Le 22 avril 2015, face à la situation de blocage institutionnalisé subie aujourd’hui en Corse, Ghjuventù Indipendentista organisait une manifestation étudiante à Corti.
A la fin de cette manifestation une vingtaine de jeunes occupaient le “nid d’aigle” de la citadelle de Corti où ils entamaient une grève de la faim. Ces événements s’inscrivaient alors dans le contexte nouveau dans l’île après les votes majoritaires des élus de l »Assemblée de Corse autour de revendications jusqu’alors portées par le mouvement nationaliste et l’arrêt de ses actions armées par le FLNC, le 24 juin 2014.
Depuis plus de deux ans que s’affirme une large entente entre les élus de l’assemblée de Corse sur des revendications portées jusqu’alors par les mouvements nationalistes depuis plus de 40 ans : Coofficialité de la langue, statut fiscal dérogatoire, statut de résident, suppression des conseils généraux et, depuis maintenant trois mois, l’amnistie des prisonniers et des recherchés politiques. Suite aux votes majoritaires des ces mesures, le FLNC a annoncé en juin 2015 la démilitarisation de l’espace public avec un arrêt de ses actions armées, dans le but de créer les conditions propices au débat politique public et au dialogue avec l’Etat, afin d’aboutir à une réelle solution politique et à de réelles avancées politiques tenant compte des droits du peuple corse sur sa terre.
Cependant, malgré cette situation apaisée et cette prise de conscience collective d’une majorité des élus de la Corse, , le gouvernement persistant dans sa logique de négation semble peu enclin à emprunter les chemins de la solution politique au problème corse et de l’apaisement par la libération des détenus politiques et l’arrêt de toutes les poursuites pour faits politiques. . cataloguant certaines des revendications de la Corse d' »Anticonstitutionnelles » voire de « discriminatoires » pour d’autres, l’Etat n’a de cesse de refuser le dialogue et l’apaisement en qualifiant ainsi les lois votées majoritairement par l’assemblée de Corse.
Ces dernières années, de nombreuses mobilisations populaires ont réuni des milliers de personnes autour de ces revendications légitimes aujourd’hui portées y compris par une majorité d’élus : Malgré la pression populaire, au-delà de la collectivité uniue pour 2018, l’Etat fait toujours la sourde oreille.
C’est dans cette logique, d’appel à l’union des forces présentes sur l’île autour de ces points capitaux pour la survie de notre peuple, que l’idée de la grève de la faim a germé dans l’esprit d’une vingtaine de ces jeunes militants qui voulaient créer ainsi les conditions d’un sursaut au sein de la société elle même et d’’une forte mobilisation forte naisse. Le soutien et la solidarité manifestés lors de cette grève de la faim envers l’engagement des jeunes a permis de parvenir à l’accord multilatéral nommé “A Chjama di Corti”, entre les grévistes et les élus représentatifs d’une majorité du peuple corse.
Cette convention reprenait les revendications de l’Assemblée de Corse et prévoyaient l’organisation d’une grande mobilisation unitaire pour donner vigueur aux revendications du peuple corse et appeler l’Etat à une réelle prise en compte de la Question politique corse..
Réunis à Aiacciu, lors d’une conférence de presse, avec des élus de différentes sensibilités et au delà de nombre d’associations politiques, les organisateurs ont lancé un appel à l’ensemble de la société corse, du monde associatif, syndical, des élus à participer à une mobilisation la plus large possible du peuple corse, qui est déterminante pour son avenir, ce samedi 13 juin à Aiacciu à 16h.
Leur appel a conclu par une exhortation à amplifier la mobilisation
« Afin que, tous ensemble, nous puissions créer les conditions d’une paix durable en Corse, en mettant tout en oeuvre pour obtenir une réelle solution politique à travers l’application des délibérations votées à l’Assemblée de la Corse. La démocratie, dans sa plus simple expression, doit être respectée !
TUTTI IN AIACCIU U 13 DI GHJUGNU ! PER A PACE ! PER UNA SULUZIONE PULITICA !
Cette manifestation affirmera aussi avec force et détermination la nécessité d’une amnistie en Corse pour les militants politiques emprisonnés et ceux recherchés pour faits en relation avec la situation politique dans l’île.
Pierre Poggioli
Produit CORSU E RIBELLU
