Tout d’abord il nous semble primordial de demander à ce que des cartes plus précises soient utilisées comme support du PADDUC.
En effet la plupart des cartes ne comportent aucunes données précises (noms de lieux, de cours d’eau, de monts…) qui permettraient d’identifier correctement les zones concernées.Les cartes IGN seraient beaucoup plus appropriées.
Pour ce qui concerne les cartes des ESA, pourquoi avoir utilisé des cartes imprécises à des échelles démesurées, alors que la collectivité (ODARC) dispose de cartes précises à la parcelle ? Nous souhaitons que ces dernières soient le support du document !
De même que les traits délimitant les différentes zones sont beaucoup trop épais. Cette largeur ramenée à l’échelle du terrain représentent souvent des bandes de plusieurs milliers de M2. Quid de celui qui sera dans la bonne partie par rapport à celui qui en sera exclu ? Qui en sera l’arbitre ? Sur quel argument administratif et juridique s’appuiera-t-il pour étayer sa décision ? L’épaisseur du trait fait elle partie de la zone en deçà ou au delà ?
Toujours pour les ESA, l’artificialisation des terres agricoles en Corse ayant connue une très forte expansion ces 20 dernières années il nous semble indispensable que ces espaces soient protégés en totalité et donc inconstructibles.
Les terres à fort potentiel agronomique, se situant souvent en zone de plaine ou en fond de vallée ont été quasiment intégralement consommées par le développement urbain, très largement au delà des besoins de logement de la population.(aujourd’hui le parc locatif permettrait de loger le double de la population)
Ces zones doivent donc demeurer inconstructibles !
De la même manière les espaces agricoles dorénavant inclus dans les secteurs stratégiques régionaux ou autre « tache urbaine » doivent être inconstructibles !
Cette nouvelle notion de « tache urbaine » qui n’a aucune définition légale, administrative ni juridique doit disparaître du PADDUC ! Le PADDUC, au contraire, a besoin de terme précis et concis tant pour son application que pour d’éventuels recours en justice, son application ne doit souffrir d’aucune ambiguïté !
Donner la possibilité (comme le prévoit la dernière version du PDDUC) aux élus locaux d’en disposer pour aménager, structurer ou lotir en partie ces espaces, c’est une manière directe de relancer une politique de spéculation foncière et immobilière, c’est aussi les soumettre (les élus) à toutes formes de pressions (économiques, financières et surtout physiques !)
Au contraire nous souhaitons que ce PADDUC soit un document cadre qui les couvrirait dans tous les cas et ce, pour toutes hypothèses de décision.
Nous nous devons de rendre aux générations futures une Corse en capacité de produire l’essentiel de ses besoins alimentaires et pour cela, elle doit disposer d’un support foncier indispensable déjà très entamé.
Le PADDUC doit correspondre aux orientations agricoles stratégiques votées à une très large majorité par l’Assemblée de Corse.
Toutes les argumentations visant à justifier la consommation de ces espaces agricoles stratégiques, que ce soit sous forme de besoin de la population (logement), équipement et autres projets d’action ne participeraient qu’à fixer les bases d’une société mafieuse pour les décennies à venir.
Nous ne pouvons nous résoudre à écrire l’avenir de nos enfants dans le sang !
Via Campagnola Syndicat agricole régional Corse
(affilié à la Confédération Paysanne et membre de Via Campesina)