« Simon Renucci a présenté sa liste « Unis pour Ajaccio, Uniti pà l’avvene », pour les prochaines Municipales. Pas n’importe où. Devant la statue de Napoléon Bonaparte, au Casone ! Le lieu est certes symbolique. Mais qu’il soit permis de dire que ce n’est pas le lieu idéal pour une liste qui se veut large et démocratique. En effet qu’avait de démocratique le régime impérial ? Quel a été son bilan ? Un désastre pour la France d’alors et l’Europe. Des champs de ruines, des millions de morts, etc.
Revenons à la fameuse liste d’ouverture qu’on pourrait qualifier de lista arcubalenu tant il est vrai qu’elle recouvre toutes les couleurs du spectre. A quelques exceptions près. On y retrouve des gens de gauche, des sociaux-démocrates, des socialistes, des écologistes, des représentants du Parti communiste, des sans partis, des nationalistes et même des gens de droite, déclarés. Une sorte de grande coalition locale. Elle s’est bâtie après moultes consultations, pour le moins laborieuses. Le Parti de gauche et Manca alternativa ont même été contactés, mais ont récusé l’idée d’intégrer et de soutenir une telle liste. Pour plusieurs raisons. Cette liste ne s’appuie sur aucun programme – du moins jusqu’à ce jour. La seule préoccupation étant de récupérer la Municipalité d’Ajaccio. Comment peut-on aller devant les électeurs sans programme ? Doit-on se contenter de parler de fraudes ? Les ambitions personnelles passeraient-elles avant les préoccupations des habitants de la ville ? La question mérite d’être posée. Au fait, Simon Renucci et ses colistiers ont-ils parlé une seule fois des conséquences de la politique de Hollande sur une ville comme Ajaccio et de la réduction drastique des dotations de l’Etat ? On peut tendre l’oreille, pas d’échos.
Par ailleurs, on regrettera la présence de représentants du Parti communiste sur cette lista arcubalenu. Ce dernier ayant refusé, une fois de plus, de bâtir avec Manca alternativa et le Parti de gauche une liste authentiquement de gauche, avec un programme de gauche au service de la population, une liste fondée sur la transparence et la clarté. Sans compromission. Pour l’occasion, d’aucuns nous refont le coup du vote utile. Faut-il avoir la mémoire courte ? L’argument plutôt Renucci que Marchangeli ne tient pas la route. Sans remonter à Jésus Christ, prenons l’exemple des dernières élections présidentielles. Plutôt Hollande que Sarkozy, nous disait-on. Bien. Hollande a été élu grâce en partie aux voix des électeurs du Front de gauche. Résultat. La politique menée par le pouvoir socialiste s’est inscrite parfaitement dans la logique de celle développée par Sarkozy. La crise n’est pas résolue. Le chômage s’aggrave et les mesures d’austérité se multiplient, sans parler de la remise en question des acquis sociaux et du code du travail tandis que la spéculation financière triomphe.
Les responsables locaux du parti communiste n’ont pas apparemment tiré les enseignements des élections de mars dernier qui ont été également un vote sanction contre la politique de François Hollande et de son gouvernement, y compris à Ajaccio. Le Front de gauche en a subi lourdement les conséquences. Disons-le, ce qui se passe dans le cadre de la préparation des prochaines municipales va renforcer le désarroi de nombreux électeurs de gauche. Sans jouer aux Cassandre, on peut avancer l’idée que le syndrome italien nous guette et nous menace. Quel est ce syndrome ? La liquidation pure et simple de la vraie gauche ou du moins de sa réduction à l’état de groupuscules, sans réel avenir.
Encore un mot. Les responsables locaux du Parti communiste ont pris une décision que nous ne partageons aucunement. Mais c’est leur choix. Ils iront donc à la bataille électorale sous la bannière Renucci, le drapeau dans la poche. En aucun cas, ils ne sauraient se prévaloir de l’étiquette du Front de gauche lequel – faut-il le rappeler – comprend également le Parti de gauche et Manca alternativa. »
* Cet article n’engage que son auteur