(Unità Naziunale Publié le 14 octobre 2000 sur l’AFP) L’association Patriottu apporte « un soutien financier et moral » à une liste « officielle » d’une trentaine de « prisonniers politiques ».
Patriottu, qui se situe dans la mouvance d’A Cuncolta Indipendentista, principale formation nationaliste, a en effet le soutien sélectif: « Nous ne pouvons soutenir que ceux qui se reconnaissent dans la lutte de libération nationale » prônée par la Cuncolta, composante depuis 1999 de la plate-forme Unita, explique son porte-parole, Olivier Sauli.
« Pas question pour nous de soutenir ceux qui ont un comportement de collaboration politique et nominative avec les appareils policier et judiciaire de l’Etat français« , c’est-à-dire « les balances ».
L’association, issue en 1992 d’A Riscossa devenue A Risposta, s’occupe actuellement de 28 « prisonniers politiques ».
Elle est adhérente du Comité anti-répression (CAR), instance créée voici deux ans environ et qui regroupe, outre Patriottu, des organisations politiques nationalistes, afin de « structurer » le soutien aux détenus.
Elle apporte d’abord un soutien financier à ces derniers, sous la forme de mandats d’un millier de francs mensuels, ajoute Olivier Sauli. « Nous ne dépassons pas un plafond de 1.200 F mensuels car, au-delà, l’administration prélève un pourcentage », soit 10% pour un éventuel dédommagement de parties civiles.
Patriottu peut également fournir un soutien financier ponctuel aux familles, en espèces sonnantes et trébuchantes mais aussi en billets d’avion. Elle tente surtout d' »aider les proches à trouver un emploi » lorsque c’est le soutien de famille qui a été emprisonné.
Selon Olivier Sauli, les dépenses de Patriottu – au minimum 28.000 F mensuels actuellement – sont financées par l’organisation de soirées, les dons et la vente d’objets (T-Shirts, briquets, affiches…)
« Nous avons aussi une mission de soutien moral ». Les soirées, organisées une ou deux fois par mois dans toute la Corse, servent aussi à « maintenir la fraternité humaine et montrer que les prisonniers politiques ne sont pas oubliés ».
Les réactions hostiles sont rares, affirme-t-il, car la « question n’est pas taboue en Corse. C’est une question populaire du point de vue humain, même chez ceux qui ne partagent pas les thèses des gens incarcérés », assure Olivier Sauli, lui-même recherché pour détention d’explosifs entre 1985 et 1988 avant qu’une amnistie ne lui permette de « quitter le maquis ».