La situation politique en Corse est le résultat d’une histoire et d’événements qu’il serait impossible de résumer en quelques lignes. Cependant, à l’heure où l’immense majorité des citoyens aspire à une plus grande responsabilisation des élus, il est nécessaire de construire ensemble une solution politique globale pour notre île.
Cette dernière devra être la réponse à l’ensemble des crises qui ont traversé la société insulaire au cours des dernières décennies, voire des derniers siècles. La solution politique, qui permettra à la Corse de s’engager durablement sur la voie du progrès et de la paix, s’articule autour d’un pivot : le peuple Corse. Le peuple Corse se doit d’être reconnu officiellement puisque son existence même est incontestable. Il se définit toujours comme « une communauté d’hommes et de femmes, d’origine ou d’adoption, dans et hors de l’île ». Cette conception ouverte permet à chaque habitant de l’île de se reconnaître, sans exclusion aucune.
La reconnaissance du peuple Corse, en plus de rétablir une vérité historique et de réparer une injustice séculaire, permettra aux pouvoirs publics insulaires de prendre toute une série de mesures qui changeront le quotidien des Corses : instauration d’un statut de résident pour freiner l’explosion des prix de l’immobilier, officialisation de la langue Corse pour en généraliser la pratique courante, pouvoir législatif et fiscal pour permettre aux Corses d’être les seuls maitres du destin de l’île, amnistie des prisonniers après le dépôt des armes du FLNC, etc. L’ensemble de ces mécanismes permettra enfin de rétablir notre terre dans son droit, et devra être mis au service d’un projet de société pour la Corse de demain. Le modèle économique, en fuyant la logique destructrice et contre-productive du « tout-tertiaire », doit se ré-orienter vers la notion de production. En se gouvernant, la Corse doit réapprendre également à produire, à fabriquer ou transformer, à créer et à innover. Cette mutation permettra la création et le maintien d’une activité régulière, protectrice de son environnement culturel et naturel. Elle créera aussi les conditions d’un réel développement économique, offrant aux jeunes de ce pays des emplois qualifiés et un avenir. Surtout, la construction d’une solution politique démocratique, qui reprend l’ensemble des revendications portées par notre famille depuis des années, viendra renforcer la confiance que les habitants de l’île doivent avoir en eux.. Notre terre regorge de ressources naturelles, matérielles, humaines et intellectuelles qui lui permettent d’envisager avec sérénité son avenir.
Même si la facilité conduirait à reproduire un système qui ne fonctionne qu’en surface et qui détruit tout ce que nous sommes, il faut impérativement offrir aux jeunes générations un nouvel horizon. La Corse n’a pas vocation à devenir un vaste parc d’attraction, et se doit de retrouver son destin : une Nation ouverte et tolérante, au coeur de la Méditerranée, et en avance sur son temps
Le statut de résident
Face à la spéculation immobilière et aux dérives qu’elle entraine, le statut de résident est la réponse la plus adaptée. Il permet de réserver l’accès à la propriété aux personnes résidant sur l’île depuis au moins 10 ans. Ce statut n’est en aucun cas contraire au droit français (Nouvelle Calédonie) ou européen (Iles Aland).
Le pouvoir législatif et fiscal
Les réalités économiques et sociales de la Corse autant que son patrimoine historique, culturel et identitaire justifient l’existence d’un pouvoir législatif et fiscal fort. Les lois qui gouvernent la Corse doivent en effet être validées en premier lieu par les élus de l’île, sans attendre les approbations de tel ministre ou de tel préfet. Le statut fiscal fixera également une partie des flux fiscaux qui échappe chaque année à la Corse. Les impôts des insulaires doivent être en grande partie utilisés pour financer des projets en Corse.
La co-officialité de la langue corse
Pour que l’apprentissage de la langue corse puisse se développer et s’étendre à toutes et tous, il convient de lui donner un statut officiel. Ce statut permettra de généraliser son enseignement à l’école, en le rendant obligatoire, et son usage dans les administrations.