(Alex Bertocchini – Alta Frequenza) – Réaction très mitigée en Corse après la visite dans l’île de deux ministres, et non des moindres concernant les affaires qui nous intéressent, celui de l’Intérieur et celui de la Décentralisation.
Le mot « chiche », prononcé par Bernard Cazeneuve à l’occasion de son discours devant l’assemblée de Corse, restera probablement dans les annales. Prononcé sous forme de boutade, ce mot, précisons-le, peut également avoir un tout autre sens que celui qu’a voulu lui donner le ministre de l’Intérieur. « Chiche », c’est également « radin », « avare », « peu enclin à être généreux » et c’est comme cela que beaucoup en Corse ont perçu le discours ministériel. En effet, Bernard Cazeneuve a affirmé que l’on pourrait inscrire dans la loi de la Nouvelle Organisation Territoriale de la République un amendement qui pourrait permettre de créer la Collectivité Unique en Corse et ce dans le délai très court de trois ans. Point important, et c’est le seul moyen d’aller vite : le référendum tant désiré par de nombreux élus en Corse, ne permettrait pas de suivre ce calendrier. Le ministre a donc renvoyé l’assemblée de Corse devant ses responsabilités : soit elle choisit de créer cette collectivité unique dans un délai très court, soit cette réforme est reportée à beaucoup plus tard et intégrée à une refonte plus en profondeur du statut de la Corse. Les annonces, nous vous en avons déjà fait part, ont été plutôt froidement accueillies par les formations nationalistes, qui ont affirmé, et l’une et l’autre, que « le compte n’y est pas ». Seule note pleinement positive, après Paul Giacobbi qui lui a jugé les avancées comme « globalement positives », celle de Jean-Charles Orsucci, président du groupe de la majorité territoriale et membre comme on le sait du Parti Socialiste. Selon lui, ce qui s’est passé vendredi à l’assemblée de Corse entre dans le droit fil de toutes les réformes entreprises dans l’île par son parti politique, bien que cela ne constitue qu’une nouvelle étape.