Le Collectif corse pour la réhabilitation des Fusillés pour l’Exemple s’étonne de la réponse peu lisible et très ambigüe donnée par le Gouvernement à ce dossier. Il est pour le moins difficile de comprendre le traitement à l’emporte – pièce de cette question, que les Services de l’Etat ont eu amplement le temps de préparer en vue du Centenaire.
On ne peut que s’interroger sur les raisons ayant conduit à mettre l’accent, dans les médias et les rapports, sur des chiffres des Fusillés qui seraient revus à la hausse, cette hausse étant liée… à des cas de criminels, espions et traîtres! De tels cas n’étaient en effet pas concernés par la notion – même de Fusillés pour l’Exemple et par les réhabilitations demandées. Il est au demeurant choquant que la CNIL accepte de voir ces dossiers-là, traitant de crimes pu de graves ďélits, livrés ainsi en pâture à l’opinion publique. Il est encore plus sidérant que les instances de la République entretiennent de fait la confusion entre les Fusillés pour l’Exemple et ces cas litigieux. C’est au mieux un manque de pédagogie, sur une question très complexe et sensible, au pire une volonté de brouiller les cartes et de différer le règlement de ce dossier. A moins que cette attitude s’explique « simplement » par le retard pris sur ce sujet par le Gouvernement, qui serait intéressé mais n’ aurait pas encore cerné le périmètre véritablement identifié comme celui des Fusillés pour l’Exemple, dont la réhabilitation est demandée par la Société Civile. Si tel est le cas, on peut s’interroger sur les modalités ayant présidé à la mise en oeuvre de ce chantier historique.
Il est, certes, vaste mais il existe en France de véritables spécialistes de ce sujet, dont certains reconnus sur la scène internationale, qui auraient pu être consultés pour permettre de définir de façon pertinente le champ ciblé. Le Collectif corse reste quant à lui mobilisé.Nous savons que nous pouvons compter sur une vaste adhésion populaire à la demande de réhabilitation et sur le soutien de très nombreux élus corses. Nous suivons de près les demandes présentées au Président de la République par les familles des Fusillés pour l’Exemple insulaires. Nous n’oublions pas non plus les soldats n’ayant pas de descendance directe connue à ce jour pour porter leur dossier, comme César Antoine Colonna- Bozzi : un documentaire de France3Corse a exhumé entre autres cas l’injustice terrible faite à cet engagé volontaire dont les camarades de combat ont porté vainement après -guerre la demande de réhabilitation. Nous demandons à nos élus de saisir de nouveau le gouvernement sur cette question des Fusillés pour l’Exemple, que beaucoup espéraient voir régler pour le Centenaire de 14. Nous rappelons que la République française a depuis des décennies amnistié et rétabli dans leurs droits de nombreux militants de l’OAS condamnés. Contraindre les Fusillés pour l’Exemple à rester eux …les Oubliés de la République relèverait d’un déni de justice et d’un acte symboliquement chargé pour un Gouvernement socialiste. Ce dossier est en effet depuis la guerre une cause emblématique de la Gauche. Dans plusieurs pays, la Réhabilitation est réalisée depuis longtemps.
Si la patrie des Droits de l’Homme reste encore à la traîne sur un tel sujet, de quoi serait – ce le nom?
Collectif corse pour la réhabilitation des Fusillés pour l’Exemple