Après une arrestation à grand spectacle, et un lynchage médiatique alimenté de sources policières, j’ai été incarcéré le 13 février 1998, inculpé de détention d’armes, de munitions, d’explosifs et d’associations de malfaiteurs.
Les armes sont 3 fusils déclarés, que j’ai acquis en 1972,1981 et 1993, les munitions, quelques cartouches de 9mm et 7,65. Quant aux explosifs, 4 Kg divers, accompagnés de détonateurs, ils ont été opportunément découverts dans une maison que je n’habite plus, qui est toujours ouverte, et de plus inoccupée au moment de la perquisition.
Je n’ai plus été entendu par le juge depuis mon incarcération, et je n’ai droit à aucune visite. Qu’attend-t-on de moi en m’appliquant ce traitement, en jetant deux de mes proches en prison après moi, et en refusant d’entendre mes avocats ?
Ou bien veut-on me faire payer mon engagement militant, le rôle que j’ai pu jouer à Aléria en 1975, dans les affaires de Bastelica-Fesch en 1980, le refus que j’ai opposé aux propositions de la cellule Elyséenne en 1983, ou encore le fait d’avoir mis un terme à la mission mascarade d’Aurélien Garcia en 1990 ?
Quoi qu’il en soit, je déclare solennellement que je n’ai rien à voir avec le meurtre du Prefet Erignac dont l’état est pour moi le responsable, quels qu’en soient les auteurs !
Je déclare également n’avoir jamais détourné d’argent destiné à l’agriculture. Si la verité est dite un jour dans ce domaine, on verra jusqu’où ont été l’injustice, les inégalités de traitement dans ce domaine, malgré tout ce que le syndicalisme corse a pu dire ou faire.
Après avoir milité dans les rangs de l’ARC, de l’UPC, et de la CUNCOLTA pour l’essentiel, j’appartiens actuellement au Culletivu Per A Nazione, qui propose publiquement l’Indépendance nationale de la Corse comme alternative à une situation qui ne trouve aucune solution, autre que répressive, dans le cadre des institutions françaises.
Afin de protester contre la situation qui m’est faites, ainsi qu’à d’autres, par la XIVème Chambre correctionnelle du parquet de Paris ;
Pour appuyer ma demande de mise en liberté ;
J’ai décidé d’entamer aujourd’hui 30 avril 1998, une grève de la faim totale.
MARCEL LORENZONI
Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
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