L’Assemblée de Corse a été appelée mercredi à se prononcer prochainement contre le non-lieu de la cour d’appel de Paris dans l’enquête sur l’impact du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986 en France, a annoncé la Commission Tchernobyl de l’assemblée.
Nous avons proposé d’adopter une motion afin que l’Assemblée de Corse manifeste unanimement sa désapprobation après le non-lieu prononcé par la justice, a déclaré le nationaliste Jean-Guy Talamoni, un membre de cette commission qui comprend des élus de tous les groupes.
La motion sera présentée à la prochaine session de l’Assemblée, le 7 octobre.
Réunie à Ville-di-Pietrabugno (Haute-Corse), près de Bastia, la commission, a ajouté M. Talamoni, compte demander aux présidents de groupes, ainsi qu’au président de l’Assemblée et à celui du Conseil exécutif de se rendre à Paris et de tenir une conférence de presse internationale destinée à prendre à témoin l’opinion publique européenne sur ce scandale judiciaire.
Pour la présidente de la Commission Tchernobyl, Josette Risterucci, une enquête épidémiologique, dont le principe a été voté à l’Assemblée, est plus que jamais d’actualité, malgré l’extinction de l’action pénale.
Les victimes, a ajouté Mme Risterucci, ont toujours la possibilité de se faire indemniser par des juridictions civiles. Elles doivent donc disposer de données sanitaires précises pour faire valoir leurs droits.
Le non-lieu prononcé le 7 septembre par la cour d’appel de Paris a provoqué la colère en Corse, où une explosion du nombre de cancers et de maladies de la thyroïde avait été enregistrée dans les années suivant la catastrophe de la centrale nucléaire atomique ukrainienne de Tchernobyl, en 1986.
La cour d’appel de Paris a estimé que cette catastrophe n’avait pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. Elle a notamment mis hors de cause l’ancien directeur du Service central de protection contre les rayons ionisants, le Pr Pierre Pellerin, seul mis en examen, pour tromperie aggravée, en 2006, dans ce dossier.
L’association des victimes françaises de Tchernobyl va se pourvoir en cassation contre cet arrêt, avait annoncé l’avocat des parties civiles, Me Bernard Fau.
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