(Unità Naziunale Publié le 12 juin à 15h51) A l’occasion du procès de Paris de 8 patriotes, dont Pierre Paoli, membre du Scagnu Naziunale de Corsica Libera, Jean-Charles Orsucci a transmis à titre personnel et en tant que membre de la LDH section Corsica une lettre à l’attention du Président de la Cour d’Assises spécialement composée.
Dans cette lettre, Jean-Charles Orsucci souligne 3 points: l’action associative de Pierre PAOLI, la proximité familiale, et surtout son engagement pour la paix lorsque il était Président du groupe « Démocrates, Socialistes et Radicaux » de 2010 à 2015.
Voici son courrier :
Monsieur le Président,
Dans le cadre du prochain procès de Monsieur Pierre Paoli et en ma qualité de membre de la ligue des droits de l’homme, il m’a paru utile pour la manifestation d’une justice sereine et équitable de porter à votre connaissance un certain nombre d’éléments sur l’homme, le commerçant et le militant qu’il est.
En tout premier lieu, j’ai eu à connaitre l’intéressé comme la plupart des insulaires à travers son engagement associatif et plus particulièrement sportif (boxe), où son action et son implication notamment en terme social et d’insertion, est connue et reconnue par tous.
En second lieu, sa famille et ma belle-famille entretiennent depuis longtemps des liens d’amitié de par l’activité professionnelle qu’ils exercent et qui font que les membres de la famille Paoli sont d’honnêtes et d’infatigables travailleurs, acteurs importants du développement économique de notre île.
Ceci étant dit, l’élément qui m’amène à vous écrire et le plus important à mes yeux réside dans la relation politique que j’ai pu nouer avec l’intéressé.
En effet, j’ai eu à côtoyer personnellement Monsieur Pierre Paoli lors de mon mandat de Vice-Président de l’Assemblée de Corse et Président du groupe majoritaire (démocrates, Socialiste et Radicaux) dans les années 2010 à 2015.
Au cours de nos nombreux échanges, j’ai pu me rendre compte que le membre de l’exécutif de Corsica Libera avec lequel j’avais certes des divergences majeures, était incontestablement un militant nationaliste assumé, mais il était aussi et surtout un acteur déterminé d’une sortie de crise par la recherche démocratique et de l’instauration du processus de paix, en prolongation du choix fort du dépôt des armes effectué par le FLNC.
Pour tourner la page douloureuse de l’histoire récente de notre île, nous avions convergé sur le fait que l’Etat devait accompagner cette initiative de règlement politique et donc possiblement d’une amnistie, comme cela a déjà été pratiqué dans ce type de conflit (Nouvelle-Calédonie).
J’ai toujours été personnellement favorable à une amnistie hors crime de sang. Cette position a toujours été la mienne et je prend acte de la position différente de l’Etat à ce jour. Ceci étant nous devons constater aujourd’hui l’action efficace de l’actuel Gouvernement en matière de la loi relative au rapprochement des prisonniers.
Par ailleurs, j’ai déclaré lors de son arrestation et alors que j’étais une proche du gouvernement de l’époque :
« Pierre Paoli a toujours été un interlocuteur de grande qualité et un artisan infatigable de la construction d’une paix durable (…) il n’est pas possible de travailler pour la paix en contribuant à incarcérer des personnes comme lui ».
Mon sentiment reste le même, et c’est précisément pour cela que je me suis permis de vous écrire ce jour.
Vous souhaitant bonne réception de ces éléments, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Cordialement,
Jean-Charles Orsucci