Une quinzaine de nationalistes corses ont occupé mercredi un bastion de la citadelle de Corte (Haute-Corse) pour exiger « une réponse acceptable » de l’Etat sur une demande d’amnistie et l’application de réformes votées par l’Assemblée de Corse, a indiqué le mouvement Ghjuventu Indipendentista (GI, Jeunesse indépendantiste).
Les jeunes militants se sont enfermés « pacifiquement et sans armes et ont entrepris une grève de la faim » dans le « nid d’aigle » de la citadelle qui domine la capitale historique de la Corse.
Cette opération, qui s’est déroulée sans incident, a eu lieu avant une manifestation à l’appel de GI au centre de Corte, a déclaré un dirigeant de GI, Petru Vesperini.
« La France ne veut pas de la paix en Corse car elle sait que la paix conduirait à l’indépendance. L’Etat veut que le conflit reparte de plus belle. Nous ne lui donnerons pas cette satisfaction », a déclaré M. Vesperini lors d’un rassemblement au pied de la citadelle à la fin d’une manifestation organisée par GI.
Du haut du « nid d’aigle », des militants agitaient des drapeaux corses à tête de Maure et des banderoles.
Aux cris de « Etat français, assassin » et « Indépendance », trois cents personnes environ, selon l’ensemble des observateurs sur place, ont participé à cette manifestation.
Elles ont réclamé l’amnistie pour les prisonniers « politiques » corses et la mise en oeuvre de réformes votées par l’Assemblée de Corse sur la co-officialité de la langue corse et du français, l’instauration d’un statut de résident et d’un statut fiscal pour lutter contre la spéculation foncière et immobilière et la préservation du patrimoine.
La manifestation s’est déroulée sans incident mais trois jeunes gens avaient été interpellés en début d’après-midi à la gare de Corte par des gendarmes.
Ils ont été transférés au camp militaire de Borgo, près de Bastia pour y être interrogés, a-t-on appris de source proche de l’enquête.