M. Angelini, qui s’exprimait lors d’une réunion publique devant quelque 500 personnes au palais de congrès de la Cité impériale, a ajouté que, «dans un contexte beaucoup plus difficile, en Irlande du Nord entre le Royaume-Uni et l’Irlande (…) les pourparlers avaient abouti à une amnistie».
Pour le maire socialiste de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, également élu territorial, «le dialogue permanent, sincère et constructif que dit souhaiter le gouvernement ne peut se dérouler avec 26 personnes en prison».
Cette amnistie a été réclamée lors de cette première réunion d’une «Coordination pour un avenir politique» à laquelle ont aussi participé les indépendantistes de Corsica Libera (3 élus à l’Assemblée), des élus de gauche, le Syndicat des travailleurs corses (nationaliste), les écologistes de I Verdi Corsi et la Ligue des droits de l’homme.
26 prisonniers, que le gouvernement refuse de qualifier de politiques, sont concernés, dont Yvan Colonna condamné à perpétuité pour l’assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac.
«Si notre littoral a été préservé, c’est parce que des gens ont fait des actions la nuit (…) et aujourd’hui, le gouvernement ne se montre pas à la hauteur», a déclaré l’élu territorial (DVG) Jean-Baptiste Luccioni, maire du village de Pietrosella, sur la rive Sud du golfe d’Ajaccio.
M. Luccioni rendait ainsi hommage à l’action clandestine du FLNC (Front de libération nationale de la Corse) qui empêcha partiellement, depuis la fin des années 1970, le bétonnage du littoral.
Le FLNC a annoncé en juin 2014 l’abandon progressif de l’action clandestine armée pour favoriser le dialogue politique.
Le gouvernement n’a pas réagi à cette démarche, poursuivant les arrestations de militants nationalistes, dont, en février, un dirigeant de Corsica Libera, Pierre Paoli, mis en examen et incarcéré à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans une enquête sur des attentats en 2012 contre des résidences secondaires.
Un autre dirigeant de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni a aussi déploré le «traitement de manière très partielle» par le gouvernement des réformes votées à la majorité de l’Assemblée de Corse.
Seul, a-t-il souligné, un projet de réforme institutionnelle en vue de la disparition des deux départements corses au sein d’une collectivité unique a été retenu par le gouvernement.
M. Talamoni, qui est élu territorial, et les participants ont stigmatisé «le silence de Paris» sur les autres réformes.
Celles-ci concernent l’instauration d’un statut de résident pour casser la spirale de la spéculation foncière et immobilière, la co-officialité de la langue corse et un statut fiscal adapté permettant aux familles insulaires de conserver leur patrimoine et de pouvoir vivre dans l’île.
AFP
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