(CorseMatin) Il n’est pas de presse libre sans lecteurs et pas de liberté de la presse sans journalistes libres.
S’ils l’avaient tous été, des lecteurs fidèles, les centaines de milliers de femmes et d’hommes qui avec force et conviction, ont battu le pavé ces quatre derniers jours, auraient simplement contribué à rendre un Charlie Hebdo aujourd’hui décimé et exsangue, plus vivant encore.
Et opinion corporatiste ou plus sûrement citoyenne, pour que ces marches qui nous unissent aujourd’hui encore ne restent pas un sursaut de papier face à une terreur de plomb, il faut retenir de cette semaine – et le marquer à l’encre rouge, au besoin – que la liberté de la presse a un prix qui n’est pas celui de sang, mais celui de son indépendance.
Nous sommes tous Charlie, Semu tutti Charlie, l’acte de foi repris à travers la planète – quelle audience enfin, pour un journal diffusé à moins de 50 000 exemplaires par semaine – montre que quelque chose d’essentiel pour nos sociétés, a subi l’épreuve des balles. La liberté d’expression, celle qui seule permet de vivre sans soumission. La liberté tout court, une et indivisible. La liberté d’écrire, de dire, de commenter, de critiquer, de contredire, de dénoncer, de montrer, de dessiner, de caricaturer, d’engendrer du débat et non du drame.