« Si on analyse de manière sérieuse les méfaits, de l’Etat français, du clanisme corse, et trop souvent de nos propres compatriotes, on est consterné par la situation réelle de l’île, les responsabilités. On ne peut plus se masquer les yeux. Nous arrivons à l’heure du bilan… et des choix.
Il est impossible de continuer à ânonner la litanie des plaies de la Corse, d’étudier des mécanismes de toutes nos difficultés sans donner un coup de bistouri parfois pour situer les responsabilités et guérir.
*Calvi avait une tour de contrôle, neuve, emmaillotée dans du plastique pendant de longs mois tandis que l’aéroport fonctionnait avec l’ancien outil. La faute à qui?
*le centre d’Art polyphonique de Sartène est l’exemple achevé de l’incurie. Un outil exceptionnel, terminé il y a 4 ans et qui ne fonctionne toujours pas. La faute à qui?
*Plus grave, la Corse manque de foin pour son élevage et nous nous bornons à compter les camions qui nous livrent le précieux aliment, en provenance de la Crau. Or, nous avons la terre disponible, l’eau à profusion et un marché certain. Pendant des années, élu à la CTC et membre du Conseil d’administration de l’Odarc, je n’ai cessé d’insister sur cette lacune, onéreuse et très préjudiciable à notre développement.En vain. La faute à qui?
*La Mutualité sociale agricole n’en fini pas de digérer une dette sociale ; depuis des décennies, nous avons dénoncé dès les années 1970 une gestion claniste calamiteuse, sous l’oeil indifférent de l’Etat qui conduisait immanquablement à l’échec. En vain. La faute à qui?.
*La SNCM agonise malgré l’acharnement thérapeutique, charriant avec elle de lourdes conséquences économiques, en Corse, dans les Bouches-du-Rhône et dont le plus grave consiste en de massives suppressions d’emplois. La faute à qui?
Le peuple corse doit réaliser que la tutelle coloniale française et sa courroie de transmission, le clanisme insulaire, ont généré -c’était prévisible- la situation actuelle où, dans une France désemparée et sans gouvernail, l’île voit les clignotants rouges se multiplier. Sans révolte, maîtrisée et sans aucune violence, il est temps de changer les équipages et surtout, les structures et plus encore le cap. Nier les évidences ou feindre d’ignorer les inéluctables échéances ne peut conduire qu’au désastre.
Hè ora di piglià cuscenza, tutti inseme è di cambià….di manera dicisa è ragiunevele. Hè più ché ora. »