(RIBOMBU) Manuel Valls ne manque jamais une occasion de rappeler son républicanisme français. Encore récemment, il rappelait à l’ordre un député qui avait eu l’outrecuidance d’évoquer le « peuple d’Alsace » à l’occasion du débat sur la réforme territoriale.
« Il n’y a pas de peuple alsacien, il n’y a qu’un seul peuple français », que d’originalité !
Plus curieuses encore cette déclaration de 2013 aux universités d’été du MRC de Chevènement : « Je pense à tout ce que tu as dit sur la Corse, Jean-Pierre : et je pense que tu avais raison ! »…
Pourtant, les médias n’ont cessé de présenter Valls comme l’héritier de Rocard. Michel Rocard dont l’ouvrage Si ça vous amuse, sorte de mémoires politiques a été réédité en 2014. Au détour d’un chapitre consacré à la Corse et à la résolution des conflits, l’ancien Premier ministre de la France réaffirme les positions courageuses qu’il avait défendues tant à l’époque de son action gouvernementale qu’au moment du Processus de Matignon.
Valls voudrait-il tuer le père ? Ou tuer les pères ? Xavier Valls, son père. Catalaniste convaincu. Et Michel Rocard, son père spirituel. L’homme qui voulait décoloniser la province, le père des Accords de Matignon pour la Nouvelle-Calédonie.
Ceux qui l’ont fréquenté à ses débuts apportent une réponse précieuse. « Valls, ce n’était pas un intellectuel […]. Encore moins un penseur : la théorie ne l’a jamais intéressé, on ne l’a jamais entendu dans une discussion, alors que nous, les rocardiens, avions notre discours, notre vision du monde », c’est ce que déclare un « rocardien historique » dans Le petit Manuel Illustré, le nouveau hors-série du Canard Enchaîné.
On comprend mieux sa facilité à tuer les pères… Ce que lui rend bien son père spirituel. Dans une tribune pour Le Monde, Michel Rocard fustige la volonté de Valls de liquider l’héritage socialiste du PS et d’en changer le nom. N’est pas Rocard qui veut…