, Élizabeth Guigou : J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli copie de la lettre que je fais parvenir ce jour à M. le ministre de l’Intérieur, au sujet de l’affaire de l’attentat du 1er juillet 1996 à Bastia, où mon fils a trouvé la mort. En qualité de partie civile, je souhaite que les efforts nécessaires soient entrepris et menés à leur terme afin que la  » cavale  » des assassins de mon fils prenne fin. Je crois utile de vous préciser que je ne suis animé par aucun sentiment de vengeance, mais je désire simplement que la justice soit rendue, sans tarder. »

Le 31 Juin 1998 : La 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné à trois ans de prison le militant nationaliste Stéphane Pierantoni, né à Bastia en 1968, qui était poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme, détention d’armes et explosifs, recel et usage de fausse plaque. Etienne Lovisi, né en 1959 à Guelma (Algérie), en fuite et jugé par défaut, a été relaxé. Militant du MPA, Pierantoni, président depuis le 5 octobre 1994 d’une association sportive, exploitait une salle de sport près de Bastia. L’accusation considérait qu’il s’agissait d’une couverture pour infiltrer les jeunes du quartier. A la suite d’un attentat en septembre 1996, les policiers découvrirent dans les locaux de l’association arme, explosifs, cagoules ainsi qu’une moto volée munie d’une fausse plaque. Lors de l’audience, le 16 juin dernier, le prévenu avait déclaré qu’il ignorait la provenance de tout cela, alors que lui seul et ses proches disposaient des clefs de cet endroit. Le substitut, Mme Stoller, avait réclamé 5 ans de prison dont 3 ans ferme. Le tribunal, qui était présidé par M. Francis Bruty, a relaxé Pierantoni pour la participation à une association de malfaiteurs mais l’a condamné à 3 ans pour les autres chefs. Concernant Lovisi, le mandat d’arrêt lancé contre lui a été levé à moins qu’il ne soit recherché pour une autre cause.

Le Mardi 31 Juin 1998 : Le préfet de Corse, Bernard Bonnet, a indiqué mardi que « la clarification en cours » de l’agriculture de l’île « n’est pas terminée ». Présentant devant la presse à la préfecture de région à Ajaccio le nouveau directeur régional de l’agriculture et de la forêt corse Patrice Devos, anciennement directeur de l’Institut pour le développement forestier, le préfet a insisté sur la nécessité de « mettre à jour les responsabilités et préserver des outils au bénéfice des agriculteurs et non d’une minorité de profiteurs de système »

JUILLET 1998

Voici ce que je titrais en Juillet 1998 dans la publication des informations quotidiennes par voie de mail :

« Soixante Corses au total sont détenus et en attente d’être jugés dans des affaires de terrorisme, dont une vingtaine arrêtés depuis l’assassinat du préfet Erignac.  » Et plus d’un millier d’arrestations !!!!! AFP du 8 Juillet 1998… Gilles Millet déclare que la plupart des dossiers sont vides.

Le Mercredi 1er Juillet 1998 : Le journaliste Michel Codaccioni, assigné lundi en référé par Libération pour des accusations non fondées dans son ouvrage intitulé « Corse, assassinat d’un préfet », a reconnu mercredi « s’être trompé » dans une lettre au directeur du quotidien, Serge July. « Je me suis trompé », écrit dans sa lettre M. Codaccioni, qui est directeur de la station locale corse de Radio France, Radio Corse Frequenza Mora, et correspondant du Monde. « Je veux dire tous mes regrets et mes excuses » à Libération, à Serge July et à Guy Benhamou, journaliste à Libération, « dont je sais qu’il fait l’objet de menaces, et pour lequel j’ai une pensée toute particulière ».

le 1er Juillet 1998 : Un sommet judiciaire anti-terroriste sur la situation en Corse se tiendra mercredi prochain à Bastia et réunira le procureur de la République de Paris, Jean-Pierre Dintilhac, le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, le substitut Irène Stoller, chef de la 14ème section anti-terroriste du parquet de Paris, et le nouveau procureur général près la cour d’appel de Bastia, Bernard Legras.

Le Mercredi 1er Juillet 1998 : Plasticage le 1er juillet d’un bureau de poste à Marseille. A Marseille, le petit bureau de poste au sommet de la Cannebière a subi d’importants dégâts. La charge évaluée à environ 4 kilos a creusé un cratère de 80 cm sur le mur d’enceinte et a soufflé les vitres des immeubles environnants.  La déflagration survenue à 4h 26 a blessé légèrement deux habitants d’un immeuble voisin. L’enquête a été confiée à la brigade criminelle du SRPJ de Marseille. Deux témoins ont relaté qu’une voiture avait démarré en trombe peu avant l’explosion.

Le mercredi 1er Juillet 1998 : Le Sénat a adopté, mardi, par 287 voix contre 10 le projet de loi constitutionnelle sur la Nouvelle-Calédonie en termes identiques au texte voté par les députés le 16 juin, permettant au Parlement de se réunir lundi en congrès à Versailles.

Le 2/3 Juillet 1998 : U Culletivu per a Nazione communique : « Dans un article relatif aux  » affaires corses  » publié le 1er juillet (page Nation) il est écrit textuellement que le Collectif pour la nation, dont le fondateur serait Marcel Lorenzoni serait une dissidence du FLNC-Canal historique. U Culletivu per a Nazione qui ne se reconnaît pas de fondateur particulier n’a jamais rien eu à voir avec le FLNC-Canal historique ou avec une quelconque autre organisation clandestine. Ceux qui ont constitué ce collectif ont simplement voulu mettre en lumière certaines carences du mouvement national corse qui tendait à éluder sa revendication essentielle : l’indépendance nationale. Certaines prises de positions récentes d’organisations politiques nationalistes sont venues confirmer les convictions du collectif dont les membres avaient signé de leur nom une déclaration rendue publique par la presse dans les premiers jours de janvier 1998. Nous sommes loin de la clandestinité et des liens avec la clandestinité que l’on essaie systématiquement de nous attribuer dans le but évident de nuire à des militants politiques publics dont le seul délit est de préconiser la seule solution de bon sens au problème corse : l’indépendance nationale. »

Le 2 Juillet 1998 : Dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet de région Claude Erignac, le journaliste Gilles Millet a été mis en examen pour « recel de violation du secret de l’instruction » par le juge d’instruction parisien Jean-Paul Valat, à l’issue de 48 heures de garde à vue.  Spécialisé dans les affaires corses, Gilles Millet est poursuivi pour avoir été en possession de copies de pièces d’origine policière concernant l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac. Ces pièces ont été saisies lors d’une perquisition menée à son domicile mardi matin.

Le 03 Juillet 1998 : Reporters sans frontières vient de lancer une pétition de soutien à Gilles Millet – le journaliste mis en examen dans les affaires corses -, dont les signataires se déclarent « passibles (comme lui) d’être poursuivis pour recel de violation du secret de l’instruction ». « Il n’y a pas de journalisme d’enquête, de journalisme d’investigation digne de ce nom, sans recel de documents », affirme ce texte

Le 4 Juillet 1998 : Un engin explosif, dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découvert ce matin devant l’enceinte de la gendarmerie de Porto-Vecchio. Le dispositif, composé d’un jerrycan de dix litres de nitrate de fuel couplé à 1,5 kg d’explosif, a été retrouvé devant la clôture de la gendarmerie, près des garages. Trois bâtiments des forces de l’ordre ont été la semaine dernière la cible d’attentats revendiqués par le FLNC-Canal Historique: la gendarmerie de Saint-Florent, le tribunal de police de Corte et le cantonnement de gendarmes mobiles de Borgo. L’engin a été découvert à 02h30 par une patrouille de surveillance.

le 06 Juillet 1998 :  5 Personnes interpellées à Aiacciu, Bastia et Ghisunaccia. 

Le Mardi 7 juillet 1998 et le Mercredi 8 Juillet 1998 : Cinq personnes, trois hommes et deux femmes sont interpellées mardi et mercredi en Haute-Corse sur commission rogatoire du juge Jean-Louis Bruguière et  sont entendues à Paris par les policiers de la division nationale anti-terroriste. Ces cinq personnes ont été appréhendées à Pianello, sur la côte orientale de l’île, dans le cadre de l’enquête concernant le militant agricole nationaliste Marcel Lorenzoni, écroué peu après l’assassinat, le 6 février à Ajaccio, du préfet Claude Erignac. L’un des interpellés doit être présenté vendredi soir au juge Laurence Le Vert, a t on ajouté de même source. Marcel Lorenzoni est écroué depuis le 13 février, dans une affaire incidente à l’assassinat du préfet Erignac. Il a été mis en examen pour « détention illégale d’armes et association de malfaiteurs en relation avec des entreprises terroristes », après la découverte dans sa villa de Bastelica (Corse-du-Sud) d’une dizaine de pains de plastic et d’armes.

informations sur l’arrestation du 7 Juillet 1998 : Trois agriculteurs ont été interpellées hier à Pianello, sur la Côte orientale corse. La division nationale anti-terroriste (DNAT) agissait dans le cadre de l’enquête sur le militant nationaliste Marcel Lorenzoni, dans une affaire incidente de l’assassinat du préfet Claude Erignac. Vincent Carlotti et Laurent Laplace ont été placés en détention, alors qu’Eric Prunetta a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.   Les trois hommes avaient été interpellés les 7 et 8 juillet à Pianello, sur la côte orientale de l’île, dans le cadre de l’enquête concernant le militant agricole nationaliste Marcel Lorenzoni, écroué peu après l’assassinat, le 6 février à Ajaccio, du préfet Claude Erignac.  Deux femmes, qui avaient été aussi appréhendées, ont été remises en liberté sans être déférées devant la justice

le 07 Juillet 1998 : Raffles à Aiacciu et Bastia ; 1 personne est transférée pour être entendu.

Le 07 Juillet 1998 : Condamnation du maire RPR de Propriano (Corse-du-Sud). Devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio, Emile Mocchi a en effet écopé de quatre mois de prison avec sursis pour avoir « gelé » une subvention d’Etat de 60 000 francs.

Le 8 juillet  1998 : CORSE MATIN REND HOMMAGE A UN GENDARME !  Alors que la Corse connaît une vague de répression coloniale, le clin d’œil de la presse et de l’agglomération de Ghisonaccia : Départ du gendarme Pascal Gascard : Cela faisait déjà treize ans que le gendarme Pascal Gascard se trouvait sur notre île. Occupant successivement ses fonctions aux brigades de recherches d’Aleria puis de Ghisonaccia. C’est donc tout naturellement qu’il disposait d’attaches solides en Corse, ce qui rendra son départ très difficile. Pour mieux se souvenir de tous ses amis, civils et militaires, ils les avaient conviés à un apéritif dînatoire dans la salle des fêtes de Ghisonaccia. Après l’allocution du capitaine Roux, commandant la compagnie de gendarmerie de Ghisonaccia, Pascal Gascard devait faire ses adieux, la larme au coin de l’oeil, en remerciant ses invités de leur présence et pour les beaux cadeaux offerts. Notre agence souhaite à Pascal Gascard et son épouse Corinne, ainsi qu’à ses deux enfants, Emilie et Nicolas, bonne chance dans leur nouvelle affectation à Saint-Etienne. Mais ce n’est qu’un au revoir, Pascal Gascard a promis à ses amis de revenir sur l’île. !!!!! 🙂

Le Mercredi 8 Juillet 1998 : Les magistrats antiterroristes parisiens et insulaires ont quitté, mercredi vers 20H00, le Palais de justice de Bastia (Haute-Corse) après une longue réunion de travail visant « à mieux synchroniser leur action » face aux enquêtes en cours, au premier rang desquelles la recherche des assassins du préfet Erignac. Arrivés au Palais de justice sous bonne escorte, en début d’après-midi, ces magistrats du siège et du parquet se sont séparés en début de soirée, afin de permettre notamment au procureur de la République de Paris, Jean-Pierre Dintilhac, et au juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière de regagner la capitale par le dernier vol régulier. Auparavant, ils ont produit un cours communiqué commun dans lequel, se déclarant « animés du souci commun de contribuer à l’application de la loi dans la complémentarité de leurs fonctions et de leurs attributions respectives », ils constatent « leur convergence et leur volonté de poursuivre l’action conduite ». Ils ont également affirmé avoir constaté « la nécessité de poursuivre et de renforcer leurs échanges tant sur les méthodes de travail que sur l’état des procédures en cours ». Interrogé par la presse insulaire, le procureur près la cour d’appel de Bastia, Bernard Legras, installé voici un mois, avait indiqué que cette réunion devait aborder des questions de « technique judiciaire ». « Il est important qu’existe une solidarité entre les juges », a-t-il fait valoir dans une allusion à d’éventuelles divergences de vues entre magistrats de Corse et du continent. « Mais, a-t-il précisé, il existe un certain consensus sur le dessaisissement des affaires de terrorisme, qui évite aux magistrats insulaires d’être exposés à des pressions ou des menaces ». Cinq mois après l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, le 6 février à Ajaccio, il a souligné que l’enquête était « extrêmement difficile » : « l’avenir de la Corse » est lié « à la possibilité que nous aurons de la résoudre », a-t-il dit, rendant hommage, au passage, à l’action du juge Bruguière. Soixante Corses au total sont détenus et en attente d’être jugés dans des affaires de terrorisme, dont une vingtaine arrêtés depuis l’assassinat du préfet Erignac. Ces soixante personnes, en majorité proches du FLNC-Canal historique ou de groupuscules nationalistes satellites ont toutes été placées sous mandat de dépôt par les juges antiterroristes parisiens Jean-Louis Bruguière, Laurence Le Vert, Jean-François Ricard et Gilbert Thiel. Au-delà des enquêtes antiterroristes, le procureur Legras a souligné que sa volonté de « parvenir à une parfaite harmonisation des actions judiciaires » supposait un renforcement des « rapports entre la police et la gendarmerie ainsi qu’avec l’autorité administrative, la chambre régionale des comptes et les professionnels de la comptabilité. La justice ne peut plus naviguer à vue. Il faut donc que nous ayions des instruments fiables d’évaluation de nos actions », a-t-il fait valoir. Pour sa part, le préfet de Corse, Bernard Bonnet, interrogé sur France 3 Corse, a qualifie d' »excellente » la coordination entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. Se refusant à commenter les enquêtes en cours concernant des élus de l’île, le préfet a fait valoir que « nul n’est à l’abri de la justice ». Assurant qu’il avait « une confiance totale dans la classe politique qui représente la population », il a souligné que « la confiance n’exclut pas le contrôle ».

 

le 08 Juillet 1998 : Interpellation de deux personnes à Bastia et 4 personnes sont transférées pour être entendus

Le 09 Juillet 1998 : Joseph Barratier, président de la caisse locale du Crédit Agricole de la plaine sud de Bastia, a été écroué jeudi matin à la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse). Joseph Barratier, interpellé dans sa villa des hauteurs de Bastia, avait été mis en examen le 24 juin pour recel de détournement de fonds publics par le juge Guary, dans le cadre de l’affaire de la caisse régionale du Crédit Agricole de la Corse.

Le Samedi 11 Juillet 1998 : Une résidence secondaire a été entièrement détruite par un attentat à l’explosif samedi à 22h10 (21h10 GMT) à Tiuccia, à 25 km au Nord d’Ajaccio. La charge, de nature et de puissance indéterminées, était reliée à des bouteilles de gaz. Elle a été placée à l’intérieur de la villa de M. Irsan Simsar, commerçant installé à Paris qui devait venir en vacances ce dimanche avec sa famille. La bâtisse, d’une valeur de deux millions de francs a été entièrement détruite. Sur place les enquêteurs n’ont relevé ni inscription, ni tract, ni autre forme de revendication.

Le 14 Juillet 1998 : U Culletivu per Nazione et a Manca Naziunale communiquent organisent  » a prima festa di l’indipendenza  » le 14 juillet au couvent de Casabianca. Programme : A partir de 9 heures, nettoyage des lieux. Débat entre u Culletivu et a Manca. 12 heures : merendella. A partir de 14 heures, débat public : l’indépendance n’est pas une chimère. Reste à définir tous ensemble les mécanismes et à poser les jalons du seul avenir porteur d’espérance. L’assemblée nationale provisoire, sa définition, son instauration, le corps électoral corse, l’inscription volontaire sur les listes nationales, autant de sujets et d’autres mis au débat. Un stand du livre corse sera ouvert par la librairie  » Lettres Sud « . Yves Bourdiec dédicacera son livre :  » Nationalisme corse : les points sur les i « .

Le 15 Juilllet 1998 : Incendie à Sari-Solenzara : La commune condamnée à payer La Cour administrative d’appel de Lyon a récemment condamné la commune de Sari-Solenzara à verser : d’une part une indemnité de 105 210 F à six habitants de cette localité dont les propriétés avaient en partie été détruites lors d’un incendie survenu le 1er août 1989, et d’autre part, un dédommagement de 520 295 F à leur compagnie d’assurance. De telles réparations financières sont majorées d’intérêts. Le feu s’était déclaré dans une décharge en combustion utilisée quotidiennement par la commune puis il s’était propagé sous l’effet d’un vent violent à des résidences voisines. La Cour a considéré que même en l’absence de faute de la part de la commune, la responsabilité de celle-ci est engagée vis-à-vis des sinistrés et de leur assureur en admettant même l’origine criminelle – d’ailleurs non établie – de cet incendie. Le précédent jugement désormais annulé du tribunal administratif de Bastia en date du 4 novembre 1994 avait mis la commune hors de cause.

Dans la semaine du 16 Juillet 1998 : LA POLICE ARRETE UN « DANGEREUX » TERRORISTE HEMIPLEGIQUE DEPUIS 14 ANS SE DEPLACANT UNIQUEMENT EN CHAISE ROULANTE !!!!!!

Dans la nuit du 19 Juillet au 20 Juillet 1998 : Une déflagration a résonné, au petit jour, à Miomo. Une voiture venait d’être la cible d’un attentat à l’explosif. Une charge évaluée à 150 grammes avait été placée sur le pneu avant gauche d’une Peugeot 306 stationnée devant une villa, au lieu-dit « E Piane ». La voiture a été très fortement endommagée. Elle appartenait à Jean-Louis Lloret, 24 ans, gardien de la paix au commissariat de Bastia, demeurant à Miomo. Même si l’attentat n’a pas été revendiqué, les gendarmes ont été dessaisis, dès hier, au profit de l’antenne bastiaise du SRP- d’Ajaccio, laquelle n’exclut aucune piste.

Dans la nuit du 19 au 20 juillet 1998 : Une charge de moyenne puissance endommageait les locaux de la Mutuelle générale de la police à Ajaccio.

Dans la Nuit du 20 au 21 Juillet 1998 : Une charge de forte puissance détruisait le réfectoire des gardiens de la prison de Casabianda  (Haute-Corse).  Près de 20 kilos d’explosifs. Hier vers 3 h 50, une très forte déflagration a réveillé les habitants des résidences de Casabianda et de la région environnante : de nouveau visé par les plastiqueurs, le mess du centre de détention de Casabianda.C’est la troisième fois que cet établissement est détruit par une explosion. Après le premier attentat, il avait été changé de lieu et installé dans la « Salle Fratani », où l’hiver dernier, il avait de nouveau été pris pour cible. A peine terminé, il vient donc de subir le même sort. D’après les premiers éléments recueillis auprès des démineurs de Bastia, l’engin explosif était constitué de près de 20 kilos de dynamite couplés à des seaux d’engrais agricoles. Fort heureusement, cet attentat n’a pas fait de blessé, un appartement voisin n’étant pas occupé actuellement. En revanche, le mess est entièrement détruit et sa reconstruction sera difficile; des vitres alentour ont été également soufflées et des voitures abîmées. Dans la matinée, le préfet délégué à la sécurité s’est rendu sur les lieux pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts. Sur place, aucune revendication n’a été trouvée par les gendarmes de la compagnie de Ghisonaccia, placés sous la conduite du major Guillorit, commandant en second. D’après certaines rumeurs, les services de gendarmerie de l’île étaient pourtant en alerte dans la nuit de lundi à mardi, mais ils ne pensaient sans doute pas que ce mess serait de nouveau visé. L’enquête a été confiée aux services de recherches de la police judiciaire de Bastia.

Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1998 : La façade d’un cantonnement de CRS à Aspretto, près d’Ajaccio, a été mitraillée depuis une voiture en marche. Une douzaine d’impacts d’arme automatique avaient été relevés sur les murs de la façade du bâtiment. L’attentat contre le campement de CRS d’Aspretto s’est produit lundi soir peu avant 23H00. Des inconnus circulant à bord d’un véhicule ont ouvert le feu sur le bâtiment avant de prendre la fuite sans être inquiétés. De nombreux impacts de balles ont été retrouvés sur la façade de l’édifice qui avait déjà été visé à plusieurs reprises par le passé.

Le 20 Juillet 1998 : L’ex-député européen et conseiller municipal RPR d’Ajaccio François Musso a été interpellé ce matin, dans le cadre de l’enquête sur les prêts abusifs accordés par la caisse régionale du Crédit Agricole. Proche de Jacques Chirac, François Musso avait assuré pendant quelques semaines, en mars, la présidence de la caisse régionale du Crédit agricole de Corse. Selon le rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF), cette personnalité du monde agricole corse avait bénéficié de prêts de la banque verte alors qu’il n’assumait plus les fonctions d’exploitant agricole.  Selon le rapport de l’IGF, plusieurs de ces prêts, d’un montant de 3 à 4 millions de francs, ne seraient pas justifiés :« Certains d’entre eux sont détournés de leur objet, les déclarations de François Musso sont incohérentes, il a bénéficié de consolidations irrégulières, l’apurement de sa dette est factice… ».  Selon l’IGF, les responsabilités de François Musso, député européen jusqu’en 1994, ancien chargé de mission à la ville de Paris ont conduit la mission à approfondir ses investigations. « La mission a pu dénouer une part des montages particulièrement complexes mis au point par l’intéressé », indique le rapport qui implique une quarantaine de personnalités dans l’île.  Pour l’IGF, des prêts pour l’acquisition d’un appartement ont été reversés à diverses sociétés immobilières, pour un montant d’1,4 million de francs. Un autre prêt de 2,3 millions aurait fini dans les caisses d’une entreprise de travaux publics, qui fut dirigée par l’ancien président RPR du conseil général de Haute-Corse.

Le 21 Juillet 1998 : Deux syndicats de personnels pénitentiaires, l’Union fédérale autonome pénitentiaire et Force ouvrière, ont protesté contre l’attentat à l’explosif qui a endommagé le centre pénitentiaire de Casabianda en Corse, dans la nuit de lundi à mardi. Pour FO, ‘une fois encore, les auteurs de cet attentat ont voulu atteindre le ministère de la Justice et par là même défier l’autorité de l’Etat, et probablement intimider les personnels pénitentiaires corses et leurs familles’, que ce syndicat affirme ‘assurer de tout son soutien dans ce contexte troublé’. Le syndicat ‘exige de madame la Ministre de la Justice qu’elle mette tout en oeuvre afin de préserver les biens et les personnels pénitentiaires de l’île’. De son côté, l’UFAP ‘dénonce la difficulté pour les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire d’exercer leur profession en Corse’, avant de réitérer ‘sa demande de mesures spécifiques en leur faveur’.

Le 21 Juillet 1998 : Arrestation de 8 personnes environ (dont Félix Salini) : Les huit personnes interpellées ce matin sont présentées comme étant des proches du militant nationaliste, M. Lorenzoni, incarcéré quelques jours après l’assassinat du préfet C. Erignac, pour une affaire incidente. Depuis six mois, les enquêteurs disent n’écarter aucune piste, mais ils frappent cependant toujours dans le même cercle ; ils ont la conviction que les commanditaires se trouvent dans le milieu nationaliste agricole. Cette obstination irrite de plus en plus certains nationalistes et notamment ceux du Collectif pour la nation, un mouvement crée notamment par M. Lorenzoni. Il y a quelques heures, les membres de ce collectif ont vivement réagi en posant de nombreuses questions sur le déroulement de cette enquête. Pour le collectif, le préfet Erignac a été victime, je cite, « de la raison d’État. » )

Le Mercredi 22 Juillet 1998 –  – Sept des huit personnes interpellées mardi matin et présentées comme des proches du milieu nationaliste corse, étaient toujours en garde à vue mercredi dans les locaux du SRPJ d’Ajaccio. Une huitième personne a été remise en liberté mercredi matin. Ces interpellations menées par les policiers de la division nationale anti-terroristes (DNAT) sont intervenues en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, sur commission rogatoire d’un juge parisien de la section antiterroriste. Les personnes interpellées résident dans la région de Pietrosella (Corse-du-Sud) où une gendarmerie avait été la cible d’un attentat destructeur en septembre 1997. Le commando qui avait commis cet attentat, avait également dérobé l’arme d’un gendarme utilisée par le meurtrier du préfet Erignac, le 6 février à Ajaccio.

 

Le 22 Juilllet 1998 : François Musso, conseiller municipal RPR d’Ajaccio et dernier président de la caisse régionale du Crédit Agricole de Corse, a été mis en examen pour « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics ». Il a été placé hier sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse).

Le 23 Juillet 1998 : Une cache d’explosifs contenant 375 kg de dynamite a été découverte mercredi dans la région de Tallone (Haute-Corse), sur la côte orientale de l’île. Les gendarmes ont trouvé dans une cave désaffectée quinze caisses contenant chacune 250 bâtons de dynamite. Cet explosif a été qualifié d’instable et de dangereux par les gendarmes en raison de sa fabrication remontant aux années 1970. Les explosifs saisis ont été détruits jeudi en fin de matinée. Un enquête a été ouverte pour tenter d’identifier les propriétaires de la cave désaffectée.

23 Juillet 1998  : jeudi : l’une des huit personnes interpellées mardi devrait être transférée à Paris. Les autres personnes ont été remises en liberté. Mercredi soir, une personne avait déjà été remise en liberté, six autres ont été relâchées jeudi après-midi. Une huitième est retenue en garde à vue dans les locaux de la PJ à Ajaccio, en attendant son transfert à Paris. Les interpellations de mardi matin, à Coti-Chiavari et Aqua Doria, sur la rive sud du Golfe d’Ajaccio ont été menées par la direction nationale anti-terroriste dans le cadre de l’enquête sur l’attentat qui a visé la gendarmerie de Pietrosella, sur la rive sud du Golfe d’Ajaccio, en septembre 1997. C’est lors de cet attentat qu’avait été dérobée l’arme de poing utilisée pour l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio

Le 24 Juillet 1998  : Félix Salini mis en examen et les 7 autres interpellés ont été libérés. Un restaurateur de la région d’Ajaccio, proche du milieu nationaliste corse, a été mis en examen à Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et écroué vendredi par le juge d’instruction parisien Jean-François Ricard. Félix Salini avait été interpellé mardi par les policiers de la division nationale anti-terroriste (DNAT), en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac. Mais il a été mis en examen dans le cadre d’une procédure incidente. (donc c’est pas lui….). Les enquêteurs l’ont en effet trouvé en possession de deux grenades, d’émetteurs-récepteurs, de cagoules et d’un drapeau du mouvement clandestin FLNC-Canal historique. Sept autres personnes interpellées et placées en garde à vue à l’issue de cette même opération de police ont toutes été remises en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue à leur encontre.

Le 28 Juillet 1998 : Interpellations de 4 hommes en plaine orientale et dans le Cap Corse sur commission rogatoire des juges anti-terroristes parisiens, dans le cadre de l’enquête sur le militant nationaliste Marcel Lorenzoni.

Le 28 Juillet 1998 :  Le FLNC « Canal historique » qui a revendiqué deux attentats et deux tentatives commis récemment en Corse et sur le continent, a lancé une mise en garde en annonçant « qu’il était facile de prévoir que les mois à venir seront lourds de conséquences, parfois dramatiques ». « Le temps est passé de tenter de ramener à la raison un gouvernement démuni de toute politique et uniquement préoccupé par ses querelles intestines », a insisté le FLNC « Canal-Historique », ajoutant: « ce n’est que par le rapport de force et sur tous les terrains que les Corses pourront impulser les changements nécessaires ». Enfin, le FLNC Canal Historique fait état d’une tentative contre EDF-GDF à Nice qui n’a pas été signalée.

Le Mercredi 29 Juillet 1998 :  Quatre militants nationalistes corses, interpellés mardi en Haute-Corse en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac, étaient toujours en garde à vue mercredi à Bastia. Les enquêteurs de la division nationale anti-terroristes (DNAT) n’ont rien découvert au cours des perquisitions menées au domicile de ces personnes, dont deux sont des agriculteurs de la région de Ghisonaccia.

Le Jeudi 30 Juillet 1998 : Les quatre militants nationalistes interpellés mardi en Haute-Corse ont été remis en liberté jeudi matin, alors que d’autres nationalistes ont été interpellés en Haute-Corse. Après 48 heures de garde à vue au commissariat de Bastia, les quatre personnes proches des milieux nationalistes ont été remises en liberté, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles. La Direction nationale anti-terroriste les avait appréhendées dans le cadre d’une enquête sur leurs relations avec Marcel Lorenzoni, interpellé trois jours après l’assassinat du préfet Claude Erignac. L’implication de Marcel Lorenzoni, nationaliste de la première heure, dans ce meurtre n’a pas été prouvée mais il est incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Parallèlement, on précisait jeudi, également de source policière, que la Direction nationale anti-terroriste a interpellé quatre nouvelles personnes, sur commission rogatoire d’un juge parisien, dans le cadre de l’enquête consécutive à l’arrestation de Marcel Lorenzoni. Une personne a été arrêtée dans la région bastiaise, jeudi matin, alors que, mercredi, trois autres personnes ont été appréhendées sur la côte orientale (Haute-Corse) et placées en garde à vue au commissariat de Bastia. Leur garde à vue pourra durer 96 heures, conformément à la loi anti-terroriste. (voir ci dessous)

 

Le Jeudi 30 Juillet 1998 :  Trois personnes proches des milieux nationalistes ont été interpellées jeudi en Haute-Corse, en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac, tandis que quatre autres ont été relâchées du 28/07/98. Les trois personnes interpellées dans la plaine orientale et dans la région de Bastia par les enquêteurs de la division nationale anti-terroriste (DNAT) ont été placées en garde à vue. Parallèlement, quatre militants nationalistes corses, interpellés mardi du 28/07/98 en Haute-Corse, ont été relâchés jeudi. Les enquêteurs de la DNAT n’ont rien découvert au cours des perquisitions menées au domicile de ces personnes, dont deux sont des agriculteurs de la région de Ghisonaccia. Ces interpellations ont toutes visé des personnes proches du militant nationaliste Marcel Lorenzoni, écroué à Paris depuis près de six mois.

Le Vendredi 31 Juillet 1998 : Trois des nationalistes interpellés mercredi et jeudi en Haute-Corse par la Direction nationale anti-terroriste ont été remis en liberté vendredi après-midi. Aucune charge n’a été retenue contre elles. La Direction nationale anti-terroriste, qui agissait sur commission rogatoire d’un juge de la 14e section du parquet de Paris, enquêtait sur les relations de ces personnes avec le nationaliste Marcel Lorenzoni, arrêté après l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac le 6 février dernier, et incarcéré depuis lors à la maison d’arrêt de Fresnes pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ces interpellations avaient eu pour cadre la région de Ghisonaccia, sur la côte orientale et dans le Cap Corse, au nord de Bastia. La quatrième personne, entendue dans le cadre de la même affaire, n’est plus en garde à vue au commissariat de Bastia. Elle a été remise en liberté jeudi soir.

Dans la nuit de vendredi 31 Juillet 1998 au samedi 1er Août 1998: Un jeune gendarme auxiliaire a été blessé lors d’un attentat contre le siège du groupement de gendarmerie du Vaucluse, à Avignon. Action Revendiquée le 4 Août 1998 par le FLNC canal Historique. Un jeune gendarme auxiliaire a été légèrement blessé lors d’un attentat à l’explosif qui a visé, hier à 3 h 47, le siège du groupement de gendarmerie du Vaucluse, à Avignon. La charge, de plusieurs kilos de plastic, placée devant l’entrée de l’édifice a sérieusement endommagé le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment qui abrite, en dehors de l’ensemble des services de gendarmerie départementaux, plusieurs dizaines de familles de militaires. Les vitres de plusieurs immeubles du quartier ont aussi volé en éclats. Aucune revendication n’avait été formulée.

AOÛT 1998

 

En août : les nationalistes de tous bords se réunissent à Corte

Week End du Samedi 1er Août au dimanche 2 Août 2002 : Vingt-trois armes utilisées par les membres de la police municipale d’Ajaccio ont été dérobées ce week-end dans un bureau de la mairie de la ville. Les voleurs ont emporté notamment des revolvers 357 magnum et des pistolets de calibre 7.65. Quelques heures après la découverte du vol, le préfet de Corse, Bernard Bonnet, a retiré l’autorisation de détention d’armes de 4ème catégorie délivrée le 27 mai 1994 au maire d’Ajaccio, au titre de la police municipale.    « A partir de ce jour, aucun fonctionnaire ou agent de la police municipale d’Ajaccio ne peut détenir ou porter une arme de service », a indiqué la préfecture dans un communiqué, précisant que « ce vol d’armes fait suite à plusieurs négligences qui, de toute évidence, n’ont pas eu pour conséquence une sécurité renforcée de l’armement ». Les bureaux de la police municipale, installés dans la mairie, n’étaient pas équipés d’un système d’alarme.

Le 2 Août 1998 : Maurice Lorenzoni, écroué depuis quatre mois à Paris et dont le frère, Marcel, avait été arrêté quelques jours après la mort du Préfet Erignac le 6 février à Ajaccio, devrait être entendu pour la première fois cette semaine par les juges antiterroriste, a-t-on appris dimanche auprès de son avocat. Maurice Lorenzoni a été mis en examen le 28 mars pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Selon son avocat, Me Lucien Felli, les policiers n’avaient pourtant découvert à son domicile qu’une coupure de presse présentant l’organigramme des mouvements nationalistes corse et le « manuel du militant nationaliste », un petit livre distribué sous le manteau en Corse depuis une quinzaine d’années. « Peut-on garder une personne quatre mois en prison sans lui donner l’occasion de s’expliquer? », s’est interrogé dans l’édition corse de Nice-matin, dimanche, l’avocat dont le client s’est vu refuser une demande de remise en liberté à deux reprises. Maurice Lorenzoni qui souffre de diabète, transféré de la prison de la Santé à la maison d’arrêt de Nanterre, ne dispose plus des soins que nécessite son état de santé, a précisé son avocat . Son frère Marcel, mis en examen et écroué le 13 février pour « détention illégale d’armes et association de malfaiteurs en relation avec des entreprises terroristes » avait été entendu le 12 juin par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Présenté comme le chef de la « filière agricole », Marcel Lorenzoni qui avait quitté l’hiver dernier A Cuncolta Naziunalista pour rejoindre les membre d’U Colletivu par a Nazione (Collectif pour la nation), avait observé une grève de la faim durant 35 jours afin d’être reçu par le juge Bruguière.

Le Lundi 03 Août 1998 : Le chef de la police municipale d’Ajaccio (Corse-du-Sud) et ses deux adjoints ont été entendus, lundi en fin de journée, par les enquêteurs du SRPJ de la ville dans le cadre de l’enquête sur le vol de 23 armes dans un bureau de la mairie.

Le Lundi 03 Août 1998 : Les gendarmes de Calvi ont interpellé lundi à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) un homme de 47 ans soupçonné d’avoir commandité le meurtre de sa mère, qui a été agressée vendredi dernier, a-t-on appris auprès de la gendarmerie. Mme Jean, âgée de 76 ans, a été agressée vendredi dernier à Calvi par un homme de 42 ans, Jean-Pierre Moulin. Celui, en possession d’un pistolet, avait été maîtrisé par l’aumônier militaire du 2è REP, basé à Calvi, alerté par les cris de la victime.  Mis en examen pour tentative d’homicide, Jean-Pierre Moulin, sans profession, avait indiqué aux gendarmes lors de son interrogatoire avoir commis l’agression à la demande du fils de la victime. Ce dernier, domicilié à Cagnes-sur-Mer, a été interpellé lundi matin et devrait être transféré à Bastia dans les prochains jours, pour être présenté au juge Bernard Egron-Reverseau, chargé du dossier.

Le 4 Août 1998 : Un policier municipal a été placé en garde à vue mardi, dans le cadre de l’enquête sur le vol de 23 armes de poing constaté lundi dans les locaux de la mairie d’Ajaccio.

Le Mardi 04 Août 1998 : Le FLNC-Canal Historique a revendiqué mardi un attentat visant une gendarmerie à Avignon et le mitraillage d’un cantonnement de CRS en Corse-du-Sud, n’a pas fait référence au vol des armes dans son communiqué. Le mouvement nationaliste clandestin corse FLNC-Canal historique a revendiqué, mardi, dans un communiqué authentifié parvenu à l’AFP à Bastia, l’attentat visant la gendarmerie à Avignon et un mitraillage contre un cantonnement de CRS à Aspretto (Corse-du-Sud).  « La récente mesure de déplacement et d’éparpillement de certains militants politiques corses emprisonnés est une provocation et une insulte de plus faite à notre peuple », a indiqué le FLNC-Canal historique dans son communiqué.  « Le ministère de la Justice s’obstine à couvrir les pratiques iniques de la 14ème section (antiterroriste) dont la seule finalité est de jeter sans aucune preuve des dizaines de Corses dans les geôles françaises. Nous mettons en garde l’administration pénitentiaire et les directeurs de prison contre toute brimades et atteinte à leurs droits », ajoute le mouvement clandestin. Dans la nuit de vendredi à samedi, un jeune gendarme auxiliaire a été blessé lors d’un attentat contre le siège du groupement de gendarmerie du Vaucluse, à Avignon, ville où le Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, a été plusieurs fois élue.  L’explosion d’une charge de 2 à 3 kg de plastic, avait sérieusement endommagée le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment.    Dans la nuit du 20 au 21 juillet, la façade d’un cantonnement de CRS à Aspretto, près d’Ajaccio, avait été mitraillée depuis une voiture en marche. Une douzaine d’impacts d’arme automatique avaient été relevés sur les murs de la façade du bâtiment.

Les Anciennes Revendications : 

  • – le 12 mai : revendication de l’attentat du 8 mai contre le conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur à Marseille. Une charge explosive de 2 à 3 kg avait explosé dans la soirée sans faire de blessé.
  •  – le 19 mai : revendication de l’attentat perpétré dans la nuit du 15 au 16 mai contre les locaux de la police municipale à Aix-en-Provence en le « dédiant aux 25 prisonniers politiques corses ». Une charge de deux kg avait dévasté une partie des bureaux.
  •  – le 2 juillet : revendication de quatre attentats dont le plasticage le 1er juillet d’un bureau de poste à Marseille. Les trois autres actions visaient en Haute-Corse, dans la nuit du 25 au 26 juin, la gendarmerie de Saint-Florent et le tribunal de police de Corte, et deux nuits plus tard, le cantonnement de gendarmes mobiles de Borgo.
  •  – le 28 juillet : revendication de deux attentats. Dans la nuit du 19 au 20 juillet une charge de moyenne puissance endommageait les locaux de la Mutuelle générale de la police à Ajaccio et la nuit suivante une charge de forte puissance détruisait le réfectoire des gardiens de la prison de Casabianda  (Haute-Corse). Deux tentatives étaient citées: une charge qui n’a pas explosé, contre la gendarmerie de Porto-Vecchio (Corse-du-sud) et une action contre EDF-GDF à Nice, dont l’entreprise a contesté la réalité.
  •  – Le 4 août : revendication du mitraillage, dans la nuit du 20 au 21 juillet, de la façade du cantonnement des CRS à Aspretto (Corse-du-Sud) et d’un attentat, dans la nuit du 31 juillet au 1er août, contre le siège du groupement de gendarmerie du Vaucluse, à Avignon, dans lequel un jeune gendarme auxiliaire a été légèrement blessé

Le 05 Août 1998 : Armes volées à Ajaccio: Un employé municipal de la ville d’Ajaccio a été interpellé à son domicile mercredi et placé en garde à vue dans les locaux du SRPJ d’Ajaccio, après le vol de 23 armes de poing dans des locaux de la mairie le week-end dernier. Cet agent était encore entendu mercredi en fin d’après-midi mais pourrait être relâché rapidement.

Le 5 Aout 1998 : Un véritable coup de balai a renouvelé les équipes des services de l’Etat en Corse depuis l’assassinat du préfet Claude Erignac, il y a six mois, traduisant la volonté du gouvernement de mener dans l’île une opération « mains propres » à tous les niveaux.    C’est dans une île encore sous le choc de l’assassinat du plus haut représentant de l’Etat qu’a sonné l’heure du grand « ménage » voulu par les pouvoirs publics, avec l’arrivée du préfet de région Bernard Bonnet, nommé quatre jours après le meurtre de son prédécesseur abattu en pleine rue.   Deux mois plus tard, le préfet de Haute-Corse était remplacé par Bernard Lemaire, ex-préfet adjoint pour la sécurité auprès des préfets de Corse-du-Sud et de Haute-Corse, fonctions désormais occupées par Francis Spitzer.    Une cascade de nominations dans tous les secteurs de l’administration a suivi.    A la tête du SRPJ d’Ajaccio, Frédéric Veaux, 41 ans, chef de la brigade des stupéfiants et du proxénétisme à Marseille, a pris la place de Demetrius Dragacci. Les renseignements généraux avaient déjà changé de chef en mars et, pour la première fois, les cinq principaux commissaires de Haute-Corse étaient mutés en l’espace de quelques semaines.   La justice, elle-aussi, a connu des chamboulements, avec l’arrivée de Bernard Legras au poste stratégique de procureur général. L’appareil judiciaire a également été renforcé sur l’île, avec la création de postes de procureurs adjoints en Haute-Corse et Corse-du-Sud, d’un poste de juge d’instruction à Bastia, où a été mis en place un pôle spécialisé dans la délinquance financière.   Les bouleversements ont également secoué les habitudes du monde agricole, avec l’arrivée d’un nouveau directeur régional de l’agriculture et de la forêt, Patrice Devos, doté de « pouvoirs étendus ».   Le secteur de la santé n’a pas été épargné, avec la fusion de la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS) et de la direction départementale. Des divergences sur la politique régionale d’hospitalisation ont entraîné le départ du directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation de Corse, Pierre Cardona. Et le directeur de l’hôpital de Bonifacio (Corse-du-Sud) a été suspendu de ses fonctions après la constatation de graves « irrégularités » et de « légèretés » dans sa gestion par la chambre régionale des comptes.   Enfin le recteur de l’université Michel Bornacin, qui a demandé à partir il y a un mois pour raisons personnelles, a été remplacé par Jacques Pantaloni.

Le 06 Août 1998 : L’employé municipal de la ville d’Ajaccio, interpellé à son domicile mercredi et placé en garde à vue dans les locaux du SRPJ d’Ajaccio, après le vol de 23 armes de poing dans des locaux de la mairie le week-end dernier, a été remis en liberté mercredi soir.

Le 6 août 1998  :  Le cadavre d’un marginal a été découvert jeudi dans un supermarché désaffecté situé près de Porto Vecchio (Corse-du-Sud). Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la mort de ce marginal, dont l’identité n’a pas été révélée, qui remonterait à quatre ou cinq jours. Une autopsie du corps doit être réalisée vendredi à Ajaccio.

Le Jeudi 6 Aout 1998 : Une perquisition a été déclenchée jeudi matin dans les bureaux du centre d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) du Conseil général de Corse-du-Sud à Ajaccio. Les enquêteurs du SRPJ d’Ajaccio qui mènent la perquisition, recherchent des documents portant notamment sur l’utilisation de certains fonds par le CAUE, a-t-on indiqué de source informée. L’enquête en cours concerne l’utilisation par le CAUE des fonds provenant de certaines taxes sur les permis de construire qui ont été versés par le Conseil général de Corse-du-Sud entre 1991 et 1998. Le CAUE, qui fut présidé par José Rossi (DL) ancien président du Conseil général et actuel président de l’Assemblée de Corse, a compté durant cette période jusqu’à 15 employés à temps complet. Ce centre d’architecture, d’urbanisme et d’environnement est chargé de donner des conseils dans les différents projets de constructions présentés en Corse-du-Sud. Selon une source proche de l’enquête, le CAUE présente un déficit de 5 millions de Francs alors que ses missions de conseil ont été très limitées. En revanche Le CAUE aurait mené un grand « train de vie » ces dernières années enregistrant des dépenses de fonctionnement « somptuaires ».   La perquisition déclenchée jeudi matin dans les bureaux du centre d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) du conseil général de Corse-du-Sud à Ajaccio a pris fin dans l’après-midi.

Le 7 août 1998 : Ouverture des Journées internationales de Corte, réunissant les militants et les sympathisants d’A Cuncolta Indipendentista,  dans la capitale Historique de la Corse.

Le 9 août 1998 : A la clôture des Journées internationales de Corte, le mouvement A Cuncolta, réclame désormais l’indépendance pour l’île de Beauté. Mais une indépendance négociée avec la France, au besoin en prenant un peu de temps, sous conditions et sans violence.

Le 12 août 1998 :La Chambre d’accusation du parquet de Bastia a décidé la remise en liberté de François Musso. Il doit verser une caution de 500 000 francs.

Le 15 août 1998 : Une voiture a été en partie détruite sur le vieux port de Bastia par une charge explosive évaluée à cinquante grammes. Il n’y a pas eu de victime. Pas de revendication non plus.

Le 18 août 1998 : Plusieurs personnes, présentées comme des proches du nationaliste Marcel Lorenzoni écroué à Paris depuis six mois, ont été interpellés, dans la matinée, dans la région d’Ajaccio. Elles ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une procédure relative au dossier sur l’assassinat du préfet Erignac.

Dans la nuit du 20 au 21 août 1998 :  Christophe Garelli, un étudiant de 27 ans, a été tué à Luciana, près de Bastia. Il a été atteint dans le dos de plusieurs balles de calibre 9 mm à la fin de la fête du village, dont il avait assuré l’animation. La victime, connue comme un militant nationaliste (Ghjuventù Paolina et Accolta Naziunale Corsa, ANC), s’était querellée durant la soirée avec plusieurs personnes. Entre 1997 et 1996, plus d’une vingtaine de militants nationalistes ont été tués dans différents règlements de comptes.

du 21 au 22 août 1998 : Plus de 900 hectares de maquis ont été ravagés par des incendies sur plusieurs sites de HauteCorse, notamment à l’extrémité du Cap Corse.

Le 24 Aout 1998 : Alors qu’il était attablé sur la terrasse d’un établissement balnéaire du cordon lagunaire de la Marana, face à la piscine, Georges Seatelli, 48 ans, membre fondateur de la Brise de Mer, a été la cible de deux tueurs. C’est avec une grande froideur et sans aucun doute beaucoup de « professionnalisme », que les hommes ont opéré. Georges Seatelli était en effet connu des services de police. Agé de 48 ans, il était fiché au grand banditisme. Interpellé en 1988 dans le sud de la France à bord d’un véhicule où étaient retrouvé des armes et des postiches, il a été condamné en 1989 par la Cour d’Assises d’Aix en Provence à huit ans de prison pour détention d’armes et association de malfaiteurs

Le 25 Août 1998 : 4 personnes sont interpellées à Bastia.

Le 26 Août 1998 : 2 personnes sont interpellées en Plaine.

SEPTEMBRE 1998

En septembre : le préfet Bonnet rencontre  » Corte  » pour la deuxième fois

Le 02 Septembre 1998 : PASCAL BIANCHINI et ANTONINI sont inculpés.

Le 4 septembre 1998 : La Corse est un gouffre à subventions pour la France et l’Europe. Un rapport parlementaire, qui doit être publié le 10 septembre, le démontre amplement.

Le 5 septembre 1998 : A Corte, une réunion commune de plusieurs organisations nationalistes a rejeté une proposition de fédération présentée par le syndicat d’étudiants Ghjuventu Paolina.

Le 6 septembre 1998 : Selon Le Journal du Dimanche, le président de la Cour des comptes, Pierre Joxe, a rencontré, la semaine dernière, en Finlande, plusieurs acteurs de la vie politique corse, dont l’ancien leader autonomiste Edmond Simeoni. Pour échanger sur l’avenir politique de l’île. L’assemblée territoriale corse pourrait être prochainement dissoute, à la suite d’un recours en annulation introduit par Simeoni. Celui-ci et ses amis de l’UPC font état de plus d’un millier de cas de votes suspects.

santoni2Le 8 septembre 1998 : En prison depuis 18 mois, le nationaliste François Santoni a dénoncé la radicalisation de son parti, qui réclame aujourd’hui l’indépendance de la Corse. Il a annoncé sa démission du mouvement A Cuncolta Independentista.

Le 9 septembre 1998 : La commission d’enquête sur la Corse, présidée par le socialiste Jean Glavany, a remis son rapport au Premier ministre. La conclusion de ce gros pavé de 600 pages est sans surprise : il faut continuer à rétablir l’Etat de droit dans une région où l’administration a souvent failli à son devoir.

Le 14 septembre 1998 : le Premier ministre convoque à l’Hôtel de Matignon le préfet Bonnet et le procureur général Legras

Le 15 Septembre 1998 : L’ancien président du Conseil général de la Haute-Corse est entendu dans le cadre d’une enquête préliminaire sur l’attribution de deux marchés publics. Paul Natali (DVD), président de la chambre de commerce de Haute-Corse, a été placé en garde à vue à Bastia, dans le cadre d’une procédure portant sur l’attribution de marchés publics. Conseiller général et candidat de l’Alliance aux élections sénatoriales, il est entendu en tant qu’ancien président du conseil général, sur des irrégularités commises lors de la passation de deux marchés publics.

Le 16 septembre 1998 : Paul Natali a été mis en examen pour favoritisme. Il s’estime victime « d’une cabale politique ».

Le 18 Septembre 1998 : Dominique FABRIZI (C.P.S de CORTI) mis en Examen (piste informatique?)

Le 19 Septembre 1998 : JEAN DOMINIQUE ALLEGRINI SIMONETTI remis en liberté (18 mois de prison).

Le 20 Septembre 1998 : Les deux hommes pourraient avoir été victimes d’un règlement de compte dans le milieu du banditisme insulaire. Règlement de comptes dont on soupçonne qu’il serait à l’origine du meurtre de Georges Seatelli, le 24 aôut dernier. Toussaint Celli, entrepreneur en maçonnerie de 45 ans, et son frère René, 40 ans, arrivaient hier à la mi-journée devant le domicile de l’un d’entre eux à Arena-Vescovato, quand un autre véhicule s’est arrêté à leur hauteur. Leurs occupants ont ouvert le feu, atteignant leurs cibles de plusieurs balles de calibre 11-43 et 9 mm. Les frères Celli sont décédés sur le coup, alors que leurs agresseurs prenaient la fuite.

Le du 19 au 20 septembre 1998 : Trois militants ont été mis en examen et placés sous mandat de dépôt pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « destruction de preuves ». Ils sont suspectés d’avoir participé à la destruction de fichiers contenus dans l’ordinateur du Centre de promotion sociale de Corte, sur lequel ont été composés des tracts falsifiant des documents préfectoraux.

Le 22 septembre 1998 : Le groupe nationaliste qui a revendiqué l’assassinat du préfet Erignac menace de nouvelles actions terroristes dans un communiqué parvenu à la station Radio Corse Frequenza Mora.  Le groupe qui avait revendiqué l’assassinat du représentant de l’Etat a adressé à la presse un communiqué authentifié de six pages, lundi, tentant de justifier son action.

Le 22 Septembre 1998 : JEAN MICHEL ROSSI remis en Liberté (18 mois de prison). Jean-Michel Rossi, ancien rédacteur en chef d’U Ribombu, hebdomadaire d’A Cuncolta a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il a annoncé, la semaine dernière, qu’il quittait l’organisation nationaliste.

Le 23 Septembre 1998 : 3 personnes interpellées à Bastia.

Le 23 septembre 1998 : Huit militants nationalistes mis en examen et incarcérés ont manifesté leur solidarité avec François Santoni en démissionnant du mouvement A Cuncolta Indipendentista.

Le 23 septembre 1998 : Le président de la Chambre d’agriculture de Corse du Sud a reçu des menaces de morts avec référence au numéro d’arme volée à la police municipal d’Ajaccio au mois d’août.

Le 24 septembre 1998 : Selon un rapport de gendarmerie rendu public par le quotidien Libération, des fonds publics destinés à des bénéficiaires du RMI (sept millions) ont été détournés au profit de clubs sportifs par le conseil général de la Corse-du-Sud, entre 1995 et 1997. L’affaire fait grand bruit car, à cet époque, il était présidé par José Rossi, actuel président de l’Assemblée de Corse et membre éminent de Démocratie libérale. Le rapport, transmis au parquet d’Ajaccio, n’a pas entraîné, pour l’instant, l’ouverture d’une information judiciaire.

Le 24 Septembre 1998 : Les 3 personnes interpellées le 23/09/98 sont relâchées

Le 24 Septembre 1998 : Interpellations de 3 personnes à Purti Vechju et en plaine orientale.

Le 25 Septembre 1998 : Les 3 personnes interpellées à Purti Vechju et en Plain sont remises en Liberté.

Le 25 Septembre 1998 : 4 Personnes interpellées à Bastia (Affaire Erignac)

Le 28 et 29  Septembre 1998 : Interpellation de 5 à 6 personnes à Mezavia (Affaire cache d’arme). Cinq personnes, proches du MPA, ont été interpellées à Ajaccio où la police a découvert une cache d’armes dans le quartier de Mezzavia.

Le 29 septembre 1998 : Interpellation d’un militant du MPA au volant d’une voiture volée.

Le 28 Septembre 1998 : Lillo Lauricella est incarcéré à la maison d’arrêt de ROME par la justice ANTIMAFIA.

Le 29 septembre 1998 : La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris a rejeté la neuvième demande de remise en liberté provisoire de François Santoni.

Le 30 Septembre 1998 : Interpellation à Furiani de CARLU PIERI et de 10 autres personnes. La perquisition au domicile de Carlu Pieri donne lieu à une confrontation entre ses amis et les forces répressives.

Le 30 Septembre 1998 : MARIE HÉLÈNE MATTEI convoqué au Commissariat.

Le 30 Septembre 1998 : Transfert de 5/6 personnes interpellées le 28 et 29/09/98. Le sixième individu est relâché.

En Septembre 1998 : François Santoni et Jean-Michel Rossi démissionnent de la Cuncolta

Le 30 Septembre 1998 : Onze personnes sont entendues comme témoins dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Christophe Garelli. Des armes de poing et des explosifs ont été découverts dans la villa de Charles Pieri. Le chéquier d’Antonio Salasca se trouvait dans un sac en plastique avec une des armes. Il était très tôt ce matin, environ six heures, lorsque cette importante opération de police a été déclenchée en divers endroits de la région bastiaise. Agissant dans le cadre d’une commission rogatoire relative à l’enquête sur le meurtre du militant nationaliste Christophe Garelli, dans la nuit du 20 au 21 août à Lucciana, les enquêteurs de l’antenne bastiaise du S.R.P.J et de la D.N.A.T ont procédé à l’interpellation de onze personnes, des militants de A Cuncolta Indipendentista ainsi que certains de leurs proches. Parmi eux se trouvait Charles Pieri, le secrétaire national du mouvement pour la Haute-Corse (lien vers le bas). Tous ont été placés en garde à vue au commissariat central de Bastia où ils étaient toujours entendues, à titre de témoins dans le cadre de cette enquête. Peu après, des militants et sympathisants de la Cuncolta et de l’associu Patriottu – dont le nombre ira grandissant – se rassemblent en silence devant l’entrée de la petite route. Deux voitures de police et des hommes du R.A.I.D, cagoulés et vêtus de combinaisons d’intervention noires, en bloquent l’accès. Vers 11h, des mouvements des forces de police laissent présager un prochain départ. Une dizaine d’hommes du R.A.I.D se placent de part et d’autre de la route ce qui provoque une certaine tension de l’autre côté. Une demi-heure plus tard, une trentaine de gendarmes mobiles arrivent sur les lieux et prennent position sur le chemin et sur la route formant ainsi deux « murs » de manière à contrôler le passage. Les esprits s’échauffent et une bousculade a eu lieu entre nationalistes et forces de l’ordre. Alors que le ton monte sérieusement, les responsables de A Cuncolta réussissent à rétablir le calme. Une discussion s’engage également avec le commandant de l’escadron de gardes mobiles afin d’éviter de nouveaux heurts. Il est environ 12 heures lorsqu’un convoi de plusieurs voitures banalisées de la police, dans lesquelles sont réparties individuellement les quatre hommes, quittent la petite route sous les cris de soutien des militants, et part en direction de Bastia. Charles Pieri, dont le visage était bizarrement dissimulé par une veste, sort le dernier. D’autres véhicules, avec à leur bord des policiers, ferment le convoi. Le ton monte à nouveau. Une pierre est jetée contre une « Peugeot 306 » dont elle brisera même la vitre arrière. Les personnes interpellées sont emmenées au commissariat de Bastia devant lequel se sont rassemblés une quarantaine de nationalistes. Une veillée devait être organisée devant la soirée à l’initiative de l’associu Patriottu.

OCTOBRE 1998

Le 01 Octobre 1998 : CARLU PIERI, CHRISTOPHE PIERI, CARLU FILIPU PAOLI et STEFANU SBRAGGIA déportés vers Paris, les 7 autres personnes sont relâchées.

Le 2 octobre 1998 : Le ministre de l’Agriculture a décidé de suspendre le conseil d’administration et de nommer un administrateur provisoire. Des irrégularités ont été mises en évidence dans le recouvrement des cotisations et les comptes 1996 n’ont pas été approuvés.

Le 2 Octobre 1998 : Un militant du MPA, Erik Antona, a été interpellé au volant d’une voiture volée le 29 septembre dernier. . Après sa Garde à vue il a été mis en examen ce jeudi 2 octobre (voir compte rendu de son procès via Corsematin du 13 octobre 2000)

Le 04 Octobre 1998 : CARLU PIERI, CHRISTOPHE PIERI, CARLU FILIPU PAOLI et STEFANU SBRAGGIA mis en examen et écroués à Paris. Le secrétaire d’A Cuncolta Indipendentista, Charles Pieri, son fils Christophe et deux autres militants nationalistes, Charles Philippe Paoli et Stéphane Sbraggia, ont été mis en examen et écroué pour « association de malfaiteurs » et « détention d’armes et explosifs, en relation avec une entreprise terroriste ». Selon la presse, Charles Philippe Paoli était recherché dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Pierre Albertini, en août 1995.

Le 5 octobre 1998 : Une quarantaine de militants d’A Cuncolta ont annoncé leur démission, par solidarité avec François Santoni. Les démissionnaires restent, cependant, membres de Corsica Nazione, coalition politique disposant de cinq sièges à l’assemblée territoriale.

Le 9 octobre 1998 : L’ensemble des salariés de la Mutualité sociale agricole (MSA) de Corse ont cessé le travail et se sont rassemblés devant leur établissement à Ajaccio et Bastia.

Le 10 Octobre 1998 : A Cuncolta Indipendentista, s’étaient rassemblés pour une « consulta » (réunion extraordinaire) cet après-midi dans la plaine orientale, près d’Aleria (Haute-Corse).

Le 11 Octobre 1998 : L’Hôtel des impôts à Bastia et des bureaux du Trésor public à Ajaccio ont été, dimanche après-midi, la cible d’attentats à l’explosif, non revendiqués, qui n’ont pas fait de victime. Les dégâts les plus importants ont été constatés à Bastia où l’explosion, vers 15h20, d’une charge d’environ deux kilos, selon les premières constatations policières, a sérieusement endommagé les bâtiments de l’Hôtel des Impôts. L’explosion qui s’est produite à l’arrière du bâtiment dont une partie était en construction, a détruit le rez-de-chaussée et endommagé les deux étages supérieurs. Elle a fait voler en éclat les vitres d’immeubles voisins dans lesquels une personnes âgée et une jeune femme, légèrement commotionnées par l’explosion, ont été secourues. Moins de dix minutes plus tard, à Ajaccio, l’explosion de deux charges de faible puissance, environ 200 grammes selon une source proche de l’enquête, a provoqué des dégâts peu importants dans des bureaux de la trésorerie principale et de la trésorerie municipale. Des garages EDF-GDF ont été également endommagés dans l’explosion d’une de ces charges. Ces attentats sont survenus alors que les militants du principal mouvement nationaliste corse, A Cuncolta Indipendentista, vitrine légale du FLNC-Canal Historique, s’étaient rassemblés pour une « consulta » (réunion extraordinaire) hier après-midi dans la plaine orientale, près d’Aleria (Haute-Corse). Le FLNC-Canal historique a revendiqué dix attentats depuis l’annonce le 12 mai qu’il reprenait « le fil de son combat » après « une période d’observation de trois mois », suite à l’assassinat du préfet Erignac, le 6 février, à Ajaccio. (Autres sources : Trois attentats ont eu lieu à Ajaccio et Bastia. Une première explosion a eu lieu à 15h20 à l’intérieur de l’Hôtel des impôts de Bastia puis deux autres à 15h30 visant des bureaux annexes du Trésor public à Ajaccio et des garages d’EDF. Les dégâts sont importants. Ces attentats surviennent alors qu’une disposition fiscale très favorable aux insulaires doit être prochainement supprimée.)

Le 12 octobre 1998 : Une charge d’un kilo d’explosifs dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découverte, dans l’après-midi, dans les locaux de la Direction départementale de l’Equipement, à Calvi.

Le 13 octobre 1998 : Vingt kilos d’explosif reliés à un système de mise à feu ont été découverts, dans la matinée, au siège de la Chambre régionale des comptes, à Bastia.

Le 13 octobre : le préfet Bonnet demande les  » pleins pouvoirs « , conformément au décret du 3 juin 1998, au ministre de l’intérieur par intérim qui les lui refus

Le 13 Octobre 1998 : Le gérant de la société de transports de fonds et des membres du personnel ont été entendus, puis relâchés, dans le cadre de deux procédures. Les enquêteurs ont vérifié les comptes et les permis de ports d’armes des convoyeurs. La société de transport de fonds « Bastia Securita » était au centre d’une opération de police engagée dans le cadre de deux procédures judiciaires. A 8 h du matin, heure d’ouverture des bureaux, plusieurs enquêteurs de la brigade financière du service régional de la police judiciaire ont investi et perquisitionné le siège social de Bastia Securita, qui se trouve juste en face du commissariat central de Bastia. Des actions du même type ont également été menées dans les succursales d’Ajaccio et de Porto-Vecchio. Pendant les perquisitions, l’entreprise a continué à fonctionner normalement. A Bastia, les policiers ont procédé, durant de longues heures, à une fouille minutieuse des archives comptables de la société et ont saisi divers documents. Plusieurs membres du personnel administratif et le gérant de la société, Jean-Martin Verdi, ont été entendus à titre de témoins. Tous ont été relâchés dans le courant de la journée

Le 29 octobre 1998  : un gendarme rédige une note désobligeante à l’égard du juge Thiel qui est chargé de l’enquête sur la gendarmerie de Pietrosella

– fin octobre : le préfet Bonnet rencontre  » Corte  » pour la dernière fois : celui-ci lui fournit la liste des assassins présumés du préfet Erignac.

Le 30 Octobre 1998 : Selon l’Inspection générale des finances, la comptabilité de la chambre d’agriculture de Haute-Corse, dont le président, Michel Valentini, a été écroué et mis en examen, présente de nombreuses anomalies. Selon l’IGF, le solde négatif, en décembre 1997, était de 9,8 millions de francs. La compagnie se retrouve virtuellement en cessation de paiements

Le  30 octobre 1998 : le préfet Bonnet rencontre à l’Hôtel de Matignon le directeur de cabinet et les conseillers du Premier ministre. Le préfet de Corse, a rappelé hier, devant l’assemblée de Corse, les principes de l’action de l’Etat dans l’île depuis l’assassinat de son prédécesseur Claude Erignac. Cette séance publique a été marquée par un incident avec les élus nationalistes du groupe Corsica Nazione.


Bernard Bonnet Vs Paul Quastana 1998 par antofpcl

Quand comptez-vous partir? », a demandé au préfet Paul Quastana, au nom du groupe Corsica Nazione, avant de se lever et de quitter l’hémicycle accompagné des cinq autres élus de son groupe. « Je partirai quand vos amis cesseront de racketter, quand vos amis cesseront d’assassiner dans les fêtes de village, quand ils cesseront de poser des bombes qui déconstruisent l’avenir », a répliqué M. Bonnet. Dans leur intervention préliminaire, les nationalistes avaient estimé que le « pseudo Etat de droit avait bafoué le principe de la présomption d’innocence, le secret de l’instruction et les notions de justice les plus élémentaires à travers les agissements de la 14e section antiterroriste ». « Les véritables responsables de la dégradation de la situation ne seront jamais inquiétés. Votre unique priorité est la chasse, ou plutôt le safari, contre les nationalistes », avait déclaré Paul Quastana.

de plus :

Le préfet de Corse, Bernard Bonnet, a révélé devant les élus de l’assemblée territoriale, hier à Ajaccio, qu’un homme d’affaires corse avait caché au fisc plus de 20 millions de dollars (plus de 100 millions de francs). « S’efforce-t-on d’améliorer le taux de recouvrement des impôts qu’est agité le spectre de l’inquisition fiscale qui pénaliserait surtout les contribuables modestes. Peut-on parler de contribuable modeste lorsqu’on découvre, il y a quelques semaines, au domicile d’un homme d’affaires corse, la matérialisation d’une évasion fiscale de plus de 20 millions de dollars », a déclaré le préfet.
M. Bonnet, tenu de respecter le secret fiscal, n’a pas livré le nom de cet homme d’affaires. Il n’a pas pu préciser non plus dans quel secteur économique cette personne avait réussi à détourner de telles sommes d’argent

NOVEMBRE 1998

Le 3 Novembre 1998 : Deux des frères de MARCEL LORENZONI entendus par les gendarmes.

Le 5 Novembre 1998 : Antoine Salasca est mis en examen à Paris et écroué

Le 10 Novembre 1998 : la chambre d’accusation remet Filidori en liberté. La chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris a accordé mardi une mise en liberté sous contrôle judiciaire à l’agriculteur Mathieu Filidori, mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », dans le cadre d’une affaire incidente à l’assassinat du préfet Claude Erignac

Le 10 Novembre 1998 : Arrestation de Maurice Acquaviva Isula Rossa, Anthony Simonpoli à Aiacciu et Mathieu Montanari à Calvi.

Le mardi 10 Novembre 1998 : Après 22 mois de détention, François Santoni, ex-dirigeant de la Cuncolta naziunalista, a pu quitter la prison de la Santé. Neuf demandes avaient été auparavant refusées. François Santoni, l’ancien dirigeant d’A Cuncolta Indipendentista, a été libéré mardi par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris, un mois et demi après avoir pris ses distances avec la violence et la radicalisation du mouvement nationaliste corse. Neuf demandes précédentes de remise en liberté avaient été rejetées jusqu’alors. Engagé dès l’adolescence dans le combat clandestin, Santoni, 37 ans, avait été mis en examen en décembre 1996, après s’être constitué prisonnier, par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, en même temps que son ancienne compagne, l’avocate d’A Cuncolta, Marie-Hélène Mattei, et cinq autres personnes.  Un autre nationaliste corse, Mathieu Filidori, arrêté dans le cadre d’affaires incidentes à l’assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac, le 6 février dernier à Ajaccio, a aussi libéré mardi. Selon une source judiciaire, les deux hommes ont été assignés à résidence dans la région bastiaise. En détention provisoire depuis 22 mois dans le cadre d’une affaire d’extorsion de fonds contre le complexe de golf de Sperone, rendez-vous de la jet-set parisienne en Corse, Santoni avait dénoncé à plusieurs reprises depuis sa prison la radicalisation de son mouvement, vitrine légale du FLNC-Canal historique. Dans une interview au Figaro le 6 octobre, il admettait « avoir du sang sur les mains pour avoir cautionné depuis des années meurtres et autres assassinats. A ce titre, disait-il, je me sens aussi responsable que ceux qui ont pressé la détente ». Appelant les militants à renoncer « à une véritable guerre pour l’indépendance vouée à l’échec », cet ancien instituteur estimait qu’une refonte d’un mouvement nationaliste « trop atomisé » permettrait de reprendre les négociations avec le gouvernement. Une démarche qu’il affirmait avoir lui-même menée en organisant avec l’Etat le rassemblement nocturne de 600 militants encagoulés et armés de Tralonca (Haute-Corse) en 1996, s’attirant un démenti du gouvernement d’Alain Juppé. « Notre seul souhait était d’obtenir du gouvernement un dialogue avec l’ensemble de la société corse qui puisse permettre au FLNC-Canal historique de démilitariser l’espace politique », avait-il déclaré à l’Est Républicain, dans unes de ses rares interviews. Il n’entendait pas cependant incarner lui même ses récentes positions, excluant de reprendre des responsabilités politiques. Incidemment, il affirmait que « les groupuscules nationalistes étaient à l’origine du meurtre du préfet Erignac », dont les commanditaires n’ont toujours pas été retrouvés par la police. A l’instar d’une quinzaine de membres, Santoni avait démissionné début septembre d’A Cuncolta, dont il était secrétaire national pour la Corse-du-Sud. Son geste précipitait la destabilisation du principal parti nationaliste corse, privé un mois plus tard de sa tête avec l’interpellation de Charles Pieri, secrétaire national pour la Haute-Corse, poste le plus important au sein de l’exécutif du mouvement. M. Santoni avait rendu publique sa démission par des lettres adressées à plusieurs journaux corses dans lesquelles il dénonçait déjà la radicalisation d’A Cuncolta. Lui qui fut emprisonné pour trois ans en 1986 après le mitraillage d’une gendarmerie, arrêté en 1994 alors qu’il s’entraînait au tir dans un champ, semblait tourner le dos définitivement à la violence armée.

Le 11 Novembre 1998 : Ange Poli mise en Examen. L’ancien président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Corse, Ange Poli, a été mis en examen mercredi en fin de matinée pour « recel de détournement de fonds publics, abus de confiance et escroqueries », et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Le juge d’instruction Jean-Pierre Niel, du pool économique et financier de Bastia, a assorti le contrôle judiciaire d’Ange Poli d’une caution de 400.000ff qu’il devra payer avant la fin du mois pour rester en liberté. Ange Poli a été interpellé mardi à son domicile de Ghisonaccia, sur la côte orientale de la Corse, dans le cadre de l’enquête sur le scandale financier de la Caisse Régionale du Crédit Agricole de la Corse. Président de la Chambre d’agriculture du département entre 1986 et 1993, il a bénéficié de 4 millions de ff d’aides publiques au titre de l’allégement de la dette agricole.

Dans la Nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre 1998 : Un attentat à l’explosif a complètement détruit le véhicule de l’ancien maire de Calenzara (Haute-Corse) dans la nuit de vendredi à samedi. Peu après minuit, une charge de forte puissance a explosé sous le véhicule d’André Colombani, qui avait démissionné en juillet de ses fonctions à la tête du conseil municipal de ce petit village proche de Calvi. La déflagration a totalement détruit le véhicule et endommagé plusieurs autres voitures stationnées à proximité

Le Jeudi 12 Novembre 1998 : Le trafic maritime va redevenir normal entre la Corse et le continent. Le Syndicat des travailleurs corses (STC) et la direction de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) ont trouvé un terrain d’entente jeudi à midi, mettant fin à un mouvement de grève qui durait depuis trois jours, a-t-on appris auprès du syndicat. Depuis mardi, trois navires de la SNCM étaient bloqués dans les ports d’Ajaccio et Bastia. Le STC réclamait la mise à disposition d’un poste de délégué syndical à trois-quarts temps, une revendication qui depuis 1993 était toujours restée sans suite.

Le 15 Novemvre 1998 : Le dirigeant d’A Cuncolta Indipendantista, Charles Pieri, incarcéré depuis le début octobre à Paris, a été réélu secrétaire nationale du mouvement. 300 personnes ont participé à l’assemblée générale extraordinaire de la principale organisation nationaliste de la Corse.

Le 16 novembre 1998 : Le préfet Bonnet remet la première de ses notes au procureur Dintilhac

Le 17 Novembre 1998: Remise en Liberté de SERPENTINI GÉRARD

Le 17 Novembre 1998 : Antoine Salasca remis en Liberté. Antonio Salasca, un proche du dirigeant indépendantiste corse Charles Pieri, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mardi par la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris. Il avait été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et  écroué le 5 novembre par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, a-t-on appris de source judiciaire. Lors d’une perquisition le 30 septembre dans la villa de Charles Pieri, à Furiani, près de Bastia, les policiers avaient découvert plusieurs dizaines de kilos d’explosifs, deux pistolets-mitrailleurs et une vingtaine de pistolets automatiques Glock. Le chéquier d’Antonio Salasca se trouvait dans un sac en plastique avec une des armes. Cet ancien employé de la société Bastia Securita avait curieusement été contraint de résider chez Charles Pieri dans le cadre d’un contrôle judiciaire lié à une autre affaire où il est poursuivi mais ne s’y trouvait pas au moment de la perquisition. Charles Pieri, secrétaire national de la Cuncolta, a été lui-même écroué dans cette affaire avec son fils Christophe et deux autres proches le 4 octobre dernier.

Le 18 Novembre 1998 : 8 Personnes interpellées dans la branche enseignantes (5 hommes et trois femmes) dont Jean Castela et son épouse Stella Castela, Vincent Andreuzzi et Jean Philippe Antolini sont interpellés. Mercredi matin, la Direction nationale anti-terroriste a interpellé huit personnes dans les régions de Bastia et Calvi.

Le 19  Novembre 1998 : Arrestation d’ETIENNE SANTUCCI.

Le 19 Novembre 1998 : Tentatives d’attentats commis le 19 novembre contre l’hôtel des impôts d’Arles et un bureau de l’armée de l’air à Lyon.

Le 19 Novembre 1998 : 5/8 des personnes interpellées le 18/11/98 sont transférées à Paris.

Le 19 Novembre 1998 : 4 Personnes interpellées à Bastia dont deux transférées dans la nuit.

Le 20 Novembre 1998 : François Santoni, ancien dirigeant du principal mouvement nationaliste corse, A Cuncolta, a appelé vendredi les militants clandestins du FLNC-Canal historique à une trêve des attentats. Remis en liberté il y a dix jours après 22 mois de détention provisoire, François Santoni, qui a regagné la Corse vendredi, a également estimé que la Corse « n’a pas les moyens d’avoir l’indépendance » et a préconisé une éventuelle procédure d’autodétermination échelonnée sur vingt ans. « L’action clandestine doit être gelée. Il doit y avoir une trêve prononcée par le FLNC comme l’ETA, au Pays Basque, a prononcé une trêve », a-t-il déclaré. « Je ne pense pas qu’en Corse les gens déposent les armes », a-t-il poursuivi, indiquant qu’en revanche « c’est la volonté d’un maximum de personnes » de « les faire taire ».

Selon la presse : Le plus important rassemblement de militants nationalistes du FLNC-Canal historique, encagoulés et armés, avait été organisé dans le 12 janvier 1996 à Tralonca (Haute-Corse), après une négociation menée avec des représentants du gouvernement d’Alain Juppé, a affirmé vendredi l’ancien responsable nationaliste François Santoni. « L’organisation de l’événement s’est faite en plein accord avec les autorités et j’ai été personnellement mandaté par le FLNC-Canal historique pour gérer le contact », a expliqué dans un entretien publié par Le Monde de samedi l’ancien secrétaire national d’A Cuncolta. « La veille de la réunion, Alain Juppé et Jacques Chirac avaient, sur leur bureau, la copie du texte qui a été lu à Tralonca par les militants armés », a ajouté François Santoni, qui a regagné la Corse vendredi après 22 mois de détention provisoire. François Santoni a précisé dans une interview à Europe 1, vendredi, qu’il avait notamment rencontré Charles Pasqua avant le rassemblement de Tralonca. « Nous serons capables au sein du gouvernement d’avoir une discussion, m’avait assuré Charles Pasqua, et le ministre de l’Intérieur, Jean-Louis Debré, avait bien retenu ce que nous avions dit dans notre message de Tralonca ». « Mais quinze jours plus tard, il a été désavoué par Alain Juppé », a-t-il affirmé. Environ 600 militants nationalistes, fortement armés, s’était réunis dans le maquis aux portes du village de Tralonca, dans la nuit du 12 au 13 janvier 1996, quelques heures avant l’arrivée dans l’île de Jean-Louis Debré. Devant une vingtaine de journalistes conviés à cette conférence de presse, le FLNC-Canal historique avait décrété une trêve de ses « actions militaires » dans le but d’enclencher un « processus de paix avec l’Etat Français ». La trêve fut rompue le 5 octobre de la même année, avec l’attentat revendiqué par le FLNC-Canal historique ayant provoqué d’importants dégats dans les salons de la mairie de Bordeaux dirigée par Alain Juppé. « Cette action est survenue en réaction à la parole désavouée d’Alain Juppé », a précisé François Santoni

Le 20 Novembre 1998 : STELLA LACRIMINI CASTELA, JEAN CASTELA, JEAN PHILIPPE ANTOLINI et PATRICE BRICHLER mis en Examen.

Le 22 Novembre 1998 : Le préfet de Corse Bernard Bonnet a indiqué que l’enquête sur l’assassinat de son prédécesseur « progresse » et se réoriente « vers le milieu enseignant proche des nationalistes ». Ce qui ne remet pas en cause, a-t-il précisé, les premières investigations qui touchaient le milieu « nationaliste agricole ».

Le 25 Novembre 1998 : Faible mobilisation pour la première journée de grève du Syndicat des Travailleurs Corses. La tension demeure avant la manifestation organisée, samedi, contre la politique du préfet Bonnet. Le préfet Bernard Bonnet, artisan de la restauration de l’Etat de droit en Corse depuis sa nomination en février, connaît sa première grave crise. Un bras de fer l’oppose au Syndicat des Travailleurs Corses (STC), proche des mouvements nationalistes, qui appelle à un blocage progressif de l’île. Le conflit a peu affecté, hier, le trafic maritime et aérien mais les difficultés pourraient être plus sensibles aujourd’hui. A la SNCM, fief du STC, des perturbations sont à prévoir aujourd’hui. Samedi, le STC appelle à une manifestation régionale à Ajaccio avec pour mot d’ordre : « Non à une politique d’exception en Corse ». Après la journée de grève organisée par le STC, le préfet de Corse, a tenu une conférence de presse à Ajaccio. Dans un premier temps, il a rappelé l’origine du conflit expliquant les raisons pour lesquelles le STC n’était pas un syndicat de la fonction publique. « Le STC avait été informé dès le mois de septembre qu’il ne pouvait participer aux élections de l’ancienne DRASS. Après le jugement du tribunal de Paris qui confirmait cette décision, le syndicat avait la possibilité de changer ses statuts ou même de faire appel. Là aussi, cette solution n’a pas été retenue. Le STC a préféré « le coup de poing » afin d’empêcher le bon déroulement de ces élections en agressant le Dr Roland Cecchi Tenerini. C’est pour cette raison que j’ai porté plainte ». Le préfet de Corse a ensuite concrètement évoqué la journée d’hier en indiquant que le pourcentage de grévistes dans la fonction publique était de 1,90 %. « De plus, les avions volent et les bateaux naviguent… L’Etat a une obligation de service public. Notamment dans une île ». Tout en soulignant qu’il est « respectueux des libertés syndicales et des droits syndicaux » et qu’il n’y avait « aucun ostracisme » à l’encontre du STC, Bernard Bonnet a néanmoins insisté pour que « la population corse, l’économie et la liberté ne soient pas pris en otage ». Une façon d’expliquer pourquoi il a fait appel à l’armée pour les aéroports de la Corse-du-Sud. Une décision, qu’il pourrait renouveler aujourd’hui, au niveau des ports insulaires, « si la situation l’exigeait ».

Le 25 Novembre 1998 : Le FNLC Canal historique a revendiqué deux tentatives d’attentat commises le 19 novembre contre l’hôtel des impôts d’Arles et un bureau de l’armée de l’air à Lyon. Dans son message, l’organisation clandestine ne fournit aucune explication. Dans les deux cas, la mèche lente d’un engin explosif avait été allumée, mais avait fait long feu.

Le 25 Novembre 1998 : Interpellation de 4 militants Cortenais proche du collectif pour la Nation.

Le 26 Novembre 1998 : Etienne Santucci a comparu, devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio. Il a été condamné à 8 mois de prison dont 6 avec sursis pour sa participation aux incidents survenus lors des élections de la DRASS. Le secrétaire général du S.T.C s’est vu également infliger un an d’interdiction des droits civiques. Alors qu’il avait fait l’objet d’une comparution immédiate, vendredi dernier, après les incidents survenus lors des élections à la DRASS, Etienne Santucci a comparu, donc, pour la deuxième fois, hier, devant le Tribunal Correctionnel d’Ajaccio. De nombreux militants avaient pris place dans la salle d’audience, tandis que d’autres étaient restés devant le palais de justice, placé sous surveillance policière. Poursuivi pour violences, voies de fait, entrave à l’organisation d’élections et dégradations de biens publics après une plainte déposée par le préfet de Corse, le secrétaire général du STC, défendu par Me Frédérique Campana, a répondu très calmement à toutes les questions posées par le président, Roger-François Lemblé.

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Copyright AFP Toussaint Canazzi

Le Jeudi 26 Novembre 1998 : Deux nationalistes corses présumés ont été transférés jeudi matin à Paris pour y être entendus par un juge anti-terroriste. La Division nationale anti-terroriste avait interpellé mercredi à Corte et Bastia (Haute Corse) quatre personnes, dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée par un juge parisien, dont le motif n’a pas été rendu officiel. Il s’agirait d’affaires incidentes à l’assassinat du préfet Claude Erignac, selon des sources proches de l’enquête. Ces quatre personnes sont présentées comme étant des militants nationalistes, membres du Collectif pour la Nation, créé après l’arrestation d’un militant nationaliste de la première heure, Marcel Lorenzoni et écroué à Paris depuis février pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise nationaliste ». Deux d’entre elles étaient toujours entendues au commissariat de Bastia jeudi midi, alors que les deux autres ont été transféré

Le 26 Novembre 1998 : Mise en examen dans le Crédit Agricole de trois personnes Prelle François, Mne Guidicelli et Achille Acquaviva.

Le 28 novembre : l’Armée est dessaisie de l’enquête sur l’attaque de la brigade de gendarmerie de Pietrosella

Le Samedi 28 Novembre 1998 : La mobilisation souhaitée a eu lieu. Plusieurs milliers de personnes se sont réunies à l’appel du Syndicat des travailleurs corses dans les rues d’Ajaccio. Le secrétaire départemental demande aux militants de reprendre le travail dès lundi matin. Mais d’autres actions ponctuelles sont prévues tant qu’Etienne Santucci restera en prison. Le Syndicat des travailleurs corses a rassemblé plusieurs milliers de manifestants (1 400 selon la police), dans les rues d’Ajaccio. Ce syndicat nationaliste réclame que soit reconnue sa représentativité. La CGT et FO n’appelaient pas à manifester mais soutenaient le mouvement.

« Liberta per Santucci », « Contre l’état d’exception et pour la liberté syndicale », « Bonnet Pinochet », Bonnet démission »

Les slogans n’ont pas manqué Samedi après-midi, à Ajaccio, de même que les drapeaux corses, pour la manifestation du STC, qui a réuni selon les organisateurs, entre 5.000 et 10.000 personnes, et environ 2.000 pour la police. « Un superbe victoire », a indiqué Jacky Rossi, secrétaire départemental du STC pour la Corse du Sud, qui espérait cette mobilisation, d’une part, « afin de montrer au gouvernement et à travers lui au préfet de Corse, Bernard Bonnet que la politique sociale mise en place dans l’île est un échec » et d’autre part, que « la représentativité du STC est bien réelle ». Cette manifestation, s’est déroulée dans le calme et en présence d’un important dispositif policier, qui bloquait le cortège au niveau de la Poste centrale, interdisant donc le passage vers la préfecture aux manifestants. C’est vers 17 heures que les manifestants se sont dispersés. Dans le calme. Non sans avoir entonné le « Dio Vi Salve Regina ».

Le 28 novembre 1998 : En compagnie d’un co-détenu, Joseph Menconi s’était évadé de la prison de Borgo (Haute-Corse) le 28 novembre 1998 grâce à des complices qui, venus de l’extérieur, avaient fourni aux deux hommes des grandes échelles qui leur permirent de franchir un mur d’enceinte de 7 mètres de hautgrâce à des complices qui, venus de l’extérieur, avaient fourni aux deux hommes des grandes échelles qui leur permirent de franchir un mur d’enceinte de 7 mètres de haut.

DÉCEMBRE 1998

Le 3 décembre 1998 : le rapport d’étape du chef de la DNAT, Roger Marion, privilégie toujours la piste agricole. le GPS est inspecté par le GIGN

Le 08 décembre 1998 : Interpellation de CARLOTTI Dominique.

Le 08 décembre 1998 : Interpellation de deux membres du P.P.I à Aiacciu

Le 08 décembre 1998 : Interpellation de cinq nationalistes à Pruprià

Le 09 décembre 1998 : Convocation de la femme de Dominique Carlotti.

Le 09 décembre 1998 : Les deux militants du P.P.I du 08/12/98 transféré à Paris.

Le 10 décembre 1998 : le préfet Bonnet remet sa deuxième note au procureur Dintilhac

Le 11 Décembre 1998 : Dix-huit ans de bras de fer entre un nationaliste corse et un gendarme. Blessé en 1980 dans un attentat commis par le FLNC, un gendarme de Chambéry poursuit Alain Orsoni, ancien leader du MPA. Il espère beaucoup du changement de politique en Corse. Procès mardi… La restauration de l’Etat de droit en Corse tombe à point nommé pour Pascal Perrin, gendarme à Chambéry. Après dix-huit ans d’une procédure qui est allée de Charybde en Scylla, le changement de politique gouvernementale en Corse pourrait enfin lui faire voir le bout du tunnel. Dix-huit années à tenter de faire valoir ses droits contre Alain Orsoni, ancien leader du Mouvement pour l’autodétermination (MPA), issu d’une scission du FLNC.

Le 11 décembre 1998 : 1 des deux P.P.I du 08/12/98 remis en Liberté.

Le 14 décembre 1998 : il est décidé de joindre les enquêtes Pietrosella et Erignac.

Le 14 décembre 1998 : Le commissaire du gouvernement devant le Conseil d’Etat a demandé l’annulation des élections régionales de Corse. Dans les deux départements de la Région, il a relevé des irrégularités dans 1 300 votes.

Le 16 décembre 1998 : Interpellation d’un ancien dirigeant nationaliste et culturel

Le 17 décembre 1998 :  Remise en liberté du militant du 16/12/98

Le 17 décembre 1998 : Après les sénateurs, les députés ont adopté dans la soirée un texte rétablissant à partir du 1er janvier 2000 les sanctions pour non-déclaration de succession – dans un délai de moins de six mois – dans l’île de Beauté.

Le 17 décembre 1998 : Le Crédit agricole de Corse, considérée comme personne morale, a été mis en examen, suite à de nombreuses malversations, dont des prêts abusifs. 17 personnes sont déjà en examen pour ce dossier.

Le 18 Décembre 1998 : Un agriculteur a été mise en examen vendredi par un juge de Bastia (Haute-Corse) dans le cadre de l’enquête sur les prêts abusifs du Crédit agricole de Corse. Agriculteur dans la plaine orientale de l’île, Jean Zuccarelli est la dix-huitième personne physique mise en examen dans le cadre de l’enquête sur le Crédit agricole, dont la personne morale a d’aileurs été mise en examen mercredi.

Le 18 Décembre 1998 : Les Corses seront appelés aux urnes dans les trois mois pour élire une nouvelle Assemblée territoriale. Le Conseil d’Etat a décidé vendredi l’annulation des élections à l’Assemblée de Corse des 15 et 22 mars dernier, suivant ainsi l’avis du Commissaire du gouvernement. Alain Seban avait demandé lundi cette annulation pour cause d’irrégularités. Il estimait que 1.296 irrégularités constituaient des motifs d’invalidation de ces élections des 15 et 22 mars. C’est l’UPC (Union du peuple corse), par le biais d’Edmond Simeoni, qui était à l’origine de ce recours. M. Simeoni contestait les résultats du premier tour, à l’issue duquel sept listes avaient obtenu chacune plus de 5% des suffrages exprimés et avaient ainsi rempli la condition nécessaire permettant à une liste de se maintenir au second tour. La liste de M. Simeoni n’avait obtenu que 6.056 voix sur 121.924 suffrages exprimés, manquant de 41 voix le seuil de 5%. Le Conseil d’Etat a relevé au moins 826 suffrages irrégulièrement exprimés. Dans 12 cas au moins, des électeurs n’étaient pas passés par l’isoloir. En outre, 22 votes par procuration ont été émis dans des conditions irrégulières. Plus grave, pour plus de 430 électeurs, une signature manifestement différente a pu être relevée sur les listes d’émargement entre le premier et le second tour de scrutin, sans que cette différence puisse être justifiée. Selon le Conseil d’Etat, ces suffrages irréguliers « ne sont pas restés sans influence sur les résultats des deux tours de l’élection », et notamment la présence au second tour de la liste Corsica Nazione conduite par Jean-Guy Talamoni, qui avait franchi de peu la barre des 5% nécessaires. José Rossi, président de l’Assemblée de Corse (Démocratie libérale), a réagi de façon contrastée à cette annulation. « Je regrette personnellement que l’Assemblée de Corse qui a une vraie majorité, une majorité stable, une majorité réformatrice, voie son élan brisé pendant trois mois et une sorte de vacance de la démocratie s’installer », a-t-il estimé sur France-Info. « Mais en même temps, précisément parce qu’il y a une situation de crise, l’appel au suffrage universel peut toujours être une occasion de sursaut et une occasion donnée à la représentation insulaire d’une nouvelle légitimité pour faire face à des situations difficiles. »

Le 19 décembre 1998 : Une gendarmerie, une perception et une villa ont été la cible d’attentats. Il n’y a pas eu de blessé mais de gros dégâts matériels. Une autre tentative d’attentat contre une perception a tourné court.

Le 24 décembre 1998 : Une cinquantaine de militants nationalistes ont commencé l’occupation de la mairie de Ghisonaccia (Haute-Corse) « pour protester contre les arrestations arbitraires ».

le 30 Décembre 1998 : L’avocat de Mathieu Filidori, un agriculteur corse mis en cause par la police dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac, a déposé plainte contre X. Dans un rapport rédigé par le patron de la division antiterroriste, Roger Marion, et publié dans la presse, l’agriculteur corse est directement suspecté d’être concerné dans la rédaction du texte de revendication de l’assassinat du préfet, le 6 février. Filidori, 48 ans, mis en examen en juin pour association de malfaiteurs, avait été écroué, avant d’être remis en liberté. « Nous craignons qu’on fabrique un coupable, a indiqué l’avocat de Filidori, nous avons décidé de porter plainte contre X pour violation du secret de l’instruction. »

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