(CORSE MATIN) Ce 21 avril 7 jeunes corses, pour certains sympathisants nationalistes, ont été condamnés aujourd’hui pour leur participation à des incidents survenus en marge des manifestions des 29 et 30 mai 2013 à Bastia.
Deux d’entre eux ont été condamnés à 7 et 9 mois ferme, les autres à des peines allant de 5 à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bastia. Des échauffourées avaient eu lieu entre un groupe de personnes et des forces de l’ordre. Plusieurs policiers avaient été blessés. Un 8e prévenu a été relaxé.
(article du 17 février 2015) Huit jeunes hommes comparaissent devant le tribunal correctionnel de Bastia pour des violences survenues les 29 et 30 mai 2013 à bastia à l’issue d’une manifestation nationaliste. (corsematin)
Le procureur a requis des peines de prison assorties en partie du sursis allant de trois ans à 18 mois.
La défense a plaidé la relaxe. La défense a plaidé la relaxe en pointant du doigt l’absence d’éléments matériels, notamment « la qualité très médiocre » des photos et vidéos prises par les policiers lors des incidents et qui, selon eux, n’apportent aucun élément de preuve. « la seule preuve invoquée » contre son client « est une photo où l’on voit une veste similaire à la sienne mais dont la couleur est différente ». Me Rosa Prosperi a fustigé la lourdeur de réquisitions « que l’on ne voit pas dans des dossiers de violences sexuelles ou de stups. Vous devez rendre la justice et pour cela, elle ne doit pas infliger une responsabilité collective »
Le jugement a été mis en délibéré au 21 avril 2015
« Des incidents avaient éclaté devant le commissariat de Bastia après un rassemblement de militants nationalistes en soutien à des personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sur l’attentat à la voiture bélier contre la sous-préfecture de Corte. Une trentaine de manifestants, le visage dissimulé par des cagoules, se sont opposées aux forces de l’ordre dans le centre ville. Ces affrontements se sont terminés aux alentours de 22h30 avec la dispersion des manifestants. »
Ghjuventù Indipendentista, Corsica Libera, Sulidarità, Rinnovu ont apporté leur soutien aux jeunes corses en procès.
« Suite à un rassemblement de soutien à des militants nationalistes dont deux étant aujourd’hui prisonniers politiques (Niculau Battini, militant GI è Stefanu Tomasini), présumés impliqués dans un attentat à Corti, des affrontements se sont déroulés entre les forces d’occupation et des personnes venues soutenir les gardés à vue. Cette campagne répressive, cette véritable rafle avait alors touché une dizaine de militants et sympathisants de notre organisation à un moment où le mouvement prenait beaucoup d’ampleur suite à sa recréation en novembre 2012. Nous affirmons alors que l’Etat a voulu par ces manœuvres déstabiliser et intimider la Ghjuventù Indipendentista et ses membres, mais ces intentions se sont traduites par un véritable échec. » Ghjuventù Indipendentista
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Les faits remontaient aux 29 et 30 mai 2013, des incidents survenus dans la soirée à l’issue d’un rassemblement de soutien à des militants de Ghjuventu indipendentista gardés à vue au commissariat de Bastia.
Plusieurs dizaines de personnes encagoulées avaient jeté des cocktails Molotov, bombes agricoles et pavés sur les forces de l’ordre qui avaient répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes.
Plusieurs membres des services de sécurité avaient été blessés (un policier et deux gendarmes mobiles se sont constitués partie civile) et des biens publics et privés avaient subi des dégâts lors de ces incidents pour lesquels huit jeunes hommes d’une vingtaine d’années sont jugés devant le tribunal correctionnel de Bastia.
Lors du procès du 17 février 2015 : Les prévenus, Pierre-Paul Battesti, Stéphane Fieschi, Pierre-Yves Franceschi, Andrea Leonetti, Olivier Messina, Nicolas Pistorozzi, Anghjulu Maria Simoni et Pierre Sirurguet-Magni étaient poursuivis pour participation avec arme et le visage dissimulé à une manifestation, violences volontaires envers dépositaires de l’autorité publique (ayant entraîné une ITT de moins de 8 jours), dégradation de biens.
À la barre, les prévenus, dont la grande majorité n’a pas de casier judiciaire, ont expliqué avoir uniquement participé au rassemblement de soutien soit parce qu’ils partagent les idées des gardés à vue ou pour la plupart, par curiosité.