(Unità Naziunale – Publié le 24 et 25 décembre 2000) Jean-Marie Poli, porte-parole du Comité anti répression était toujours entendu dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie ce 25 décembre. Il avait été interpellé la veille (le 24 décembre) sur commission rogatoire du juge Laurence Le Vert dans le cadre d’une affaire qui n’a pas été précisée.
Jean-Marie Poli, porte-parole du Comité anti répression a été interpellé à son domicile de Petreto-Bicchisano par les gendarmes.
Dans le cadre de ses fonctions de porte-parole, Jean-Marie Poli avait prononcé un discours au terme de la manifestation en faveur des prisonniers qui s’était déroulée samedi dernier à Ajaccio. Initialement militant du PPI, Jean-Marie Poli se consacre depuis quelques mois presque exclusivement au sort des prisonniers corses interpellés dans le cadre de la juridiction antiterroriste de Paris.
Dans la soirée un rassemblement de soutien regroupant des dizaines de militants était organisé devant la caserne d’Aspretto où Jean-Marie Poli était entendu. Les militants de toutes tendances sont arrivés petit à petit car l’annonce du rassemblement a été quelque peut tardive. Tout s’est déroulé dans le plus grand calme.
Le CAR réagit
« Après l’interpellation et l’incarcération d’Olivier Sauli, c’est encore l’un de nos porte-paroles, Jean-Marie Poli, qui ce matin a été arrêté par la gendarmerie pour être placé en garde à vue. ll ne se passe plus un jour sans qu’un militant ou sympathisant nationaliste soit inquiété. Et depuis quelque temps, il semble bien que ce soit le comité anti répression qui soit en ligne de mire. La répression politique n’est pas, ne sera jamais une solution au problème politique corse. Au moment où de part et d’autre on s’accorde à reconnaitre les avancées significatives pour ancrer la Corse dans la paix, les mécanismes répressifs sont là pour démontrer que cette reconnaissance est à sens unique. Le mouvement national a clairement souligné son choix de la paix, mais le gouvernement (…) persiste et signe dans son arrogance policière et judiciaire. Il faut qu’une fois pour toutes cesse la répression politique. La Comité anti répression exige la libération immédiate de son porte-paroles Jean-Marie Poli. »
Le soutien du groupe Corsica Nazione
« Le groupe Corsica Nazione apporte son soutien fraternel à Jean-Marie Poli, responsable du Comité anti répression et dénonce cette nouvelle provocation des autorités politico-judiciaires françaises. A l’heure où un certain nombre de forces politiques affirment leur détermination à mener à terme le processus de paix, alors que certaines juridictions reconnaissent de fait le caractère abusif et arbitraire des actions de la quatorzième section, un certain nombre de provocations continuent d’être mises en œuvre. Au moment où des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre ce genre de pratiques, le groupe Corsica Nazione continuera d’œuvrer pour la paix et le développement. »
Du STC-EDF
« La section STC/EDF dénonce et condamne l’interpellation sur son lieu de travail de Jean-Marie Poli, président du Comité anti répression. Le STC/EDF lui apporte son soutien et constate, une fois de plus que les juges de la 14e section n’ont qu’un seul objectif, celui de casser le processus de Matignon par une répression tous azimuts. Aussi le gouvernement doit avoir le courage de dissoudre cette 14e section et la DNAT s’il veut aller au bout d’une véritable solution politique au problème que pose la Corse. »
Et du partitu per l’indipendenza
« L’appareil militaro-judiciaire français semble avoir érigé la criminalisation des Corses en système politique afin de détruire notre nation. La justice dite « antiterroriste » s’occupe allègrement de tout : faits de résistance politique, affaires financières, délits de droit commun etc. Dernière cible des organisations anti-corses : l’action humanitaire. Nous venons d’apprendre l’arrestation de notre militant Jean-Marie Poli, cheville ouvrière du Comité anti répression… »